Atlas de l'environnement du Morbihan
La population et l'occupation du territoire
La population du Morbihan
Le Morbihan comptait, au 1er janvier 2016, 748 982 habitants (INSEE, estimation de population).
Avec une évolution moyenne annuelle de 0,7% par an entre 2007 et 2016, il présente la seconde plus forte croissance démographique parmi les départements bretons, derrière l'Ille et Vilaine et légèrement supérieure à la moyenne française. Le rythme de la croissance démographique tend cependant à diminuer (+0,5% par an entre 2013 et 2016). Le poids démographique du Morbihan en Bretagne (soit 22,6% de la population totale bretonne) reste stable. Le solde naturel morbihannais est négatif en 2016, comme en 2015. Le seul département breton ayant un solde naturel positif est l'Ille et Vilaine. Cette baisse de la natalité en Bretagne s'inscrit dans un mouvement de recul observé depuis 2010 au niveau national. Elle résulte principalement du recul du taux de fécondité des femmes âgées de 25 à 34 ans, associé à la baisse du nombre de femmes sur cette même classe d'âge. |
Figure 1 : La population morbihannaise par classes d'âge en 2010, 2013 et 2016 Source : INSEE |
En parallèle, le nombre de décès tend à augmenter en raison du vieillissement de la population bretonne et morbihannaise (Cf. Figure 1).
La croissance de la population morbihannaise, comme celle de la Bretagne, repose donc sur le solde migratoire. Les nouveaux arrivants sont principalement des actifs (ouvriers, employés et professions intermédiaires) mais le Morbihan attire également de nombreux retraités (16% des nouveaux arrivants en 2013, Cf. Figure 2). Les zones de croissance de la population se situent principalement dans la moitié sud du département, le long des axes routiers et à proximité des aires urbaines, notamment Auray, Vannes et Questembert. On observe toutefois, qu'au sein des grandes aires urbaines, ce sont les communes de la couronne qui voient leur population augmenter alors que les villes-centre restent stablent ou perdent des habitants (Cf. Carte 1). Par ailleurs, le département est soumis à d'importantes variations saisonnières de la population en raison du tourisme. Ainsi, avec 33 millions de nuitées en 2016, le Morbihan est le premier département breton en volume de nuitées. Ces fortes variations ont de nombreux impacts, notamment l'augmentation des besoins en eau, en énergie, l'augmentation de la production de déchets, des besoins en assainissement etc... |
Figure 2 : Typologie des nouveaux arrivants en 2013 Source : INSEE * Professions intermédiaires : professions intermédiaires entre cadres et agents d'exécution ou ouvriers (exemples : professeurs des écoles, infirmières, comptables...) |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 1 : Evolution démographique des communes du Morbihan entre 2007 et 2015 |
En 2013, le Morbihan comptait 33 050 ménages dont une majorité de personnes seules (36 %) et de couples sans enfants (30%).
Avec une moyenne de 2,16 personnes par ménages, le département est assez proche la moyenne nationale (2,18), mais se distingue toutefois par ses familles moins nombreuses, une part de couples sans enfants et de personnes seules plus importantes que la moyenne en France. Ce phénomène s'explique notamment par la forte croissance des ménages d'une seule personne (Cf. Figure 3, augmentation de 15% entre 2007 et 2013) résultant à la fois du vieillissement de la population, de l'augmentation des séparations de couples et, chez les personnes seules, d'un âge moyen du premier enfant qui augmente. Le nombre de familles monoparentales dans le département augmente également entre 2007 et 2013 mais leur part reste inférieure à la moyenne française (7,2% en 2013 contre 9,3% pour la france entière). |
Figure 3 : Typologie des ménages morbihannais Source : INSEE |
Les perspectives démographiques
Selon les projections démographiques de l'INSEE, la population morbihannaise pourrait augmenter de 20% entre 2013 et 2050, soit une progression d'environ 150 000 habitants, selon un scenario central qui prolonge les tendances démographiques récentes (projections Omphale 2017).
