Atlas de l'environnement du Morbihan
Les carrières et les mines
Une carrière comme une mine est un lieu, à ciel ouvert ou en souterrain, d'où sont extraites des ressources minérales.
Dans les carrières, les matières extraites sont des matériaux de construction, alors que dans le cas des mines, il s'agit de matières pour l'industrie (combustibles, métaux, ...). |
Pas d'exploitation minière en activité actuellement dans le Morbihan
Une mine est le lieu d’exploitation de substances précisées au sein de l’article L. 111-1 du code minier : notamment les combustibles (houille, pétrole, gaz naturel), les métaux (fer, cuivre, plomb, or, uranium), les sels (halite, potasse) et les éléments chimiques spécifiques (antimoine, soufre, arsenic …).
Le “Système d’Information Géographique (SIG) Mines France” (développé par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières -BRGM-) dénombre une centaine de gisements miniers sur le territoire morbihannais (Cf. Carte 1). Parmi les substances prédominantes se trouvent :
Aucune des 27 exploitations minières recensées sur le département (révélatrices d’une tradition minière très ancienne de la Bretagne) n’est en activité actuellement. |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 1 : Gisements, gîtes et indices miniers dans le Morbihan |
Les matériaux extraits des carrières : ressources, usages, besoins et exploitation
Les ressources potentiellement exploitables et leurs usages
Les ressources potentiellement exploitables dans le Morbihan au sein de carrières sont déterminées par leurs caractéristiques géologiques (Cf. chapitre : “La géologie”), par leurs conditions d’extraction et par la stratégie commerciale de l'exploitant en fonction de la demande locale ou nationale de matériaux de construction.
Quinze formations géologiques ont ainsi été identifiées comme ressources potentielles en 2003 par le schéma départemental des carrières, cet inventaire ne prétendant pas à l’exhaustivité (Préfecture du Morbihan, 2003). |
Les principaux types de matériaux disponibles peuvent être classés en fonction de leurs usages :
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La production et l'utilisation des matériaux de carrières dans le Morbihan
Les matériaux extraits des carrières constituent la 3ème substance naturelle consommée par l’Homme après l’air et l’eau.
La consommation de ces matériaux dans le Morbihan s'établit entre 5,5 et 6 millions de tonnes par an, ce qui représente environ 9 t par habitant et par an (Préfecture du Morbihan, 2003). Ce chiffre est significativement plus élevé que la moyenne observée sur le territoire français (environ 7 t par habitant et par an), notamment en raison de la dynamique de la démographie et des activités de construction (Cf. chapitre : “L’urbanisation”) dans le Morbihan. En 2010, 62 carrières étaient autorisées dans le Morbihan -elles étaient 74 en 1998- (DREAL Bretagne, 2012a). Les carrières de roches massives sont relativement réparties sur l'ensemble du territoire départemental. D'autres types de production sont par contre localisés préférentiellement dans certains secteurs (Cf. Carte 2) : les pierres de taille en granite (Bignan-Guéhenno et St Nolff), les sables pliocènes (Radenac-Réguiny) et les kaolins (Ploemeur). Il n'existe pas actuellement d'exploitation de sables marins autorisée dans le Morbihan (Préfecture du Morbihan, 2003). La quantité de matériaux produits par les carrières morbihannaises s'est élevée à 5,26 millions de tonnes en 2010 (DREAL Bretagne, 2012a). Le kaolin, qui ne représente qu'une petite partie de ce total, occupe cependant une place particulière dans le Morbihan : sa production à Ploemeur représente environ la moitié de la production nationale de ce matériau. Une large partie des besoins en granulats du Morbihan est couverte par l'exploitation des carrières du département. Cependant, certains matériaux font l'objet d'importations, notamment (Préfecture du Morbihan, 2003) :
Les granulats extraits des carrières morbihannaises sont utilisés en premier lieu pour les routes, puis pour les remblais et les bétons (Cf. Figure 1). |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 2 : Localisation et matériaux des carrières exploitées en 2010 dans le Morbihan Figure 1 : Production et destination des matériaux extraits des carrières Source : DREAL Bretagne, 2012a |
Le secteur industriel des carrières constitue un maillon essentiel de la filière “construction”; il regroupe des industries extractives, des industries de transformation ainsi que des prestataires de services associés. | Les industries de carrières et matériaux de construction placent la Bretagne au 4ème rang des régions françaises pour ce type d’activités. | Dans le Morbihan, le secteur d'activités des carrières et matériaux représente environ 780 emplois (Préfecture du Morbihan, 2003). |
Cadre réglementaire
Les carrières font l’objet d’un encadrement réglementaire strict. Jusqu’en 1976, elles ont été régies par les seules dispositions du code minier, au même titre que les mines. La loi du 19 juillet 1976 sur les installations classées pour la protection de l’environnement a modifié cette situation en incluant les carrières dans son champ d’application. Les régimes juridiques qui régissent l’exploitation des carrières et des mines sont donc différents.
