Atlas de l'environnement du Morbihan

La flore et la faune

L'état des connaissances et les sources de données

La connaissance de la faune et de la flore repose sur les observations de terrain effectuées depuis longtemps, et aujourd'hui encore, par des associations, des sociétés savantes, des naturalistes amateurs, des scientifiques, des bureaux d'études…
Les données disponibles sont plus nombreuses pour certains espaces qui ont fait l'objet d'inventaires spécifiques (sites Natura 2000, ZNIEFF, arrêtés de protection de biotope, réserves naturelles…).

Concernant la faune, la liste des espèces présentes dans le Morbihan est bien établie pour certains groupes : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens. Les effectifs et les répartitions spatiales des populations de ces espèces sont par contre inégalement connus.
Certains groupes font l'objet de suivis plus ou moins structurés (en particulier pour les mammifères terrestres, mammifères marins et oiseaux).
Les connaissances relatives aux invertébrés sont par contre nettement plus lacunaires : les espèces sont très nombreuses (à l'échelle planétaire, les invertébrés représenteraient près des 2/3 des espèces d'êtres vivants -Lecointre & Le Guyader, 2001-) et beaucoup d'entre elles ne sont pas encore identifiées.

Concernant la flore, le Conservatoire Botanique National de Brest (CBNB) coordonne depuis 1991 un réseau d'observateurs amateurs qui alimentent une base de connaissances continuellement enrichie mais qui demeure bien sûr toujours provisoire et évolutive.
Ce travail a été récemment valorisé par la publication d'un atlas floristique du Morbihan (Rivière, 2007), ouvrage de référence qui vient compléter et mettre à jour les précédents (en particulier Des Abbayes & al., 1971).

Enfin, pour les espèces marines, le réseau benthique (REBENT) permet l'inventaire et le suivi de la flore algale et de la faune benthique sur plusieurs stations.

Au total, début 2012, l'Inventaire National du Patrimoine Naturel -INPN- (inpn.mnhn.fr) recensait 1 444 espèces végétales,  1017 espèces animales et 56 espèces de champignons formellement identifiées et référencées dans le Morbihan, mais le nombre d'espèces réellement présentes est en fait largement supérieur.

La flore

Le Morbihan abrite environ 1 700 taxons sur les 4 800 plantes supérieures de la flore nationale (Annezo & al., 1999 ; Rivière, 2007).

L'intérêt de la flore bretonne est lié à son originalité, car divers facteurs (géographie, géologie, climat…) engendrent une diversité de situations et de milieux dont certains rares à l'échelle nationale.

En outre, la Bretagne constitue un carrefour biogéographique et abrite ainsi des cortèges floristiques caractéristiques de l'Europe occidentale, mais aussi des flores méditerranéenne et boréo-montagnarde (Rivière, 2007).

Rivière (2007) cartographie la répartition spatiale dans le Morbihan de 1 468 taxons.

La région littorale apparaît de loin la plus riche en espèces végétales. A un degré moindre, l'est du département se distingue également par une richesse floristique élevée (Cf. Carte 1).

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Carte 1

Carte 1 : Nombre de taxons par maille UTM de la flore morbihannaise

Tableau 1 : Répartition des espèces végétales par types de milieux dans le Morbihan

Milieux naturels Part observée de la flore du Morbihan
(une espèce pouvant se développer
dans plusieurs types de milieux, la somme
des pourcentages est supérieure à 100)
Milieux littoraux 28%
Zones humides (non littorales) 27%
Formations herbeuses naturelles et semi-naturelles 23%
Forêts (non littorales) 20%
Zones cultivées 11%
Milieux rocheux (non littoraux) 8%
Landes (non littorales) 6%
Autres milieux 11%

Source : Annezo & al., 1999



Eryngium viviparum

Eryngium viviparum

Les milieux naturels abritant le plus d'espèces végétales sont les milieux littoraux et les zones humides (Cf. Tableau 1).

