Atlas de l'environnement du Morbihan
L'eau
L'eau douce est contenue dans un réseau de surface et souterrain dont la proportion et la répartition sont différentes selon des caractéristiques physiques de la zone considérée. En Morbihan et plus généralement pour l'ensemble de la Bretagne, les eaux de surface sont prédominantes. | Leur origine s'explique en majeure partie par la présence d'une géologie particulière en Bretagne et plus précisément du Massif Armoricain (Cf. chapitre : "La géologie"). Le relief induit par cette géologie va conditionner les écoulements des eaux superficielles et leurs caractéristiques qualitatives et quantitatives. |
Une eau de surface présente dans un réseau hydrographique dense...
L'eau douce s'écoule dans un réseau hydrographique dense, dont le linéaire total est de 6 871 km pour le Morbihan (source BD Carthage), soit un linéaire moyen de près de 1 km par km2.
Ce réseau hydrographique est composé pour l'essentiel de cours d'eau dits “naturels”, auxquels s'ajoutent plusieurs réseaux anthropiques. Parmi les principaux, se trouvent l'Oust canalisé, le Blavet canalisé, avec ses 40 biefs entre Guerlédan et Hennebont et le “canal de Nantes à Brest1” (Cf. Carte 1). Ce dernier, comme son nom l'indique, permettait de rejoindre Nantes à Brest, par une succession d'écluses. Terminé en 1842, la jonction entre ces deux villes était possible jusqu'à la fin des années 1910, date de la construction du barrage de Guerlédan. Contrôlant un bassin versant de 620 km2, ce barrage, situé à cheval sur le département voisin des Côtes d'Armor et le Morbihan, représente à lui seul une problématique de premier plan en matière de gestion d'eau. Il assure de nombreuses fonctions en termes de soutien d'étiage et gestion des crues du Blavet, de production d'hydroélectricité... 1Le Canal de Nantes à Brest emprunte, pour partie, le Blavet et l'Oust canalisés |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 1 : Réseau hydrographique et principaux bassins |
A sa cote maximale, le lac de Guerlédan atteint une surface en eau de 320 ha pour un volume stocké de plus de 55 millions de m3 d'eau.
Réparti au sein de 4 grands bassins versants (Ellé, Scorff, Blavet, Oust) auxquels viennent s'ajouter de nombreux petits bassins côtiers (BV d'étel, du St-Eloi, du Loch, du Liziec...), le chevelu présente une répartition relativement homogène et bien distribuée sur l'ensemble du territoire (Cf. Carte 1). |
Canal de Nantes à Brest, écluse de Guernal (Pontivy) |
...mais une ressource inégalement répartie
L'hydrologie possède des particularismes fonction de la situation géographique, rendant la ressource en eau inégalement répartie dans le temps et dans l'espace. Ils sont la résultante des caractéristiques physiques (géologie, relief) et climatiques du département. | A l'ouest, les cours d'eau, sur granite, ont des pentes fortes avec des débits importants et plus soutenus, tandis qu'à l'est, sur sols schisteux, les pentes sont moins marquées et les étiages plus sévères en périodes estivales (Cf. Carte 2). | Les écosystèmes inféodés à ces cours d'eau sont également différents et présentent de nombreux habitats refuges d'une flore et d'une faune diversifiées (Cf. chapitres : “Les milieux naturels” et “La flore et la faune”). |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 2 : Synthèse hydrologique 2007 du Morbihan |
De nombreux plans d'eau d'origine artificielle
Etang du Moulin-Neuf (Rochefort en Terre) Agrandir la carte Exporter la carte Carte 3 : Localisation des plans d'eau du Morbihan |
Outre cet important réseau hydrographique, l'eau douce est présente dans un nombre conséquent de plans et retenues d'eau, d'origine parfois naturelle mais surtout anthropique (anciennes carrières, retenues, creusements…).
