Atlas de l'environnement du Morbihan
L'agriculture
L'agriculture bretonne et morbihannaise
Au lendemain de la seconde Guerre Mondiale, l’agriculture bretonne était pauvre et peu mécanisée (polyculture de type familial) : les producteurs bretons représentaient ainsi 9% des exploitations agricoles françaises mais n’assumaient que 7% de la production. Dans les années 60, une nouvelle génération de producteurs, aidés par les pouvoirs publics, a entrepris de la moderniser.
L‘intensification des cultures fourragères, légumières et des productions animales a permis à la Bretagne de prendre, dès les années 70, la 1ère place nationale en terme de chiffre d’affaire. En 2000, la Bretagne est la première région agricole de France et fournit 12% de la production agricole nationale. En 2007, l’activité du secteur primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et celle des industries agroalimentaire fournissaient 6% et 5% des emplois bretons. |
Comme dans les autres départements bretons, l’agriculture morbihannaise a fait l’objet ces 40 dernières années d’une mutation spectaculaire.
Elle occupe ainsi le 1er rang français pour l’aviculture de chair (12,9% de la production nationale), le second en oeufs de consommation (10% de la production nationale) et le 3ème rang pour la production porcine (9,6% de la production nationale). Ses principales productions végétales sont les céréales fourragères, la pomme de terre et les légumes de plein champ. L’élevage est cependant l’activité principale de 7 exploitations sur 10, notamment la production de lait (Cf. Carte 1) - (Cebron & al., 2006). |
Figure 1 : Surface Agricole Utile moyenne Source : Direction Régionale de l'Agriculture et de la Forêt, 2008 |
A titre indicatif, ces deux activités représentent respectivement 3% et 2% des emplois au plan national. Ce sont donc deux secteurs importants de l’économie en Bretagne (Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt, 2008).
Entre 2000 et 2007, le nombre des exploitations a baissé de 29% en Bretagne. Les exploitations restantes se sont agrandies. Avec 56 ha, l’exploitation professionnelle moyenne bretonne reste cependant moins étendue que la moyenne française (Cf. Figure 1). La raison de cette différence tient à l’importance du hors sol en Bretagne (Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt, 2008 et Cébron & al., 2006). |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 1 : Principales orientations agricoles par canton dans le Morbihan en 2000 |
Le Morbihan comptait, en 2007, 8 350 exploitations agricoles dont 5 862 “professionnelles” qui emploient près de 12 000 actifs. Par ailleurs, la filière alimentaire morbihannaise est complétée par 140 établissements agro-alimentaires de plus de 20 salariés qui représentent 46% des emplois industriels du Morbihan. L’industrie de la viande est nettement majoritaire et plus particulièrement la viande de volaille (environ 40% des emplois de la filière en 2000).
Certaines activités agricoles sont soumises à la réglementation des installations classées en raison des impacts qu’elles peuvent engendrer sur l’environnement ou des dangers qu’elles peuvent représenter. Ainsi, les élevages de porcs au-delà de 50 animaux-équivalents, de volailles au-delà de 5 000 animaux-équivalents et de bovins au-delà de 50 animaux pour les vaches laitières et bovins à l’engraissement et de 100 animaux pour les vaches allaitantes, relèvent du régime des installations classées. En 2007, 1 785 établissements sont soumis à autorisation pour ces activités dans le département et 2 568 à déclaration. Les exploitants de ces établissements se voient imposer les mêmes types de contraintes que les exploitants des installations classées industrielles (DRIRE Bretagne, 2008) (Cf. chapitre : “L’industrie”). |
En Morbihan comme au niveau régional, le nombre d’exploitations agricoles a fortement diminué ces dernières années, passant de 20 891 en 1988 à 8 350 en 2007, soit une diminution de 60% (Cf. Figure 2).