Certaines espèces végétales méritent d'être soulignées :
  • les espèces endémiques : il s'agit de plantes qui n'existent que dans un territoire restreint. Les espèces endémiques du Massif Armoricain présentes dans le Morbihan sont toutes des taxons littoraux : Festuca huonii, Crataegus monogyna ssp. maritima, Genista tinctoria ssp. prostrata, Aster linosyris ssp. armoricanus, Plantago holosteum var. littoralis (Rivière, 2007).
  • les espèces à très forte valeur patrimoniale : une liste de 37 taxons considérés à très forte valeur patrimoniale en Bretagne a été établie sur des critères de rareté et de menace. 20 d'entre eux sont présents dans le Morbihan (Cf. Tableau 2) -Annezo & al. 1999-. Certains sont protégés à divers titres (Cf. chapitre : “La protection et la gestion du patrimoine naturel et des paysages").

Tableau 2 : Les 20 espèces végétales à très forte valeur patrimoniale dans le Morbihan

Nom scientifique Nom commun Statut de protection
Asplenium onopteris Doradille des ânes /
Aster linosyris ssp. armoricanus Aster d'Armorique R
Cochlearia aestuaria Cranson des estuaires N
Coleanthus subtilis Coléanthe délicat N
Crataegus monogyna ssp. maritima Aubépine maritime /
Cuscuta planiflora ssp. godroni Cuscute de Godron /
Daucus gadecaei Carotte de Gadeceau N
Eryngium viviparum Panicaut nain vivipare N
Kicksia commutata ssp. commutata Linaire grecque N
Liparis loeselii Liparis de Loesel N
Lobelia dortmanna Lobélie de Dortmann N
Omphalodes littoralis Bourrache du littoral N
Otanthus maritimus Santoline maritime R
Plantago holosteum ssp. littoralis Plantain à feuilles carénées R
Polygonum oxyspermum ssp. raii Renouée de Ray N
Ranunculus nodiflorus Renoncule à fleurs en boule N
Sedum villosum Orpin velu /
Selinum broteri Sélin de Brotero /
Tetragonolobus maritimus Lotier pois R
Trichomanes speciosum Trichomanes remarquable N

R : espèce protégée au niveau régional / N : espèce protégée au niveau national

Sources : Annezo & al., 1999 ; Rivière, 2007

Plus globalement, sur les 502 taxons figurant sur la liste rouge du Massif Armoricain, 278 sont présents dans le Morbihan.

Les zones géographiques les plus riches en espèces de grande valeur patrimoniale sont les îles (Groix, Belle- Ile, Houat et Hoedic), la frange côtière, quelques secteurs de l'est (St Dolay/ Thehillac, Rochefort-en-Terre/la Gacilly, Ploërmel/Coëtquidan) et du nord-ouest du département (de Guiscriff à la forêt de Quénécan) (Rivière, 2007).

Espèces en progression ou en régression, espèces nouvelles, espèces disparues… la flore évolue en permanence. Dans le Morbihan, Rivière (2007) constate l'apparition et l'expansion de beaucoup d'espèces et la régression ou la disparition d'un plus petit nombre d'autres.
Mais parmi ces dernières, beaucoup sont des espèces de valeur patrimoniale. Ainsi, Rivière (2007) dénombre 61 espèces végétales disparues depuis 1971 (Des Abbayes & al.). Les terres cultivées et les zones aquatiques ou humides sont les milieux les plus affectés. Les causes sont en particulier liées à l'aménagement du territoire (urbanisation, régression et fragmentation d'habitats naturels…), aux pratiques agricoles (régression des prairies permanentes, généralisation des pesticides, recul de l'entretien de certains milieux -landes, prairies de fonds de vallées-, aménagements de l'espace rural…), à la surfréquentation touristique (érosion en zone littorale notamment) mais aussi à la dynamique naturelle des milieux (comblement progressif des étangs, boisement progressif de certains milieux ouverts…). Les apparitions d'espèces nouvelles sont quant à elles essentiellement consécutives aux modifications climatiques (variations climatiques qui ont régulièrement lieu à l'échelle géologique… et changement climatique actuel lié aux activités humaines) et à l'intensification des échanges mondiaux (introductions d'espèces) (Rivière, 2007).

La faune

Bernaches cravant dans le Golfe du Morbihan

Bernaches cravant dans le Golfe du Morbihan

Environ 70 espèces de mammifères sauvages sont recensées en Bretagne, dont une soixantaine d'espèces de mammifères continentaux et 10 espèces de mammifères marins (www.gmb.asso.fr ; DIREN Bretagne, 1995 ; Ridoux & al., 2000).

