Atlas de l'environnement du Morbihan
Les milieux naturels
L'état des connaissances
Les surfaces d'espaces dits “naturels” (c'est-à-dire peu artificialisés, même s'ils ont le plus souvent été ou sont façonnés par l'homme via des pratiques économiques, culturelles ou sociales, traditionnelles ou | globalement entre 20% (source : Corine Land Cover 2006) et 25% (source : enquête teruti 2004) du territoire départemental (Cf. Carte 1), soit de l'ordre de 135 000 à 170 000 ha. |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 1 : Espaces peu artificialisés dans le Morbihan en 2006 |
Les
espaces pouvant être identifiés, à divers titres, comme étant d'intérêt
écologique plus remarquable représentent quant à eux plus de
34 000 ha (hors espaces maritimes) soit plus de 5% de la surface
du Morbihan (Daniel & Hubaud, 1996). Les principales sources de connaissances organisées sur les milieux naturels sont :
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Il
existe peu de vastes espaces naturels homogènes dans le Morbihan, mais
plutôt une mosaïque de milieux imbriqués, de nature diversifiée et de
superficie assez réduite. La valeur et la spécificité du patrimoine
naturel morbihannais sont fortement liées à cette imbrication
d'habitats naturels plus ou moins interconnectés. Plusieurs pôles majeurs d'intérêt écologique se distinguent néanmoins dans le Morbihan (Cf. Carte 2) : la frange littorale et les îles, la zone des landes de Lanvaux, l'est du département (marais de Vilaine, forêt de Brocéliande...) et l'ouest du département (bassin du Scorff et de l'Ellé, secteurs des Montagnes Noires et de la forêt de Quénécan...) (Daniel & Hubaud, 1996). Plusieurs grands types de milieux naturels peuvent être distingués et caractérisés dans le Morbihan, même si les données disponibles ne permettent pas toujours de connaître de façon fiable et précise leur état et leur évolution. |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 2 : Principaux secteurs d'acquisition de connaissances organisée |
Les milieux naturels du Morbihan
Les bois et les forêts
Composées
de nombreuses strates de végétation (arbres, arbustes, herbes,
mousses), les forêts abritent une grande diversité biologique et
assurent des fonctions écologiques importantes. Le Morbihan est le département breton le plus boisé. Les bois et forêts s'y étendent actuellement sur une superficie d'environ 114 000 ha (IFN, 2010) à 135 000 ha (Agreste, 2008). Ils couvrent ainsi 17 à 19,7% du territoire départemental suivant les sources, ce qui reste assez modeste au regard de la moyenne nationale qui s'établit à 29,2% (IFN, 2010). |
La forêt morbihannaise est en grande partie
privée, très morcelée (en moyenne 1,2 ha par propriétaire), composée à
environ 60% de feuillus et 40% de conifères -ce rapport étant d'environ
70%/30% à l'échelle de la Bretagne- (IFN, 2010). Les essences dominantes sont le chêne pédonculé et le pin maritime (IFN, 2010). |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 3 : Forêts du Morbihan en 2006 |
Dans le département, plusieurs secteurs géographiques sont particulièrement boisés (Cf. Carte 3)
: les territoires à l'ouest d'une ligne Pontivy-Auray, les landes de
Lanvaux et le nord-est avec les forêts de Paimpont (à l'est de
Ploërmel) et de Lanouée (au nord-ouest de Ploërmel). La partie est du département (notamment les landes de Lanvaux) est majoritairement plantée de résineux alors que l'ouest est plus riche en feuillus. Deux zones apparaissent relativement peu boisées : le bassin de Pontivy et, au sud des landes de Lanvaux, la partie est de la façade littorale. |
Figure 1 : Evolution de la surface de forêt Sources : Cadastre 1862, 1948 et 1961 ; Enquête Daubrée |
Figure 2 : Evolution des surfaces boisées du territoire Source : Vannier & al., 2008 |
Il
y a 5 000 ans, avant la sédentarisation de l'homme, le Morbihan, comme
la Bretagne, était presque entièrement recouvert de forêts. Le
développement des pratiques agraires et l'essor démographique ont
entraîné une rapide régression des surfaces boisées au cours des