Leur localisation géographique est irrégulièrement répartie sur le territoire, avec une représentation importante sur la frange littorale, à l'est et au nordouest ; la partie centrale présentant une densité moindre (Cf. Carte 3). On recense 231 plans d'eau d'une surface supérieure à 1 ha. Les petits étangs (< à 3 ha) sont majoritaires et représentent, en nombre, près de 60%. En fonction de cette localisation, les plans d'eau possèdent des caractéristiques différentes (taille, profondeur, température…) dictées, là également, par les particularités du milieu physique. Leurs utilisations sont multiples : ressources pour l'alimentation en eau potable (AEP), soutien d'étiage, bases de loisirs et d'activités nautiques, pêche... |
Une ressource en eau souterraine ponctuelle
La ressource en eau est fortement conditionnée par le substrat géologique (Cf. chapitre : “La géologie”). Le Morbihan, comme la majorité du Massif Armoricain, est constitué d'une géologie de roches dures à faible porosité (formations “anciennes” du socle vs roche sédimentaire).
De par ces caractéristiques, en dehors de quelques aquifères constitués de nappes alluviales de type sables ou graviers, pouvant constituer localement une ressource importante, le département ne possède pas de réserve de grande capacité. Cependant, longtemps considéré comme imperméable et sans capacité à stocker de l'eau, des études récentes (2002-2006) dans le cadre du programme SILURES (Système d'Information pour la Localisation et l'Utilisation des Ressources en Eaux Souterraines) du BRGM ont confirmé que le socle pouvait être également un réservoir. Les capacités |
de celui-ci sont liées à la présence et à la densité des fissures et fractures.
Exploitées sous forme de forage, ces ressources ponctuelles, de faible production à l'échelle d'un département constituent cependant à des échelons plus petits (particulier, petite collectivité, industrie, exploitation agricole…) des réserves non négligeables. Cette exploitation assure pour les collectivités une ressource pour l'Alimentation en Eau Potable (AEP). Pour le Morbihan, 2 962 forages sont recensés en 2007 (source BRGM - SILURE). La connaissance constituée autour de ce programme permet de mieux cerner les zones potentielles de production en eau souterraine. |
Dans ce contexte particulier, l'eau souterraine représente environ 10 à 15% de la ressource totale exploitée par les collectivités. Le reste est assuré par les prélèvements de surface dont la majorité grâce à des pompages dans les retenues de barrages.
La faible capacité du sous-sol à piéger l'eau et à la restituer lors d'épisodes secs, explique en partie, notamment sur schiste, la sévérité des étiages. Le niveau des eaux souterraines est appréhendé par des mesures organisées au sein d'un réseau piézométrique. Celui-ci permet de délimiter la surface de chaque nappe et d'en quantifier le volume. Ce réseau de suivi est géré par le BRGM. A ce jour, le département du Morbihan compte 12 piézomètres. Ce réseau permet d'établir régulièrement l'état des niveaux des nappes et leur évolution récente (Cf. Carte 4). Au même titre que le réseau hydrographique de surface est circonscrit dans des bassins versants, les nappes souterraines possèdent leur propre délimitation. |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 4 : Réseau piézométrique du Morbihan |
Synthèse et enjeux
Situé sur un socle géologique peu perméable, le réseau hydrographique du Morbihan est dense, mais avec des ressources inégalement réparties.
Ce contexte particulier induit des situations différentes en termes de débits et d'étiages. Ce réseau est composé majoritairement de cours d'eau naturels, mais possède |
également une partie canalisée, dont les caractéristiques et l'histoire imposent une gestion adaptée.
Les ressources souterraines de grandes productions sont réduites, mais il existe potentiellement de nombreuses productions de plus faible volume. |
La principale source d'alimentation pour l'eau potable reste les pompages en retenue de barrage.
Cette ressource superficielle est soumise à de nombreuses pressions, réels enjeux de protection, tant sur un plan quantitatif que qualitatif. |
Sources et liens
|
|