Cette diminution du nombre d’exploitations s’est accompagnée d’une augmentation de la taille moyenne des exploitations (Cf. Figure 3) : de 19 ha en 1988, la Surface Agricole Utile (SAU) moyenne des exploitations bretonnes est passée à 44 ha en 2007, 45 ha pour le Morbihan (respectivement 56 et 59 ha pour les exploitations professionnelles). Observé partout en France, ce phénomène d’agrandissement est très net en Bretagne en raison de la chute plus forte du nombre d’exploitations (Cébron & al., 2006 et Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt, 2008). Les revenus agricoles sont soumis à de fortes variations interannuelles. En 2007, le revenu net par actif non salarié est en baisse de 32% en Bretagne (-30% pour le Morbihan) tandis qu’il progressait de 17% en France. Cependant, sur les dernières années, l’évolution est moins défavorable : le revenu moyen sur les années 2005-2007 est en retrait de 2% par rapport aux années 2002-2004. |
Figure 2 : Evolution du nombre d'exploitations Sources : Cébron & al., 2006 et Direction Régionale |
Figure 3 : Répartition des exploitations agricoles Source : RGA, 2000 |
La régression des surfaces agricoles
Parallèlement à la diminution du nombre d’exploitations agricoles, on assiste depuis les années 90 à une importante progression des espaces artificialisés dans le département ainsi que des bois, forêts, friches et landes (Jean, 2003).
Si les données chiffrées varient en fonction des outils de mesure utilisés et des études, elles s’accordent cependant sur l’effectivité de la régression des surfaces agricoles. D’abord centrée sur le littoral dans les années 90, l’urbanisation gagne aujourd’hui l’intérieur des terres (Cf. Carte 2). L’artificialisation des espaces agricoles provoque un “mitage” du territoire néfaste au maintien d’un paysage de qualité et des continuités écologiques. |
Certaines pratiques de cultures, comme la plantation et l’entretien de haies bocagères, favorisent la conservation de la biodiversité. Dans certaines zones telles que les espaces périurbains, l’agriculture assure également des fonctions récréatives et sociales, en plus de sa fonction productrice initiale.
L’augmentation de la population dans le Morbihan ainsi que les nouveaux modes de vie (développement de l’habitat individuel, évolution des structures familiales...) expliquent ce phénomène d’urbanisation très fort, notamment dans les zones littorales et périurbaines très attractives (Cf. chapitre : “La population et l’occupation du territoire”). |
Afin de concilier développement urbain et activité agricole, la Chambre d’Agriculture du Morbihan, l’Association des maires et présidents d’EPCI, le Conseil général et la Préfecture ont élaboré en 2008 une charte de l’agriculture et de l’urbanisme en Morbihan (Carteau, 2008).
Ce document propose 4 grands principes fondateurs que les signataires s’engagent à respecter :
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Agrandir la carte Exporter la carte Carte 2 : Part de la SAU par canton dans le Morbihan en 2000 |
Les enjeux environnementaux de l'agriculture
Comme toute activité humaine, l’agriculture a des impacts sur l’environnement. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’objectif était d’assurer l’autosuffisance alimentaire, les impacts des activités agricoles sur l’environnement étaient donc perçus comme le prix à payer pour les gains de productivité. | Aujourd’hui, la société a de nouvelles attentes envers l’agriculture : qu’elle produise des denrées alimentaires de qualité mais qu’elle participe également à la préservation des ressources naturelles, des paysages et de la biodiversité. Différents enjeux environnementaux doivent être pris en compte par l’agriculture. |
Réduire les impacts sur le milieu aquatique
Pour se hisser au rang de 1ère région agricole française, la Bretagne a développé depuis les années 60 une agriculture intensive basée sur les productions animales et les cultures légumières. Ce type d’agriculture a une grande influence sur la qualité des eaux.
En effet, différents éléments contenus dans les effluents d’élevage, les engrais minéraux, organiques et les produits phytosanitaires sont susceptibles de migrer dans l’eau et de perturber les équilibres chimique et biologique des écosystèmes aquatiques. |
Depuis les années 80, de nombreuses actions ont donc été entreprises. La reconquête de la qualité de l’eau est aujourd’hui une priorité pour l’Etat, la Région et les départements bretons.