siècles. Au milieu du XIXème siècle (1862) la forêt morbihannaise ne couvre plus que 5,2% du territoire. Depuis, la surface forestière n'a cessé de croître pour être multipliée par près de quatre en moins de 150 ans. Cette croissance observée depuis plus d'un siècle s'est accélérée pendant la deuxième moitié du XXème siècle (Cf. Figure 1). Une étude de l'évolution de l'occupation des sols dans le Morbihan depuis 1985 à partir de données de télédétection (Vannier & al., 2008) montre que cette augmentation des surfaces boisées s'est poursuivie de façon assez soutenue ces 20 dernières années avec cependant une stabilisation entre 1990 et 1995 (Cf. Figure 2). |
La
richesse faunistique et floristique des bois et forêts est très
dépendante de la gestion pratiquée. Le mode de traitement sylvicole a
effectivement un rôle capital sur la diversité ligneuse : l'utilisation
d'essences autochtones favorise la biodiversité des forêts tout comme
la présence de bois morts au sol et d'arbres âgés ou morts sur pieds,
habitats pour de nombreuses espèces (Gosselin & Laroussinie, 2004).
Pour en savoir plus : |
Le bocage
Le bocage est un type de
paysage agraire, cloisonné par un réseau de haies, qui caractérise
certaines régions de l'Europe de l'ouest. Eléments identitaires majeurs de la Bretagne, les haies et talus du bocage contribuent au maintien d'une forte diversité floristique et faunistique dans les paysages agricoles (rôle d'habitats temporaire ou permanent, de corridors biologiques...), et assurent un rôle fonctionnel important (protection des cultures et du bétail, production de ressources -bois, fruits...-, régulation des flux d'eau et de nutriments, conservation des sols...). Le linéaire actuel de haies dans le Morbihan (département breton le moins bocager - DRAF Bretagne-IDF, 1997 ; DRAAF Bretagne, 2009-) (Cf. Figure 3) peut être globalement estimé entre 26 700 km (source : IFN 1998 - les haies de basse strate seule et les talus non boisés ne sont pas ou peu pris en considération-) et 35 870 km (source : DRAAF Bretagne, 2009). La superficie représentée par les haies s'élèverait à 32 800 ha selon TERUTI Lucas 2007 (Agreste, 2008). Environ 70% du linéaire de haies est planté sur talus (DRAF Bretagne-IDF, 1997) et les haies sont composées de feuillus à plus de 90% -principalement chênes et châtaignier- (IFN, 1998) ; mais les types de bocage et la densité du maillage sont très variables d'un secteur à l'autre du département (diversité du nombre de strates de végétation, de type de talus et fossé, d'espèces végétales, de modes d'entretien...). Les origines du bocage sont anciennes et complexes, mais il semble que l'essentiel du maillage actuel a été construit entre le milieu du XIXème siècle et 1930. A partir des années 1950, l'évolution rapide des techniques agricoles s'est accompagnée d'un arasement massif des haies et talus dans un cadre collectif (remembrements qui ont été particulièrement intensifs dans le Morbihan entre 1960 et 1980) ou de remaniements individuels. 60% du linéaire bocager aurait ainsi disparu de Bretagne entre 1960 et 1980 (Dufour et Le Roy, 1999). Cette suppression massive des haies et talus est aujourd'hui révolue. L'affirmation de nouveaux enjeux (ressource en eau, biodiversité, cadre de vie, énergie...) et l'amélioration des connaissances sur la multifonctionnalité du bocage ont contribué à mieux prendre en compte la préservation et la gestion de ces paysages (Cf. chapitre : “La protection et la gestion du patrimoine naturel et des paysages”). |
Il semble cependant que les opérations de plantation de haies initiées depuis les années 1990 (Cf. chapitre : “L'aménagement foncier et les politiques en faveur du bocage et de la forêt”)
ne compensent pas les arasements menés par ailleurs. Le linéaire de
haies et talus dans le Morbihan auraient ainsi régressé de 9,3% entre
1996 et 2008 (DRAAF Bretagne, 2009). Figure 3 : Linéaire de haies en Bretagne en 2008 Source : Enquête sur les linéaires paysagers 2008 Pour en savoir plus : |
Les landes
La lande est une formation
végétale caractérisée par la dominance d'arbrisseaux et de sous
arbrisseaux à feuilles persistantes, comme les bruyères, les ajoncs et
les genêts. Elle s'établit généralement sur des sols pauvres et acides.
