Atlas de l'environnement du Morbihan
La géologie
Connaître la géologie d’un site est primordial pour aborder les questions relatives à l’environnement. En effet, le sous-sol est en relation avec les autres compartiments : la biosphère, l’hydrosphère et l’atmosphère. Les informations relatives à la géologie sont essentielles aussi bien en domaine continental qu’en domaine littoral pour : la gestion quantitative et qualitative des ressources en eau (Cf. chapitre : “L’eau”), l’exploitation des granulats (Cf. chapitre : “Les carrières et les mines”), la construction de routes ou d’ouvrages, l’aménagement du littoral, la gestion de l’érosion côtière/des zones de dépôts… | Quel
que soit le domaine concerné, deux informations géologiques majeures
sont à recueillir : la nature de la roche (sa composition chimique et
son histoire) et le cadre structural (c’est-à-dire la disposition des
différentes roches, et la présence de plis ou de failles).
Enfin, le patrimoine géologique fait pleinement partie du patrimoine naturel qu’il convient de bien connaître et de bien gérer (Cf. chapitre : “Les milieux naturels”). |
La chaîne hercynienne et le Cisaillement Sud-Armoricain :
les grands traits de la géologie du Morbihan
Le sous-sol du département du Morbihan appartient à une entité géologique appelée Massif Armoricain (Cf. Carte 1). Le sous-sol morbihannais est constitué de roches variées (sédimentaires, métamorphiques et magmatiques) caractéristiques d’une ancienne chaîne de montagne aujourd’hui fortement érodée : la chaîne hercynienne.
Cette chaîne de montagne, formée à la fin du Paléozoïque (entre 450 et 300 millions d’année -Cf. Figure 1-) s’étendait sur plus de 3 000 kilomètres de long. Depuis 300 millions d’années, cette chaîne de montagne a été fortement érodée et les différentes parties ont été déplacées au fil des mouvements tectoniques. Actuellement, les restes de cette chaîne de montagne constituent le socle paléozoïque de toute l’Europe de l’ouest. Sur ce soubassement se sont déposés des sédiments dans différents bassins sédimentaires au cours du Mésozoïque et du Cénozoïque (comme le Bassin de Paris ou le Bassin d’Aquitaine). Entre ces bassins, les roches anciennes de la chaîne hercynienne sont donc visibles et elles constituent le Massif Armoricain, le Massif Central, les Ardennes, mais également le coeur des Pyrénées et des Alpes. Les roches variées du sous-sol morbihannais (Cf. Carte 2) sont le résultat de l’action de phénomènes géologiques qui se produisent de manière cyclique. Les roches présentes avant la formation de la chaîne hercynienne sont elles-mêmes variées et issues d’une longue histoire géologique. Dune de sable déposée sur un granite |
En ce qui concerne l’histoire hercynienne et récente des roches morbihannaises, nous pouvons la résumer de la façon suivante. Pendant la formation de la chaîne hercynienne (entre 450 et 300 millions d’années), les roches présentes antérieurement ont été :
La disposition des différentes roches est contrôlée par la présence de grandes failles qui coupent d’ouest en est l’ensemble du Massif Armoricain. Parmi ces failles, le Cisaillement Sud-Armoricain constitue un “Y” horizontal dont la base est visible à Brest et dont une branche s’étend vers l’ouest en direction d’Angers et une autre vers le sud-ouest en direction de Nantes. Cette branche sud est soulignée par de très nombreuses roches magmatiques de type granite. Les terrains situés au sud de ce cisaillement se déplacent vers l’ouest de quelques millimètres par millier d’années au fil des mouvements tectoniques ; ces mouvements s’accompagnant régulièrement de séismes de faible intensité. Les grandes structures géologiques de la Bretagne ont été mises en place au cours de l’orogenèse hercynienne. Mais, depuis le début de l’orogenèse alpine (Cf. Figure 1), le Massif Armoricain est à nouveau géologiquement actif : des dépôts d’âges récents (moins de 65 Ma) sont préservés, mais surtout des mouvements verticaux et horizontaux ont été enregistrés. Ainsi, l’ouest du Massif Armoricain a tendance à s’exhausser plus rapidement (1 à 3 mm par décennie) que la partie orientale. Une limite majeure se situe le long d’une faille passant par Quiberon : à l’ouest de Quiberon, les vallées sont plus incisées et les falaises côtières plus hautes qu’à l’est. Les caractéristiques géologiques du Morbihan (type de terrain, âge, description, exploitation…) sont détaillées dans la rubrique "Système d’Information sur la Géologie du Morbihan (SIGM)". |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 1 : Carte géologique simplifiée à partir de la carte géologique de France - Légende : Cf. Figure 8 |
Figure 1 : Echelle des temps géologiques et légende de la carte géologique Source : D'après la carte géologique de France, BRGM, 1996 |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 2 : Géologie du socle du Morbihan |
L'eau souterraine
Les sous-sols constitués de terrains anciens agencés de façon complexe, comme celui du Morbihan, ne permettent pas le stockage de l’eau sous la forme de vastes nappes phréatiques classiquement décrites dans les régions à sous-sol sédimentaire (bassin parisien par exemple).
Dans le Morbihan, les eaux de pluie s’écoulent superficiellement en alimentant le réseau hydrographique mais s’infiltrent aussi pour partie dans les roches. Elles y demeurent piégées en formant, au sein de réseaux de |
fracturation, des réserves plus ou moins importantes et irrégulières selon le degré d’altération des roches.
Le socle géologique du Morbihan est donc faiblement aquifère dans son ensemble ; cependant, la ressource en eau souterraine est très compartimentée et peut, localement, s’avérer abondante (Cf. chapitre : “L’eau”). A l’échelle régionale, la fracturation est en relation directe avec les grands accidents comme le Cisaillement Sud Armoricain et |
les failles associées.
Un autre drain naturel important est constitué par les zones de contact, ou les limites géologiques, entre les différents types de roches. Une belle illustration de ce cas est constituée par le contact nord du granite de Ploemeur et des micaschistes du Pouldu : la conjonction de ce contact lithologique et de failles a conduit à un système hydrologique qui permet de fournir des quantités appréciables d’une eau d’excellente qualité. |
Sources et liens
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