De nombreux plans et programmes d’action ont été élaborés pour lutter contre les pollutions d’origine agricole, mais également d’origine domestique et industrielle. |
Des apports de nutriments en excès
Les productions animales intensives amènent les agriculteurs à gérer d’importantes quantités d’effluents d’élevage, très riches en éléments nutritifs pour les plantes telles que l’azote ou le phosphore.
Suivant les cantons, les quantités produites et épandues sont parfois excédentaires par rapport aux besoins des cultures (Cf. chapitre : “La protection et la gestion de la ressource en eau et des milieux aquatiques”). Un apport trop important d’éléments fertilisants d’origine minérale (engrais) ou organique (effluents d’élevages) par rapport aux besoins des plantes constitue une source de pollution pour les milieux aquatiques et un impact sur la faune, la flore et les activités économiques en aval. |
En 2006, l’excédent d’azote apporté dans les sols en Morbihan est d’environ 10 700 t, celui de phosphore d’environ 10 300 t. Les apports sont principalement d’origine animale (66% pour l’azote et 80% pour le phosphore). Le reste provient des engrais minéraux (Cébron & al., 2006).
Par ailleurs, la Chambre d’Agriculture et le Conseil général du Morbihan ont créé en 2003 un Observatoire départemental de l’azote afin de suivre plus précisément la production azotée du département. |
Les produits phytosanitaires
Les différents produits phytosanitaires utilisés en agriculture (insecticides, fongicides, herbicides,...) sont susceptibles de contaminer les eaux superficielles ou souterraines, soit par ruissellement après de fortes pluies, soit par infiltration vers les nappes. | Ces produits contiennent, en outre, des substances actives pouvant avoir des impacts sur les écosystèmes et la santé humaine. |
L'irrigation
L’irrigation agricole peut exercer une pression non négligeable sur les milieux aquatiques par le biais des prélèvements. En effet, ils interviennent essentiellement pendant l’été qui est une période sensible puisqu’elle correspond au moment de l’étiage des cours d’eau.
Cependant, en Bretagne, l’irrigation est une pratique assez peu répandue : en 2001, l’agriculture n’utilisait que 4% des prélèvements d’eau, essentiellement pour les cultures légumières (Observatoire de l’eau en Bretagne). En Morbihan, les surfaces irriguées, bien qu’elles aient fortement progressé depuis les années 70 (+ 2 500% entre 1970 et 2000), ne représentaient que 1,7% de la SAU du département en 2000. Au total, l’agriculture morbihannaise a prélevé environ 5 millions de m3 d’eau en 2004 (IFEN), provenant essentiellement des eaux superficielles (69% des volumes). |
L’eau utilisée pour l’irrigation peut provenir des réseaux collectifs d’adduction d’eau potable, de systèmes de prélèvements individuels (puits, forages) ou de retenues collinaires à remplissage en période excédentaire. L’utilisation de ces dernières pour limiter les prélèvements d’étiage est en outre une préconisation du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin Loire-Bretagne (Comité de Bassin Loire Bretagne, 2009) “pour faire évoluer la répartition spatiale et temporelle des prélèvements”.
Pour plus d’informations : |
Les sols et l'agriculture
Au cours de l’histoire, la fonction principale des sols a toujours été dévolue à la production agricole, la valeur agronomique des sols se rattache donc à la notion de fertilité.
Les principales actions de l’agriculture ont porté sur une amélioration de cette fertilité par des interventions sur le milieu physique (drainage, irrigation...), apport d’éléments nutritifs chimiques (engrais et fertilisants), biologiques (matière organique) ou protection des cultures par des pesticides. |
Cependant, ces pratiques agricoles conduites en excès peuvent également avoir des impacts négatifs sur la qualité des sols.