On distingue les landes primaires (en équilibre avec les conditions
naturelles indépendamment de toute action humaine, elles sont
localisées en zone littorale ou sur des secteurs où les conditions, de
sol notamment, ne permettent pas aux arbres et arbustes de se
développer) et les landes secondaires (qui se sont développées après
des épisodes de déforestation plus ou moins anciens). Les landes, qui constituent l'un des paysages les plus emblématiques de la Bretagne, présentent une grande diversité écologique (on distingue habituellement les landes sèches à bruyère cendrée, les landes mésophiles à bruyère ciliée et les landes humides à bruyère à quatre angles) et abritent une flore et une faune spécifiques. Il faut noter tout particulièrement la présence, sur Belle Ile et sur Groix, de landes littorales à bruyère vagabonde, rares et presque endémiques. La physionomie des landes, largement déterminée par les conditions de milieux, est aussi fortement conditionnée par les pratiques humaines (pâturage, fauche, feux, boisements...). Il est difficile de connaître précisément la superficie occupée par les landes dans le Morbihan car les recensements associent à ce milieu des zones de broussaille ou de friche. En outre, pour certaines landes boisées, il est parfois délicat d'opter pour leur classement en landes ou en bois. Les landes occuperaient cependant 2,4% de la superficie départementale environ (soit 16 500 ha) selon l'IFN (1998). L'enquête TERUTI Lucas 2007 (Agreste, 2008) donne quant à elle 21 200 ha de landes et friches (soit un peu plus de 3% de la superficie départementale). Dans le Morbihan, les landes les plus étendues se situent sur la frange littorale (Belle Ile, Groix, presqu'île de Rhuys...). Elles sont également présentes dans certains secteurs de l'intérieur du département, imbriqués avec des zones agricoles et des zones boisées (landes de Lanvaux, massif de Brocéliande, secteurs des Montagnes Noires...) -Forgeard, 1983-. |
Lande à Tréhorenteuc Les surfaces de landes ont sensiblement évolué au cours des époques. Occupant de vastes surfaces après les défrichements du Moyen-Age, les landes ont fortement régressé depuis le XIXème siècle. Les superficies occupées par les landes sont toujours en diminution ces dernières décennies (-31.5% entre 1980 et 1998 d'après l'IFN). Les principaux facteurs de cette régression sont leur abandon (évolution des landes secondaires vers des fourrés forestiers), leur plantation (souvent en résineux), et l'urbanisation en zone littorale. |
Les cours d'eau et les zones humides continentales (étangs, tourbières...)