Parmi ces espèces, 34 sont considérées comme déterminantes (il s'agit d'espèces à forte valeur patrimoniale, retenues sur des critères de rareté, de degré de menace et de statut de protection) pour la Bretagne (www.donnees.bretagne.developpement-durable.gouv.fr).

Plusieurs espèces de mammifères continentaux sont considérées comme rares : la genette, le lérot, le muscardin, la musaraigne des jardins…

En outre, 19 espèces de chauves-souris (toutes font l'objet d'une protection nationale et sont inscrites aux annexes de la Directive Habitats) sont présentes dans le Morbihan (Choquené, 2006).
Enfin, 6 espèces sont dites semi-aquatiques, dont la loutre, la musaraigne aquatique et le campagnol amphibie (Lafontaine & al., 2005). Le vison d'Europe quant à lui, espèce menacée de disparition, ne fait plus partie de la faune du Morbihan.

Concernant les mammifères marins, on dénombre une espèce de phoque (phoque gris) et 9 espèces de cétacés (marsouin, dauphin commun, grand dauphin, dauphin de Risso, dauphin bleu et blanc, globicéphale noir, rorqual commun, cachalot et cachalot pygmée) en Bretagne (inpn.mnhn.fr). D'autres cétacés pélagiques sont observés plus occasionnellement. Les sites côtiers les plus importants pour les mammifères marins en Bretagne se situent cependant sur la côte nord et en mer d'Iroise (Ridoux & al., 2000).
Une turquoise (zygène) sur un chardon anglais

Une turquoise (zygène) sur un chardon anglais

286 espèces d'oiseaux sont présentes dans le Morbihan (inpn.mnhn.fr), mais une partie d'entre elles seulement y nichent (152 espèces nicheuses -Groupe Ornithologique Breton, 1997-). 146 espèces sont considérées comme déterminantes pour la désignation des ZNIEFF en Bretagne (www.donnees.bretagne.developpement-durable.gouv.fr). 16 espèces, dont la bernache cravant, le phragmite aquatique et le bécasseau variable, constituent la liste rouge des enjeux de conservation internationaux de la Bretagne (Bargain & al., 2008). Plusieurs sites morbihannais sont considérés comme d'importance internationale pour certaines espèces d'oiseaux, comme par exemple le Golfe du Morbihan.

En ce qui concerne les poissons, 37 espèces d'eau douce sont recensées dans le Morbihan (inpn.mnhn.fr). 10 espèces sont considérées comme déterminantes pour la désignation des ZNIEFF en Bretagne et 3 espèces indicatrices (www.donnees.bretagne.developpement-durable.gouv.fr).
Le saumon atlantique, l'anguille, la lamproie de rivière, la grande alose sont en particulier des espèces vulnérables présentes dans plusieurs cours d'eau morbihannais.

Le Morbihan abrite 16 espèces d'amphibiens (tritons, salamandres, crapauds et grenouilles) et 11 espèces de reptiles (lézards et serpents) -Le Garff, 1988 ; inpn.mnhn.fr-. Un nouvel inventaire en cours devrait permettre de compléter et mettre à jour les connaissances.

Enfin, 1 441 espèces d'invertébrés continentaux sont recensées dans le Morbihan (Chevrier, 2004), mais beaucoup plus sont présentes en réalité. 351 espèces déterminantes régionales ont été identifiées. Certaines espèces à fort enjeu patrimonial ont fait l'objet de prospections spécifiques, par exemple le Pique-prune (Osmoderma eremita), trouvé dans le Morbihan lors d'une première approche à Campénéac, Questembert et Rieux (Chevrier, 2004), ou la mulette perlière présente dans certains affluents du Scorff (Holder & al. 2003).

De nombreuses espèces de ces différents groupes faunistiques font l'objet de protection à divers titres (Cf. chapitre : “La protection et la gestion du patrimoine naturel et des paysages”).