On observerait également un ralentissement progressif de la croissance démographique sur la période en raison du vieillissement de la population. La croissance annuelle moyenne morbihannaise se situerait aux alentours de 0,51% par an. Elle serait comparable à celle de la Bretagne (0,49% par an) mais bien supérieure à la moyenne française (0,32%). L'exédent migratoire serait le principal moteur de la croissance démographique en Bretagne et dans le Morbihan. Le vieillissement de la population constaté en Bretagne serait accentué dans le département et la population des plus de 60 ans pourrait approcher 41% de la population en 2050 contre 28% en 2013 (Cf. Figure 4). L'âge moyen des morbihannais passerait ainsi de 42,4 ans en 2013 à 49 ans en 2050 (projections Omphale 2017). |
De moins en moins de jeunes dans le Morbihan |
Figure 4 : Projections démographiques par classes d'âge dans le Morbihan (en part de la population) Source : INSEE, base Omphale 2017 |
L'occupation du territoire
Figure 5 : Occupation physique du territoire en Morbihan, Bretagne et France métropolitaine en 2012 Source : Agreste, 2015 |
Les données présentées dans la figure 5 sont issues des enquêtes TERUTI Lucas (Agreste, 2015). Le concept de ces études repose sur l'association de photographies aériennes constituant la base de sondage et de relevés de terrain effectués par des enquêteurs.
D'après l'enquête TERUTI Lucas, les territoires agricoles représentaient 56% de la superficie du département en 2012 contre 62% au niveau régional et 51% au niveau national. Les milieux boisés représentaient, quant à eux, 25% du territoire contre près de 31% au niveau national (Cf. chapitre : “Les milieux naturels”). Les autres espaces naturels (hors zones humides et sous les eaux) représentaient près de 4% du territoire morbihannais. Enfin, les territoires artificialisés (bâtis et non bâtis) couvraient 13,5% du département (12,5% au niveau régional) contre une moyenne nationale de 9% (Cf. Figure 5). Comparativement à l'enquête Teruti Lucas de 2008, on observe une forte progression des sols bâtis (+ 36%), au détriment notamment des espaces naturels (landes et friches) qui diminuent de 19% et dans une moindre mesure des sols agricoles (-1%). Le programme européen Corine Land Cover, qui propose un référentiel d'occupation du sol basé sur l'interprétation d'images satellitaires, montre également, pour le Morbihan, un territoire dominé par l'agriculture (Cf. Carte 2). L'analyse des données Corine Land Cover 1990 et 2012 montre la même tendance de progression des territoires artificialisés (+17,9%) au détriment notamment des terres agricoles, des forêts et milieux semi-naturels et des zones humides (Cf. Figure 6). |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 2 : Occupation du sol en 2012 dans le Morbihan |
Figure 6 : Evolution de l'occupation des sols en Morbihan entre 1990 et 2012 (les évolutions inférieures à 25ha ne sont pas représentées) Source : Corine Land Cover 1990 et 2012 |
L'urbanisation du littoral |
Synthèse et enjeux
Le Morbihan est un département dynamique du point de vue de sa démographie et les projections réalisées par l'INSEE prévoient un accroissement important de sa population dans les années à venir. Le Morbihan serait ainsi parmi les premiers départements français en terme de croissance démographique en 2050.
Cependant, le vieillissement de la population sera accentué et le solde naturel poursuivrait sa baisse. La croissance de la population morbihannaise serait donc portée par un solde migratoire très dynamique. La densité moyenne du Morbihan, 108,1 hab/km² en 2013, est inférieure à la moyenne bretonne (119,8 hab/km2) mais bien supérieure à la moyenne française (103,6 hab/km²). Cette moyenne masque un fort contraste entre les communes littorales très peuplées et l'intérieur du département, rural et moins densément habité (Cf. Carte 3). Cette concentration augmente encore pendant la saison touristique dans les communes littorales. Par ailleurs, les récentes évolutions démographiques montrent un accroissement de la population sur la frange arrière-littorale du département et le long des principaux axes routiers. Ces évolutions s'accompagnent d'une augmentation de l'artificialisation des territoires (Cf. Carte 4), au détriment des espaces naturels, mais également des terres agricoles qui ont perdu près de 800 ha/an entre 2007 et 2012 (Teruti-Lucas 2008 et 2014). |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 3 : Densité de population permanente dans le Morbihan |
L'étalement des zones urbaines représente différentes pressions sur l'environnement. Entre autres effets, l'artificialisation de l'espace accompagnant le développement des habitations et infrastructures (réseau routier, services, assainissement...) a des conséquences sur la qualité de l'eau et la biodiversité :
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Par ailleurs, l'étalement des zones urbaines entraîne une augmentation de la demande énergétique pour le chauffage des habitations et les transports notamment.
L'étalement urbain a donc des conséquences non négligeables d'un point de vue environnemental, mais également économique et social. Dans le Morbihan, cette croissance des territoires artificialisés, qui se fait principalement sur le littoral, pose le problème de la préservation de milieux naturels d'une grande fragilité, milieux naturels qui contribuent par ailleurs au développement économique du département. |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 4 : Extension des territoires artificialisés entre 1990 et 2012 |
Sources et liens
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