L’exploitation d’une carrière, en tant qu'installation classée pour la protection de l'environnement, est soumise à une autorisation préfectorale ou à un enregistrement (autorisation simplifiée), qui en précise les modalités techniques et apporte des prescriptions en matière de protection de l’environnement et des dispositions obligatoires de remise en état du site. Le dossier de demande, sur la base duquel les services administratifs et municipalités concernées sont consultés, comporte notamment une étude d’impact quand l'exploitation est soumise à autorisation (lorsqu'il s'agit d'un enregistrement, le projet est soumis à la procédure de cas par cas). |
Si aucune mine n’est actuellement exploitée dans le Morbihan, une activité reste cependant soumise aux dispositions du code minier : l’extraction de granulats marins. L’obtention d’une autorisation d’extraction est longue et complexe : obtention d’un permis exclusif de recherche (ou autorisation de prospection préalable qui peut être accordée pour la recherche sur les fonds marins du domaine public de substances minérales autres que celles mentionnées à l'article L. 111-1), puis d’un titre minier (transfert des ressources minérales au titulaire de la concession) et, après étude d’impact et enquête publique, d’une autorisation de travaux. | Les autorisations d’exploitation de carrières doivent enfin être compatibles avec le Schéma départemental des carrières (Préfecture du Morbihan, 2003). La loi pour l'accès au logement et un urbanisme renové (ALUR) du 24 mars 2014 a modifié les termes de l'article L. 515-3 du code de l'environnement : un schéma régional des carrières doit désormais définir "les conditions générales d'implantation des carrières et les orientations relatives à la logistique nécessaire à la gestion durable des granulats, des matériaux et des substances de carrières dans la région". Il doit être adopté avant le 1er janvier 2020. Dans l'attente de cette adoption, le schéma départemental continue d'être régi par l'article L. 515-3 dans sa rédaction antérieure à la loi ALUR. |
Les impacts de l'exploitation des carrières sur l'environnement
La réglementation de l’exploitation des carrières s’attache largement à la limitation de leur impact sur les écosystèmes et à la réhabilitation environnementale des sites. La nature des matériaux extraits, les modes d’exploitation et les volumes de production étant très divers, les impacts potentiels le sont aussi. De grands traits communs peuvent pourtant être dégagés. |
Un granite morbihannais |
Les impacts directs de l'exploitation sur les habitats et le paysage
La disparition de la végétation originelle, le décapage des sols, l’apparition de fronts de taille, la présence de bâtiments d’exploitation, le stockage des matériaux (sous forme de terrils), et la création de merlons (ouvrages en terre élaborés pour masquer la carrière) sont autant de phénomènes inhérents aux activités d’extraction et qui portent atteinte aux habitats et au paysage.
L’impact définitif peut ensuite varier selon le mode de réaménagement retenu (retour à l’agriculture avec ou sans rétablissement de la topographie initiale, création d’un nouveau paysage avec plan d’eau…) mais il n’en reste pas moins que la quasi-totalité des cas aboutit à une mutation du paysage. |
Globalement les milieux naturels sont donc perturbés, et par conséquent les biocénoses le sont aussi, sur les sites de carrières mais également dans des habitats plus ou moins éloignés de l’exploitation par le biais des circulations d’eau et d’air.
Les carrières, notamment de roches massives, peuvent également présenter des potentialités écologiques bénéfiques, au cours et/ou à la suite de leur exploitation (Voeltzel & al., 2007). Elles abritent en effet une mosaïque d’habitats diversifiés (bassins, remblais, fronts de taille, merlons…) propice à la préservation de la biodiversité. |
Ainsi, elles offrent des zones refuges à certaines espèces menacées (par exemple, une part importante des effectifs de grands corbeaux recensés en Bretagne niche en carrière - Voeltzel & al., 2007 -). La rupture qu’elles induisent dans le paysage et les conditions écologiques contraignantes qui y règnent permettent par ailleurs l’expression de processus écologiques originaux. |
Les impacts potentiels directs de l'exploitation sur la qualité de l'air
L’exploitation de carrières génère un envol de particules fines (par concassage, criblage des matériaux, stockage et circulation d’engins) qui influe sur la qualité de l’air. | Le niveau de pollution dépend des matériaux extraits (l’impact est par exemple considéré comme faible pour les sables pliocènes et les kaolins, les matériaux étant humides | lors de leur traitement), des modes d’exploitation et des conditions météorologiques : les émissions sont donc examinées au cas par cas. |
Les impacts potentiels directs de l'exploitation sur la qualité des milieux aquatiques
Aucune exploitation ne s’effectue en lit mineur de cours d’eau dans le département. Les atteintes des carrières aux milieux aquatiques peuvent pourtant être de plusieurs ordres : suppression de zones humides, modification des écoulements souterrains et surtout rejets d’eaux potentiellement polluées et riches en matières en suspension (évacuation après pompage, ruissellement sur les stocks, lavage des matériaux).