Les cours d'eau
et leurs bordures, les plans d'eau et leurs abords, les marais,
tourbières, prairies humides... constituent un ensemble de zones humides interconnectées qui abritent une vie animale et végétale riche et
diversifiée. Outre leur grand intérêt patrimonial, ces milieux assurent
également des fonctions hydrologiques (régulation des régimes
hydriques, contribution à l'amélioration de la qualité des eaux) et
biologiques (lieux d'abris, de reproduction, d'alimentation, de
déplacement...) importantes. Le réseau hydrographique morbihannais est très dense et constitué de cours d'eau de faible longueur (Cf. chapitre : “L'eau”). Les inventaires de zones humides réalisés dans le cadre de l'élaboration des Plans Locaux d'Urbanisme (PLU) contribueront progressivement à une meilleure connaissance dans ce domaine. Nous disposons cependant d'ores et déjà de données assez précises pour certains milieux : |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 4 : Principales tourbières du Morbihan |
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De manière générale, ces zones
humides évoluent naturellement vers des formations boisées provoquant
parfois un appauvrissement de la biodiversité. L'abandon d'activités humaines extensives peut donc être dommageable
pour ces milieux. Mais à l'inverse, une pression anthropique trop forte
(pratiques intensives, travaux d'aménagement -drainage, curage,
reboisement...-) constitue souvent une menace. L'évolution des surfaces de zones humides en France a été considérée comme alarmante entre 1960 et 1980. La situation semble globalement avoir tendance à se stabiliser depuis, mais une grande partie des sites continue cependant à se dégrader. Les tourbières, les prairies humides et landes humides semblent particulièrement exposées (Fouque & al., 2006). Pour en savoir plus : |
Roselière |
Les dunes
Les
dunes littorales sont des accumulations de sable formées par les
actions conjuguées du vent et de la mer. Elles abritent une flore et
une faune riches et originales, adaptées à des conditions naturelles
très contraignantes (gradients de salinité, d'humidité, substrat
sableux...). La plupart des dunes morbihannaises actuelles se sont formées lors d'une régression du niveau de la mer intervenue il y a plus de 2 500 ans (Dubreuil, 1976). Dans le Morbihan, 29 sites de dunes représentant plus de 3 500 ha ont été recensés (Daniel & Hubaud, 1996), sans que cet inventaire soit exhaustif. En Bretagne, la surface de dunes est estimée à 11 000 ha -DIREN Bretagne, 1995-). Proportionnellement au linéaire côtier, le Morbihan est le département breton présentant le plus d'accumulations sableuses (environ 17% du littoral, 32% si on exclut les rias et estuaires -Cf. Tableau 1-). Les dunes morbihannaises constituent, dans l'ensemble, des entités de petite taille (ce morcellement est lié aux caractéristiques physiques du trait de côte mais aussi aux pressions anthropiques) et sont réparties tout au long du linéaire côtier (Cf. Carte 5). Cependant, le secteur littoral qui s'étend de Gâvres à Penthièvre peut être considéré comme un massif dunaire d'importance patrimoniale exceptionnelle, long de 25 km et large en moyenne de 1 km, prolongé par l'ensemble des dunes perchées surmontant les falaises de la côte sauvage de Quiberon sur près de 10 km supplémentaires. |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 5 : Dunes du Morbihan |
Tableau 1 : Typologie de la morphologie côtière du Morbihan
Source : Yoni & al (2002) |
Les dunes, milieux en équilibre dynamique, constituent un patrimoine fragile et menacé. Elles sont soumises à de nombreux facteurs de dégradation d'origine anthropique (surfréquentation touristique, artificialisation -urbanisation, ouvrages divers-, extraction de sable -terrestre ou sous marine-, drainage de zones humides arrière-dunaires...) les rendant plus sensibles à l'action des agents naturels (houle, marée, courant, vent...). En outre, l'élévation actuelle du niveau marin, en lien avec le changement climatique, accentue la vulnérabilité de certains secteurs littoraux (Régnauld & al., 2006). Les dunes peuvent également être menacées par l'embroussaillement du fait de l'abandon d'usages extensifs et/ou de la propagation d'espèces végétales envahissantes. |
Les falaises, récifs et îlots rocheux
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 6 : Morphologie des côtes du Morbihan |
Les côtes rocheuses se définissent par la présence d'un substrat dur.