Les espèces introduites envahissantes

Les aires de répartition des espèces végétales et animales évoluent en permanence en fonction des changements de conditions de milieux. Les invasions biologiques constituent donc un phénomène naturel de l'évolution. Mais ce phénomène est de plus en plus amplifié et perturbé par les activités humaines. L'explosion récente des échanges mondiaux a multiplié très fortement les introductions d'espèces qui peuvent dans certains cas avoir des conséquences négatives.

Ainsi, à l'échelle planétaire, l'introduction d'espèces exogènes est parfois considérée comme la deuxième cause de perte de biodiversité après la disparition et la fragmentation des habitats (Mac Neely & Strahm in Muller 2004), mais le sujet fait encore l'objet de points de vues différents et de contreverses (Beisel & Lévêque, 2010).

Outre les effets sur la biodiversité, les espèces introduites envahissantes, dites “invasives”, peuvent également pour certaines avoir des impacts économiques et sanitaires (vecteurs de maladies) parfois sérieux.


Herbe de la Pampa

Herbe de la pampa

Les transferts à l'origine des invasions biologiques peuvent être délibérés ou non, et avoir des causes de natures très variées : échanges liés à des productions agricoles, forestières ou aquacoles, introductions à des fins esthétiques ou ludiques (jardins, aquariums, parcs zoologiques…)
L'expansion des espèces invasives est souvent liée à des milieux naturels perturbés.

Face aux enjeux relatifs aux espèces invasives, le cadre juridique évolue progressivement. L'article L411-3 du Code de l'environnement pose le principe de l'interdiction d'introduction dans le milieu naturel des espèces animales et végétales non indigènes. Le décret d‌’application du 4 janvier 2007 prévoit la préparation d‌’arrêtés interministériels fixant les listes des espèces animales non domestiques et des espèces végétales non cultivées, dont l‌’introduction dans le milieu naturel et la commercialisation sont interdites. Pour les plantes non indigènes, un arrêté du 2 mai 2007 fixe l'interdiction de commercialisation, utilisation et introduction de deux espèces seulement : jussie à grandes fleurs et jussie rampante (cette 1ère liste devrait être complétée). La liste des espèces animales concernées est quant à elle fixée par un arrêté du 30 juillet 2010. En outre, la loi “Grenelle 1” du 3 août 2009 demande la mise en oeuvre de plans de lutte contre les espèces invasives. Un tel plan a ainsi été élaboré pour l'herbe de la pampa.
Parallèlement, les acteurs commencent à s'organiser à l'échelle régionale (projet d'une cellule “espèces invasives de Bretagne” -DREAL, Conseil régional, CSRPN, Bretagne Environnement-) et départementale (Videlot, 2009 ; Leray, 2009).

Les informations disponibles concernant les espèces invasives sont assez lacunaires. Dans le Morbihan, certains territoires et/ou certaines espèces font l'objet d'une attention particulière (ex : grand site Gâvres-Quiberon, bassin de la Vilaine -IAV, 2003- ; territoire du projet de PNR Golfe du Morbihan -Quenot, 2005- ...).

Les plantes invasives

La plupart de ces plantes sont d'origine américaine (régions subtropicales), mais quelques-unes sont des méridionales européennes. Toutes ont pu s'adapter au climat morbihannais aux hivers cléments (Rivière 2007).

Le Conservatoire Botanique National (CBN) de Brest a établi la liste des plantes vasculaires invasives de Bretagne (Quéré & al., 2011).

Jussie (cette plante aquatique invasive perturbe la navigation, accélère la sédimentation et limite la biodiversité des milieux aquatiques)

Jussie (cette plante aquatique invasive
perturbe la navigation, accélère la sédimentation
et limite la biodiversité des milieux aquatiques)

Dans le Morbihan, 14 espèces végétales sont considérées comme des invasives avérées et installées (Cf. Tableau 3).

D'autres espèces présentent un caractère invasif moins préoccupant pour l'instant : elles ont été classées "invasives avérées émergeantes", “invasives potentielles” et “à surveiller”.

En milieu marin, 21 algues invasives ont également été identifiées dans le Morbihan (Pagny (coord.), 2010), par exemple : Grateloupia turuturu, Sargassum muticum (Stiger-Pouvreau, 2008). Dans le seul Golfe du Morbihan, Le Roux (2008) recense 13 espèces d'algues introduites.