Le volume des eaux rejetées est donc très différent d’un site à l’autre et soumis aux aléas météorologiques. La qualité des eaux rejetées peut être altérée par une concentration élevée en matières en suspension (MES), en métaux et en hydrocarbures, et une acidité anormale due à la présence de sulfures dans les matériaux exploités. |
Le milieu récepteur est quasiment toujours le milieu naturel (réseau hydrographique ou littoral), après décantation en bassins.
En ce qui concerne les carrières, ce sont les Directions Régionales de l’Environnement de l'Aménagement et du Logement (DREAL), qui sont chargées de l’inspection des installations classées. C’est dans ce cadre qu’est contrôlé le respect des valeurs seuils fixées pour les concentrations en MES et en métaux et le pH des eaux rejetées, dont la surveillance au quotidien et la transmission des résultats est de la responsabilité de l’exploitant (principe de l’autosurveillance). |
D’autres catégories d’impacts peuvent par ailleurs être évoquées :
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Synthèse des impacts directs des carrières sur l'environnement
Les niveaux d’impacts des carrières sur les différentes composantes environnementales que sont le paysage, l’air et l’eau, peuvent être précisés en fonction du type des matériaux extraits (Cf. Tableau 1). |
Tableau 1 : Synthèse par composante environnementale des impacts négatifs
adapté d’après Préfecture du Morbihan, 2003 |
Le cas particulier des extractions en milieu marin
L’existence de ressources importantes en granulats marins au large des côtes morbihannaises pose la question des impacts de cette exploitation sur le milieu marin, nécessairement différents de ceux constatés en milieu terrestre.
Ces atteintes potentielles (Cf. Figure 2) portent sur :
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Figure 2 : Synthèse des impacts directs de l’extraction de granulats marins Source : © Ifremer 2009 |
Les impacts indirects de l'exploitation via le transport des matériaux
Outre les impacts directs détaillés précédemment, l’exploitation des carrières et des mines influe également de manière indirecte sur l’état de l’environnement, via le transport des matériaux de leur site d’extraction à leur site de transformation et surtout de consommation.
Ces produits sont en effet pondéreux, et les quantités en jeu sont considérables : les nuisances (bruit, pollution de l’air, nécessité d’infrastructures routières et portuaires…) n’en sont donc que plus importantes. Si le coût économique du transport conditionne assez largement le choix de la localisation des carrières à la proximité des lieux de consommation (en moyenne, un transport sur 30 km environ double le prix de revient des matériaux), il n’en reste pas moins que certaines importations demeurent inévitables, ainsi que quelques exportations. Si le département du Morbihan dénombre plus de 40 carrières de roches dures, les sablières sont beaucoup plus rares (4 seulement) et ne suffisent pas à combler les besoins locaux : les importations de sables marins depuis les gisements des Pays de Loire s’élèveraient depuis 2006 à 600 000 t par an (statistiques portuaires de Lorient). Les flux de produits de carrière sont quasi-exclusivement routiers et intrarégionaux (Cf. Carte 3). Les granulats marins sont transportés par la drague elle-même entre le lieu d’extraction et le port de déchargement, mais rejoignent généralement ensuite le trafic routier. |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 3 : Bilan des flux de produits de carrières entre le Morbihan |
Synthèse et enjeux
Au terme de ce panorama des ressources minérales, de l’exploitation des carrières et de ses impacts, plusieurs raisons se dessinent pour expliquer le déplacement progressif de la demande des matériaux terrestres vers les matériaux marins :
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Cette évolution ne se fera pas sans l’apparition de multiples conflits d’usage dus à la concentration des activités près des côtes. En outre, une exploitation durable des matériaux, tant terrestres que marins, ne peut être atteinte qu’à la condition d’une évaluation précise des ressources et d’une planification de ces activités, tenant compte des impacts et prévoyant la réparation des dommages écologiques. |
La prévention des impacts et conflits d'usage
La réglementation élaborée à l’échelle nationale fixe les conditions générales d’exploitation des carrières et intègre des mesures de protection de l’environnement. Elle prévoit également que le niveau départemental, et depuis la loi ALUR du 24 mars 2014, le niveau régional participent à la définition de ce cadre contraignant. Pour ce faire, le schéma régional des carrières "prend en compte l'intérêt économique national et régional, les ressources, y compris marines et issues du recyclage, ainsi que les besoins en matériaux dans et hors de la région, la protection des paysages, des sites et des milieux naturels sensibles, la préservation de la ressource en eau, la nécessité d'une gestion équilibrée et partagée de l'espace, l'existence de modes de transport écologiques, tout en favorisant les approvisionnements de proximité, une utilisation rationnelle et économe des ressources et le recyclage. Il identifie les gisements potentiellement exploitables d'intérêt national ou régional et recense les carrières existantes" (article L. 515-3C. environnement). | Les professionnels, notamment via l’Union Nationale des Industries de Carrières Et Matériaux de construction (UNICEM), se sont également engagés en 2004 en faveur de la prévention des impacts environnementaux au travers d’une charte environnementale. Parmi les douze carrières bretonnes distinguées en avril 2009 par le comité régional de cette charte pour leurs progrès environnementaux figurent 5 sites morbihannais : la carrière de Kervrien à Pluvigner, la carrière de La Lande à Plumelin, la sablière du Lann à Lauzach, la sablière du Moulin à Radenac et Moréac et la carrière de Coët Lorc’h à Inzinzac-Lochrist.