Les principaux impacts sont :
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La dégradation de la structure des sols
Certaines pratiques agricoles peuvent dégrader la structure des sols :
Enfin, le compactage peut entraîner la formation de zones anoxiques (absence d’oxygène) favorables à la dénitrification et à l’émission de gaz à effet de serre tels que le méthane et le protoxyde d’azote (Girard & al., 2005). |
Récolte de céréales |
La baisse de la teneur en matière organique
La région possède, comparativement au reste de la France, des sols généralement riches en Matière Organique (MO). En effet, on trouve 1,5 à 10% de MO dans les sols cultivés, ce qui correspond à un stockage de 50 à 200 t de carbone par hectare.
Cependant, on a constaté une tendance à la baisse des teneurs en matière organique depuis 30 ans dans les sols de Bretagne (Cf. Carte 3). Plusieurs explications peuvent être avancées :
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Agrandir la carte Exporter la carte Carte 3 : Evolution de la médiane des teneurs en MO des morbihannais |
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La baisse de la teneur en MO affecte l’activité biologique des sols, la stabilité de leur structure, leurs capacités à stocker les nutriments et à absorber et dégrader les polluants.
Elle a donc des conséquences environ- nementales, notamment en ce qui concerne le ruissellement, l’érosion, le lessivage et la dispersion de molécules potentiellement toxiques (Conseil Scientifique de l’Environnement de Bretagne, 2003). |
Un autre intérêt de la MO du sol est son rôle de réserve en carbone en rapport avec la problématique du réchauffement climatique.
En effet, le stock de carbone des sols constitue le stock le plus important de l’écosystème terrestre (Girard & al., 2005). |
L'accumulation en éléments traces métalliques
En Bretagne, les épandages de lisiers ont conduit à une accumulation en éléments traces métalliques dans les sols, notamment du cuivre et du zinc. Ils proviennent principalement du passage dans les déjections animales de métaux ajoutés aux aliments des animaux élevés en hors-sol. Les métaux lourds peuvent également provenir des engrais ou des boues de stations d’épuration.
Cependant, si ce phénomène est bien connu, les quantités stockées et les modalités de stockage ne sont pas précisées (Conseil Scientifique de l’Environnement de Bretagne, 2003). En 2003, les stocks étaient évalués à 15 000 t de cuivre métal et entre 15 000 et 20 000 t de zinc métal pour l’ensemble de la Bretagne (400 t de cuivre métal et 700 t de zinc métal par an). |
Dans les sols qui reçoivent des apports de lisiers de façon régulière depuis une trentaine d’années, le niveau de contamination a été évalué à près de 15 ppm de cuivre EDTA et de 20 à 25 ppm de zinc EDTA. Ces quantités sont inférieures aux seuils de phytotoxicité. Cependant, si ces résultats sont rassurants, le Conseil Scientifique Régional de l’Environnement (2003) considère que l’accumulation de ces éléments métalliques implique une obligation de prudence vis-à-vis du risque écotoxicologique.
En effet, ce sont des éléments non dégradables qui peuvent potentiellement migrer dans d’autres compartiments environnementaux (hydrosystèmes, contamination des sédiments d’estuaires et des eaux littorales). |
L'agriculture et la qualité de l'air
A l’instar de nombreuses activités humaines, l’agriculture est une source de gaz à effet de serre (GES) et participe donc au réchauffement climatique.
En effet, les fermentations entériques des ruminants, la fermentation de la biomasse (par exemple l’ensilage) ou des effluents d’élevage (stockage de lisiers et des fumiers), sont productrices de méthane (CH4) ainsi que de différents composés organiques volatils (COV) (Piveteau, 1997). L’usage des engins agricoles est également une source de GES. Plus indirectement, les changements d’usage des sols et les pratiques agricoles ont une influence sur le bilan net des émissions. Parallèlement, les sols agricoles peuvent, grâce à des techniques appropriées, accumuler à moyen terme du carbone : boisement de terres labourées, conversion en prairies permanentes, enherbement des inter-rangs de vergers... |
L’agriculture représente donc également un “puits” de carbone qui peut participer à la lutte contre le changement climatique (Cf. chapitres : “La qualité de l’air et le changement climatique” et “La lutte contre la pollution atmosphérique et le changement climatique”).