Tableau 3 : Liste des plantes invasives avérées et installées
dans le Morbihan en 2011

Nom scientifique Nom commun
Baccharis halimifolia Séneçon en arbre
Bidens frondosa Bident feuillé
Carpobrotus edulis Griffe de sorcière
Cortaderia selloana Herbe de la pampa
Egeria densa Elodée dense*
Lagarosiphon major Elodée crépue*
Ludwigia peploides Jussie rampante*
Ludwigia uruguayensis Jussie à grandes fleurs*
Myriophyllum aquaticum Myriophylle du Brésil*
Polygonum polystachyum Renoué à épis nombreux
Prunus laurocerasus Laurier-palme
Reynoutria japonica Renouée du japon
Reynoutria sachalinensis / x bohemica Renouée de Sakhaline
Rhododendron ponticum Rhododendron pontique
Senecio cineraria Séneçon cinéraire

* plante aquatique

Source : Quéré & al., 2011 ; Rivière 2007

Les espèces animales invasives

La faune morbihannaise est également concernée par les espèces invasives. Ces dernières ont été introduites plus ou moins récemment. Certaines provoquent des dégâts économiques et écologiques avérés, mais pour de nombreuses autres l'impact éventuel n'a pas été étudié (Cf. Tableau 4).

De nombreuses espèces animales invasives sont également observées dans le milieu marin (70 recensées pour le Morbihan -Pagny (coord.), 2010-), par exemple la crépidule (compétition spatiale sur certains
fonds sous marins avec des espèces autochtones), l'huître creuse Crassostrea gigas (impact sur les peuplements des vasières et des habitats rocheux), le bigorneau perceur japonais (prédation sur des huîtres d'élevage) - Stiger-Pouvreau, 2008 -.

Le Roux (2008) dénombre 14 espèces animales marines introduites dans le Golfe du Morbihan par exemple.
Ibis sacré du Nil dans le Golfe du Morbihan

Ibis sacré du Nil dans le Golfe du Morbihan

Tableau 4 : Espèces animales invasives en domaine continental dans le Morbihan


Espèces Impacts observés ou suspectés
Mammifères Ragondin Contribution à l'érosion des berges et à la fragilisation d'ouvrages hydrauliques (creusement de galeries) ; Impact sur la végétation naturelle et sur les cultures ;Impact sanitaire (porteur de nombreux parasites)
Raton laveur Impact peu documenté
Rat musqué Impact sur la végétation naturelle peu documenté ; Fragilisation d'ouvrages hydrauliques (creusement de galeries) ; Impact sanitaire (porteur de nombreux parasites)
Rat surmulot Dégâts à l'agriculture et aux stocks alimentaires ; Impact sanitaire (vecteur de parasites) ; perturbation de la biodiversité en particulier en milieu insulaire
Vison d'Amérique Raréfaction du Vison d'Europe ; Perturbation des écosystèmes (prédation oiseau, poissons)
Oiseaux Ibis sacré du Nil Nuisances écologiques potentielles (prédation sur d'autres espèces d'oiseaux ? impact sur la végétation…)
Bernache du Canada Nuisances liées aux déjections ; Impact sur les écosystèmes non documenté
Canard mandarin Pas d'impact significatif observé
Cygne tuberculé Modification des milieux (consommation végétaux, perturbation autres espèces animales, déjections…)
Erismature rousse Risque d' hybridation avec l'Erismature à tête blanche, en voie de disparition
Amphibiens Grenouille rieuse Hybridation avec la grenouille verte autochtone
Poissons Sandre Vecteur de la bucéphalose qui provoque des mortalités chez les cyprinidés
Poisson-chat Impact non documenté
Perche soleil Régression d'autres poissons ? Impact non quantifié
Grémille Prédations sur les oeufs d'autres espèces de poissons. Impact non quantifié
Gambusie Prédation sur des insectes aquatiques, des larves de poissons et de batraciens. Impact non quantifié
Achigan à grande bouche Porteur de parasites
Carassin Impact non documenté
Mollusques Moule zébrée (Dreissène) Vecteur de la bucéphalose
Crustacés Plusieurs espèces d'écrevisses Porteuses saines d'un champignon parasite qui atteint les écrevisses autochtones (écrevisses à pieds blancs) ; Fragilisation des berges ; Perturbation des écosystèmes
Insectes Nombreuses espèces
par exemple : doryphore, coccinelle asiatique, mineuse du marronnier d'Inde…
Dégâts sur la végétation, menaces pour des espèces indigènes et l'équilibre des écosystèmes…