A l’inverse, il n’existe pas aujourd’hui de véritable gestion publique de la ressource en granulats marins : la pratique actuelle se limite au recensement des autorisations demandées ou accordées, sans réelle vision prospective des ressources disponibles, de leur répartition ni des prévisions d’exploitation dans une optique de durabilité. |
Plusieurs initiatives, à différentes échelles, devraient cependant contribuer à instaurer une dynamique dans ce sens :
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Une utilisation plus rationnelle des ressources
Les professionnels s’engagent également dans une utilisation plus rationnelle de cette ressource. En effet, le recyclage des matériaux de démolition et autres déchets de chantiers tend aujourd'hui à se développer, grâce à l'initiative de professionnels de la construction eux-mêmes, qui peuvent y trouver un intérêt à la fois économique, organisationnel et environnemental, mais aussi sous l'impulsion de politiques nationales (MEDDTL - MIEEN, 2012) ou départementales (Conseil général du Morbihan, 2013). | Toutefois, ces matériaux de recyclage ne représentaient en 2007 que 2 à 3% de la production régionale totale de granulats, d’après une étude réalisée pour l’Observatoire régional des granulats, matériaux et minéraux (2009). | Par ailleurs, les pratiques d’aménagement tendent aujourd’hui à évoluer, privilégiant le renouvellement urbain aux extensions consommatrices de foncier et limitant la réalisation de nouvelles infrastructures. Cette tendance sera probablement propice au développement du réemploi, sur les chantiers, des matériaux de démolition des bâtiments et de réfection des voiries, contribuant ainsi à limiter la consommation de ressources naturelles. |
La réparation des dommages écologiques
Comme le schéma départemental des carrières actuellement en vigueur, le schéma régional des carrières devant être adopté avant le 1er janvier 2020, aux termes de la loi ALUR, "fixe(ra) les objectifs à atteindre en matière de limitation et de suivi des impacts et les orientations de remise en état et de réaménagement des sites (art. L. 515-3 C. environnement).
La remise en état doit être prévue dès le stade de l’étude d’impact (nécessité d’un plan d’état final) et assurée par des garanties financières. Elle comporte la mise en sécurité des fronts de taille, le nettoyage général du site dont le démantèlement des installations et une insertion satisfaisante dans le paysage, qui tienne compte de sa vocation ultérieure (retour à l’usage d’origine ou nouvel usage). |
En effet, les anciennes carrières peuvent être reconverties à différentes fins : accueil de matériaux inertes (installation de stockage de déchets inertes), réhabilitation en terrains agricoles ou en boisement (cas des carrières de roches meubles), réinsertion au sein d’un espace naturel ou réaménagement en plan d’eau (cas des carrières de roches massives). Selon le schéma départemental des carrières, cette dernière option doit être écartée autant que possible, hormis dans les sites d’envergure.
La réhabilitation de sites laisse d’ailleurs place à l’innovation, comme en témoigne le projet de production de biodiesel à partir de micro-algues marines cultivées dans des bassins aménagés dans les carrières désaffectées de kaolins de Plœmeur. Il a été labellisé par le Pôle de compétitivité Mer Bretagne début 2009. |
Enfin, sauf cas particuliers (extractions au voisinage de côtes instables, ou dans des zones en déséquilibre sédimentaire structurel), l’impact des extractions de granulats marins est localisé mais semble n’être qu’en partie réversible, du fait de la complexité des dynamiques hydro-sédimentaires.
L’impossibilité de procéder à des opérations de remise en état du site accentue encore l’importance d’une évaluation précise et réaliste pour prévenir les perturbations du milieu. Cependant, ce domaine comporte beaucoup d’inconnues. |
Deux anciens sites de carrières réaménagées dans le Morbihan : granulats |
Sources et liens
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