Dans le Morbihan, le littoral présente essentiellement des roches magmatiques (granite principalement) et métamorphiques (micaschiste, gneiss) -Cf. chapitre : “La géologie”-. Des hautes falaises abruptes aux platiers rocheux, ces côtes présentent des morphologies très variées, mais se caractérisent toutes par un étagement remarquable de la flore et de la faune, depuis les ceintures d'algues jusqu'aux pelouses (armérie, fétuque rouge...) et fourrés littoraux (prunelier, aubépine, ajonc d'Europe...). Dans le Morbihan, les côtes rocheuses représentent environ 26% du linéaire côtier (49% si l'on exclut les rias et estuaires -Cf. Tableau 1-). Les falaises les plus hautes sont localisées à Belle-Ile. Ailleurs, il s'agit principalement de falaises moyennes ou de basses côtes rocheuses (Cf. Carte 6) : Ploemeur, Groix, presqu'île de Quiberon, Houat et Hoedic, secteur de la Trinité/Mer à Locmariaquer, Arzon, St Gildas de Rhuys, Billiers et Pénestin. En outre, des îlots rocheux sont présents tout au long du littoral morbihannais, y compris dans le Golfe du Morbihan. |
Littoral à Belle-Ile |
Les zones humides littorales
Les zones humides littorales comprennent :
En excluant les importantes surfaces de DPM (Domaine Public Maritime), les zones humides littorales représentent plus de 2 400 ha (Daniel & Hubaud, 1996). Les zones humides littorales évoluent sous l'action de facteurs naturels, mais, depuis plusieurs décennies, elles subissent principalement des dégradations considérables liées aux activités humaines (comblement, urbanisation, drainage...). Ainsi, en 1980, près de 25% de la superficie des zones humides littorales morbihannaises avaient été radicalement transformées (drainées, poldérisées ou remblayées) par l'Homme (Hallégouet & Poncet, 1980) -Cf. Tableau 2-. |
Tableau 2 : Superficies des zones humides littorales
Source : Hallégouet et Poncet, 1980 Pour en savoir plus : |
Marais du Duer en Sarzeau |
Les milieux marins
Au large du
Morbihan, le plateau continental s'étend sur plusieurs dizaines de km
depuis la côte. Une crête rocheuse, située à une vingtaine de km au
large et d'où émergent la presqu'île de Quiberon et les îles de Groix,
Belle-Ile, Houat et Hoedic, contribue à protéger la zone côtière. Par
ailleurs, au sein de nombreux estuaires, rias et mers intérieures se
développent de vastes vasières. La frange côtière est donc marquée par une alternance de fonds durs et de fonds meubles (Cf. Carte 7). Elle présente, dans les domaines intertidaux et subtidaux, des habitats sédimentaires variés : vasières, sables, graviers, cailloutis, fonds rocheux... qui abritent une grande diversité d'êtres vivants (Castric-Fey & al., 2001). |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 7 : Fonds marins du Morbihan |
Parmi les milieux marins remarquables présents le long des côtes morbihannaises, deux habitats Natura 2000 peuvent particulièrement être distingués : |
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Herbier de zostères dans le |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 8 : Evolution des surfaces de zostères dans le Golfe du Morbihan de 1960 à 1991 |
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Agrandir la carte Exporter la carte Carte 9 : Principaux herbiers de zostères et bancs de maërls dans le Morbihan |
De
nombreux autres habitats marins sont présents au large du Morbihan,
abritant une forte biodiversité : vasières, bancs de sable, récifs
rocheux, champs de blocs, récifs d'hermelles... Les facteurs de dégradation ou de perturbation des habitats marins sont variés : l'influence des grands fleuves côtiers, des rejets d'eaux usées, la fréquentation plaisancière, certaines pratiques de pêche, les espèces envahissantes (prolifération d'huîtres creuses par exemple). |
Pour en savoir plus : |
Les sites d'intérêt géologique
Pendant longtemps,
protéger la nature se limitait à prendre en compte la faune et la
flore. Inaccessible par son caractère hermétique et figé, le monde
minéral ne présentait que peu d'intérêt pour le profane. Depuis