Sources : Pascal & al., 2006 ; Leger, 2002 ; Vigneron & al, 2011 ; fédération départementale de pêche ;
www.bretagne-environnement.org/especes-invasives, www.europe-aliens.org

Synthèse et enjeux

La flore et la faune du Morbihan sont riches et originales en particulier en raison de la situation géographique de la Bretagne (position péninsulaire et carrefour biogéographique) et de la diversité des milieux naturels (Cf. chapitre : “Les milieux naturels”).

Le Morbihan abrite environ 1 700 espèces végétales sur les 4 800 recensées en France. La région littorale est la plus riche en espèces floristiques et abrite en outre la plupart des espèces à forte valeur patrimoniale (par exemple le panicaut nain vivipare, le liparis de Loesel et la bourrache du littoral) et toutes les espèces endémiques.

La faune morbihannaise ne se caractérise pas par une richesse spécifique très élevée mais par des assemblages d'espèces originaux et par la présence d'espèces à forte valeur patrimoniale comme la loutre d'Europe, le phragmite aquatique, le saumon atlantique, la mulette perlière ou le carabe à reflet d'or…

La grande richesse en espèces du milieu sous-marin est quant à elle progressivement mieux connue, en particulier grâce aux informations collectées par le REBENT.
Certaines espèces sont en voie de disparition ou de raréfaction rapide dans le Morbihan, du fait en particulier de l'artificialisation du territoire (urbanisation, régression et fragmentation d'habitats naturels…), de la surfréquentation touristique de certains secteurs (érosion en zone littorale notamment), de modifications de pratiques agricoles (régression des prairies permanentes, généralisation des pesticides, recul de l'entretien extensif de certains milieux -landes, prairies de fonds de vallées-, aménagements de l'espace rural…), mais aussi de la dynamique naturelle des milieux (comblement progressif des étangs, boisement progressif de certains milieux ouverts…). La présence d'un nombre croissant d'espèces invasives peut également dans certains cas avoir un impact sur la flore et la faune autochtones.

Diverses actions sont entreprises pour tenter de pallier ces menaces qui pèsent sur le patrimoine naturel (Cf. chapitre : “La protection et mise en valeur du patrimoine naturel et du paysage”).