A l’heure actuelle, l’agriculture et l’élevage sont responsables de près de 20% des émissions de GES au niveau français et 13,5% au niveau du globe (sites internet MEEDAD et GIEC). Dans un tel contexte, les Chambres d’Agriculture de Bretagne et l’association AILE (Association d’Initiatives Locales pour l’Energie et l’Environnement) ont élaboré en 2005 un projet de programme Energie/Agriculture visant à participer aux objectifs mondiaux et internationaux de réduction des émissions de GES en réalisant des économies d’énergie et en développant les énergies renouvelables (Chambres d’Agriculture de Bretagne et AILE, 2006). |
L'agriculture productrice d'énergie
Champ de Colza (au premier plan) |
La question de l’énergie appliquée à l’agriculture présente un intérêt grandissant du fait des orientations politiques et économiques actuelles (objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, réforme de la PAC, coût des carburants...).
En 2007, la consommation énergétique de l’agriculture bretonne est évaluée à environ 432 kTEP (Observatoire de l’énergie et des gaz à effet de serre en Bretagne, 2009). L’essentiel de l’énergie utilisée (49% de la consommation énergétique agricole bretonne) est consacré à la production de chaleur : chauffage des serres et des bâtiments d’élevage. Ensuite, viennent le carburant (33%) et enfin la production d’eau chaude pour 18% (Chambres d’Agriculture de Bretagne et AILE, 2006). Mais l’agriculture est également productrice d’énergie. En 2003, la production énergétique de l’agriculture bretonne était estimée à 243 kTEP, principalement sous forme de bois bûche traditionnel (Chambres d’Agriculture de Bretagne et AILE, 2006). La Bretagne produit également des agro-carburants (18 kTEP en 2003) notamment du diester à partir de colza. En 2007, les surfaces de colza cultivées s’élevaient à environ 9 500 ha dans le Morbihan pour la production de diester (Agreste Bretagne). La production d’huile pure à la ferme s’inscrit, quant à elle, autant dans une stratégie de production de carburant que de production de tourteau fermier et concerne davantage les éleveurs. Le plus souvent, les graines sont pressées à la ferme par une presse mobile utilisée en CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole). Les 4 départements bretons ont constitué chacun une CUMA départementale sur le sujet. Des agriculteurs sont également équipés de presse à colza en individuel (Chambres d’Agriculture de Bretagne et AILE, 2006). Le projet de programme Energie / Agriculture (Chambres d’Agriculture de Bretagne et AILE, 2006) propose par ailleurs le développement de la production d’énergie par l’agriculture : production de biogaz, développement des cultures d’agro-carburant et de la filière bois-énergie. Les exploitations agricoles disposent également d’une surface de toitures importante (bâtiments d’élevage) qui pourrait être valorisée par la production d’énergie solaire : chaleur (solaire thermique) ou électricité (solaire photovoltaïque) - (Cf. chapitres : “L’énergie” et “Les énergies renouvelables et les économies d’énergie”). |
L'agriculture biologique
Malgré un essor spectaculaire, l’agriculture biologique occupe encore une place modeste en Bretagne (2,2% de la SAU, 7ème rang des régions françaises en 2007). En Morbihan, 213 agriculteurs pratiquaient l’agriculture biologique en 2007. Cela correspond à 2,5% de la SAU départementale.
Les 9 457 ha de surface biologique sont principalement exploités en fourrages et céréales en raison des besoins des productions animales biologiques. Les activités les plus courantes en Bretagne sont, en effet, les élevages bovins, viande ou lait (Cf. Figure 4). La production de fruits et légumes progresse (+8,7% entre 2005 et 2007) ainsi que les effectifs de poulets certifiés (Cébron & al., 2006). |
Les surfaces biologiques progressent régulièrement dans le département (+38% entre 2000 et 2007) et après une période de stagnation, les surfaces en conversion progressent en 2006 et 2007 (976 ha en 2007 soit 135% de progression par rapport à 2005).