quelques années, le public prend cependant conscience de la fragilité
de ce patrimoine non renouvelable et de la nécessité de préserver in
situ les témoins de l'histoire de la Terre. En Bretagne, un premier inventaire des sites d'intérêt géologique a été réalisé entre 1992 et 1994 par Bretagne Vivante (SEPNB), avec les Universités de Rennes 1 et de Bretagne Occidentale à la demande de la Direction Régionale de l'Environnement -DIREN- (Menez, 1994). Les sites identifiés par un réseau d'experts présentent des intérêts particuliers du point de vue pétrographique, tectonique, paléontologique, minéralogique, géomorphologique. Cet inventaire régional (qui comprenait 18 sites dans ce département) a été complété, selon la même méthodologie, pour le Morbihan, dans le cadre de l'élaboration du Système d'Information sur la Géologie du Morbihan -27 sites identifiés- (Audren & al., 2003). |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 10 : Sites d'intérêt géologique dans le Morbihan |
Puis, un projet pilote mené par la Société Géologique et Minéralogique de Bretagne à l'échelle régionale est venu actualiser et enrichir ce travail de recensement (Jonin, 2008). | C'est ainsi que 31 sites d'intérêt géologique sont dorénavant identifiés et décrits dans le Morbihan (Cf. Carte 10). Des fiches descriptives sont accessibles pour tous ces sites dans la rubrique "Système d'Information sur la Géologie du Morbihan (SIGM)" . |
Synthèse et enjeux
Le Morbihan abrite assez peu
de vastes espaces naturels homogènes, mais plutôt une mosaïque de
milieux imbriqués, de nature diversifiée et de superficie assez
réduite. Cet agencement s'explique par les conditions naturelles
(situation géographique, géologie, climat...) mais aussi par
l'influence de l'homme depuis plusieurs millénaires. La valeur du patrimoine naturel morbihannais est fortement liée à cette imbrication d'habitats naturels plus ou moins interconnectés : les bois et forêts très morcelés mais couvrant près de 20% de la superficie départementale, le bocage plus ou moins dense qui irrigue l'ensemble du territoire, les landes bien présentes sur la frange littorale mais aussi dans certains secteurs de l'intérieur, le chevelu du réseau hydrographique et les zones humides de bas fond, et plus ponctuellement, les étangs et les tourbières, des sites d'intérêt géologique... Le littoral est également diversifié avec de nombreuses zones humides littorales en particulier dans les rias et estuaires, des dunes, des falaises et côtes rocheuses basses. En outre, des milieux marins remarquables sont présents le long des côtes morbihannaises. |
Finalement,
les principaux pôles d'intérêt écologique du Morbihan sont la frange
maritime et littorale (y compris les îles), la zone des landes de
Lanvaux, l'est du département (marais de Vilaine, forêt de
Brocéliande...) et l'ouest du département (bassin du Scorff et de
l'Ellé, secteurs des Montagnes Noires et de la forêt de Quénécan...). Les paysages (Cf. chapitre : “Le paysage”), les milieux naturels, la flore et la faune ((Cf. chapitre : “La flore et la faune”) évoluent en permanence ; mais ce qui caractérise les dernières décennies, c'est la rapidité et l'intensité des changements intervenus, en particulier :
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Les
pressions sur les milieux naturels sont particulièrement intenses sur
la frange littorale et autour des villes (croissance touristique et
urbaine). Les dégradations constatées se traduisent à la fois par une fragilisation des fonctions environnementales assurées par les milieux naturels, et par une érosion du patrimoine naturel et de la biodiversité. En outre, les espaces et le patrimoine naturels constituent un atout important pour l'attractivité des territoires et le développement local. Face à ces enjeux, diverses actions sont donc entreprises (Cf. chapitre : “La protection et la gestion du patrimoine naturel et des paysages”). |
Sources et liens
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www.stats.environnement.developpement-durable.gouv.fr |