Sources et liens

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  • Annezo N., Magnanon S. & Malengreau D., 1999. La flore bretonne. Coll. “les cahiers naturalistes de Bretagne”. Conseil régional de Bretagne, Conservatoire National Botanique de Brest. 138 p.
  • Bargain B., Cadiou B., Gélinaud G. et Le Nevé A., 2008. Listes des oiseaux menacés et à surveiller en Bretagne. Penn Ar Bed n°202, Bretagne Vivante. pp. 1-13.
  • Beisel J-N. & Lévêque C., 2010. Introductions d'espèces dans les milieux aquatiques : faut-il avoir peur des invasions biologiques ? Ed. Quae. 232 p.
  • Chevrier M. (coord.), 2004. Les invertébrés continentaux de Bretagne. Coll. “les cahiers naturalistes de Bretagne”. Conseil régional de Bretagne, GRETIA. 144 p.
  • Chevrier M., François A., Haguet G. & Mouquet C., 2004. Connaissance et suivi des invertébrés continentaux de Bretagne. GRETIA, Conseil régional de Bretagne. 185 p.
  • Choquené G-L (coord.), 2006. Les chauves-souris en Bretagne. Penn Ar Bed, n°197/198. Bretagne Vivante. 68 p.
  • Conseil régional de Bretagne. 2007. Schéma régional du patrimoine naturel et de la biodiversité en Bretagne. DIREN Bretagne, CERESA. 101 p.
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  • DIREN Bretagne, 1995. Curieux de nature : patrimoine naturel de Bretagne. 99 p.
  • Groupe Ornithologique Breton, 1997. Les oiseaux nicheurs de Bretagne. 290 p.
  • Holder E., Cochet G., De Beaulieu F., Geist J. & Le Doaré J., 2003. La mulette perlière. Penn Ar Bed, Bretagne Vivante, n° 203. 60 p.
  • IAV, 2003. Inventaire des plantes exotiques envahissantes du bassin versant de la Vilaine. IAV, comité des marais et rivière du Pays de Redon et de Vilaine. 47 p.
  • Lafontaine L., Coles B., Montfort D., Lodé T. & Léger F., 2005. Loutres et autres mammifères aquatiques de Bretagne. Coll. “les cahiers naturalistes de Bretagne”. Conseil régional de Bretagne, GMB. 160 p.
  • Lecointre G. & Le Guyader H., 2001. Classification phylogénétique du vivant. Ed. Belin. 543 p.
  • Le Garff B., 1988. Atlas des amphibiens et des reptiles de Bretagne. Penn Ar Bed, Vol. 17, Fascicule 3-4. Bretagne Vivante. 180 p.
  • Leger F., 2002. Observation du Raton laveur (Procyon lotor) en Bretagne. Penn Ar Bed n°187, Bretagne Vivante. pp. 14-19.
  • Leray J., 2009. Propositions d'actions à engager pour une gestion harmonisée des espèces invasives dans le Morbihan et en Bretagne. DDEA du Morbihan. 67 p.
  • Le Roux A., 2008. Les espèces marines introduites dans le Mor-Bihan. Penn Ar Bed n°202, Bretagne Vivante. pp. 26-36.
  • Maurin H. (Dir.), 1994. Le livre rouge : inventaire de la faune menacée en France. Museum National d'Histoire Naturelle. 175 p.
  • Muller S. (coord.), 2004. Plantes invasives en France. Publications scientifiques du Museum. MNHN, Paris. 168 p.
  • Olivier L., Galland JP & Maurin H. (Coord.), 1995. Livre rouge de la flore menacée de France. Tome I : espèces prioritaires. Museum National d'Histoire Naturelle, Ministère de l'environnement.
  • Pagny J (coord.), 2010. Les espèces marines invasives en Bretagne. Observatoire de la biodiversité et du patrimoine naturel en Bretagne. 41 p.
  • Pascal M., Lorvelec O. & Vigne JD., 2006. Invasions biologiques et extinctions : 11 000 ans d'histoire des vertébrés en France. Ed. Quae, Belin. 350 p.
  • Quenot F., 2005. Projet de PNR du Golfe du Morbihan : contribution à l'élaboration d'une stratégie de gestion intégrée des espèces invasives. Rapport de stage Master 2 “aménagement-environnement”, université de Brest - SIAGM. np.
  • Quéré E., Ragot R, Geslin J. & Magnanon S., 2011. Liste des plantes vasculaires invasives de Bretgane. Conservatoire Botanique National de Brest. Document approuvé par le CSRPN Bretagne. 32 p.
  • Ridoux V., Liret C., Creton P & Hassani S., 2000. Etudes et conservation des mammifères marins de Bretagne. Coll. “les cahiers naturalistes de Bretagne”. Conseil régional de Bretagne, Océanopolis Brest. 144 p.
  • Rivière G., 2007. La flore du Morbihan. Conservatoire National Botanique de Brest, DIREN Bretagne, Conseil régional de Bretagne, Département du Morbihan, Eds. Siloë. 654 p.
  • Stiger-Pouvreau V., 2008. Les espèces marines invasives. Ateliers sur les espèces invasives, Conseil régional de Bretagne, Rennes, 22 sept. 2008. IUEM, Université de Brest.
  • Videlot M., 2009. Proposition d'un programme départemental d'intervention de lutte contre les espèces invasives végétales. Rapport de Master 2 Environnement, Université de Rennes 1. Conseil général du Morbihan. 60 p.
  • Vigneron T., Ledouble o., Normand J., Chapon P-M. & Berdayès J., 2011. Réesau de contrôle de surveillance : synthèse des données piscicoles Bretagne - Pays de la Loire (2007-2010). ONEMA. 66 p.

inpn.mnhn.fr

www.bretagne-environnement.org

www.donnees.bretagne.developpement-durable.gouv.fr

www.europe-aliens.org

www.gmb.asso.fr

www.stats.environnement.developpement-durable.gouv.fr