L’agriculture biologique devrait continuer de se développer dans les prochaines années si on se réfère aux objectifs de la Politique Agricole Commune, repris par la loi Grenelle 1 de l’Environnement (Loi n° 2009-967 du 3 août 2009) : 6% de la SAU nationale en agriculture biologique en 2012 et 20% en 2020. |
Figure 4 : Cultures et productions animales de l'agriculture biologique en Morbihan en 2007 Source : Direction Régionale de l'Agriculture et de la Forêt |
Le bocage
Le remembrement amorcé dans les années 60 s’est souvent accompagné en Bretagne d’une forte baisse, voire d’une suppression du maillage bocager. On estime ainsi que 60% du linéaire bocager a disparu de Bretagne entre 1960 et 1980 (Dufour et Le Roy, 1999).
Le maillage bocager assure plusieurs fonctions : régulation de la circulation des eaux de pluie, limitation de l’érosion et des transferts de polluants vers les cours d’eau, brise vent et protection du bétail. Il constitue par ailleurs un milieu et un réservoir important pour la préservation de la biodiversité et une ressource énergétique non négligeable (Cf. chapitre : “Les milieux naturels”). Aujourd’hui les opérations d’aménagement foncier se font donc de manière à limiter le plus possible leurs impacts sur l’environnement et les collectivités soutiennent financièrement et techniquement les agriculteurs volontaires pour planter de nouvelles haies ou entretenir le bocage existant (Cf. chapitre : “L’aménagement foncier et les politiques en faveur du bocage et de la forêt”). |
Prairie de fond de vallée et bocage |
Les OGM en Morbihan
D’après le registre national des cultures OGM, il n’y aurait qu’une seule parcelle en culture dans le Morbihan en 2007. Elle se situe à Rochefort en Terre (2 en Ille-et-Vilaine et aucune dans le Finistère et les Côtes d’Armor). |
Synthèse et enjeux
En 2007, la Surface Agricole Utile représentait 54,5% du territoire morbihannais. Le Morbihan occupe le 1er rang national pour la production de volaille de chair et respectivement les 2nd et 3ème rangs pour la production d’oeufs de consommation et de viande porcine. L’agriculture constitue ainsi une activité économique de 1er plan pour le département et représentait 5,7% de la population active en 2006, 13% avec les emplois de l’industrie agroalimentaire.
Par ailleurs, la campagne et la côte morbihannaise attirent un nombre croissant de résidents à titre permanent ou temporaire et stimulent un fort développement du tourisme. Ces différents usages du territoire se trouvent de plus en plus souvent en concurrence avec l’agriculture, notamment dans des zones sensibles telles que les espaces péri-urbains et le littoral. Malgré son poids économique, l’agriculture morbihannaise est donc menacée et voit environ 0,5% de sa SAU (soit environ 1 800 ha) disparaître chaque année depuis 2000 principalement au profit de territoires artificialisés (Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt, 1998, 2000 et Cébron & al., 2009). Entre 2000 et 2007, le nombre d’exploitations agricoles professionnelles a diminué de 3,4% par an (DRAF, 2008). La faiblesse des revenus ainsi que les programmes d’aide à la cessation de la production laitière expliquent sans doute également le fort taux de diminution du nombre d’exploitations. |
Enfin, de par son caractère intensif, l’agriculture morbihannaise exerce une pression forte sur les ressources, et plus particulièrement sur l’eau à cause des pollutions diffuses engendrées par les effluents d’élevage et l’utilisation de produits phytosanitaires.
L’agriculture morbihannaise se trouve donc face à de nouveaux enjeux :
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Sources et liens
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www.morbihan.equipement-agriculture.gouv.fr www.bretagne-environnement.org draf.bretagne.agriculture.gouv.fr |