Atlas de l'environnement du Morbihan
L'énergie
Avertissement : Ce chapitre présente des informations faisant appel à des notions physiques qui peuvent être source de confusion pour les non-initiés (notions d'énergie, de puissance, unités de mesure...). Nous vous conseillons donc de consulter le glossaire. |
Le contexte énergétique français
La consommation d'énergie primaire en France s'est élevée, en 2010, à 265 MTEP (millions de tonnes équivalent pétrole), soit 2% de la consommation mondiale. Elle se structure de la manière suivante :
Les secteurs les plus consommateurs en 2010 sont le résidentiel-tertiaire et les transports qui représentent 74% de la consommation d'énergie finale. |
Figure 1 : Evolution de la consommation énergétique primaire en France Source : Service de l'observation et des statistiques du Ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement |
La France a produit 138 MTEP d'énergie primaire en 2010, soit 1,1% de la production mondiale. 80% de cette production était d'origine nuclaire.
La France dépend donc presque entièrement de ses approvisionnements extérieurs pour le pétrole et le gaz naturel puisqu'elle ne produit que 2% de sa consommation de pétrole et 1,5% de sa consommation de gaz naturel. Elle est, par contre, exportatrice d'électricité, principalement vers le Royaume Uni, l'Allemagne, la Suisse et l'Italie. La France est le 2nd producteur d'énergies renouvelables d'Europe. En 2010, la production totale (électrique et thermique) s'élevait à 22,7 MTEP soit 16,4% de la production nationale d'énergie primaire (Cf. Figure 2). Elle est en hausse de 13% par rapport à 2009. Après 4 années de baisse, les émissions nationales de CO2 liées à l'énergie augmentent en 2010 et s'élevent à 372 millions de tonnes (2,2% de hausse par rapport à 2009). Cela représente une diminution de 4,4% par rapport à l'année de référence du protocole de Kyoto, 1990 (Cf. chapitre : “La qualité de l’air et le changement climatique”). |
Figure 2 : Nature de la production d'énergies renouvelables en France en 2010 Source : Service de l'observation et des statistiques du Ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement |
Cadre règlementaire
La politique énergétique française repose sur la loi de programme n°2005-781 du 13 juillet 2005, dite "Loi POPE" (loi de programmation fixant les orientations de la politique énergétique en France). Elle propose 4 grands objectifs :
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Le secteur de l'énergie est également encadré par de nombreux autres textes règlementaires :
La loi de programmation du 3 août 2009 relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement, dite Grenelle 1, fixe également des objectifs en matière de maîtrise de la consommation énergétique. En effet, en placant au 1er plan la lutte contre le réchauffement climatique, la loi Grenelle 1 fixe un objectif d'amélioration de 20% de l'efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables (23% de la consommation finale) d'ici 2020. Les mesures d'économie d'énergie porteront prioritairement sur les secteurs suivants :
La loi n°2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement, dite loi Grenelle 2, vient décliner secteur par secteur les mesures correspondants aux objectifs fixés par la loi Grenelle 1. |
Un département dépendant
La consommation énergétique finale
La consommation énergétique de la Bretagne représentait en 2010, 4,4% de la consommation nationale (hors siderurgie) pour 5,1% de la population. En hausse par rapport aux années 90, on constate cependant une relative stabilisation de la consommation énergétique (corrigée du climat) depuis le début des années 2000 (Cf. Figure 3).
La correction climatique permet de s'affranchir des variations de consommation liées à la variabilité naturelle du climat et permet donc de mieux analyser les évolutions à moyen et long termes. Ainsi, non corrigée du climat, la consommation énergétique régionale a augmenté de près de 1,4% en 2010 par rapport à 2009 en raison des vagues de froid. Le département du Morbihan représente 21,8% de la consommation régionale avec une consommation énergétique finale de 1 578 kilotonnes équivalent pétrole (kTEP) en 2010 (non corrigée du climat). Elle se structure de la manière suivante :
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Figure 3 : Evolution de la consommation énergétique Source : Observatoire de l'énergie et des gaz à effet de serre, 2011 |
La consommation énergétique du Morbihan a augmenté d'environ 24% entre 1995 et 2010.
Depuis 2006, on constate un ralentissement de l'augmentation de la consommation (Cf. Figure 4). Cependant, si la consommation de produits pétroliers et de gaz naturel semble se stabiliser, la consommation d'électricité continue d'augmenter (6,3% entre 2005 et 2009) avec un pic de consommation de 8,6% entre 2009 et 2010. La consommation d'énergie dans le Morbihan |
Figure 4 : Evolution de la consommation énergétique finale Source : Observatoire de l'énergie et des gaz à effet de serre et |
Les secteurs les plus consommateurs sont, en Bretagne comme au niveau national, le résidentiel-tertiaire ainsi que les transports (Cf. Figure 5).
La forte part du secteur résidentiel, largement équipé en chauffage éléctrique, explique les hausses de la consommation électrique observées durants les hivers froids (en 2010 par exemple). La région est également caractérisée par une consommation énergétique de l’agriculture beaucoup plus importante qu’au niveau national où sa part ne représente que 2% des consommations. Cette différence peut s’expliquer par la forte proportion d’élevages et de serres chauffés en Bretagne. |
Figure 5 : Consommation énergétique finale par secteur Source : Observatoire de l'énergie et des gaz à effet de serre |
La production d'énergie
En 2010, la production d’énergie dans le Morbihan était d’environ 116 kTEP (111 kTEP livrés sur le réseau), c’est-à-dire seulement 7,4% de ses besoins énergétiques totaux (Observatoire de l’énergie et des gaz à effet de serre en Bretagne).
Il s’agit principalement de bois-énergie (principalement du bois-bûche consommé par les particuliers) et d’énergie électrique car le département n’a pas de site de production de gaz naturel et de produits pétroliers (Cf. Figure 6). L'essentiel de la production énergétique du Morbihan est d'origine primaire (bois, électricité éolienne et hydraulique), c'est à dire que ces énergies sont livrées aux consommateurs sans transformation. Le Morbihan est loin de couvrir ses besoins énergétiques ce qui le rend dépendant de ses approvisionnements extérieurs. Cependant, depuis 2003, la production d’électricité dans le département est en progression, notamment grâce au développement du bois énergie et de l’éolien. En 2010, on constate une augmentation de la production de 19% par rapport à 2009. La production d'énergie dans le Morbihan |
Figure 6 : Sources de la production énergétique du Morbihan en 2010 Source : Observatoire de l'énergie et des gaz à effet de serre en Bretagne |
D’après la base de données “Obstacles” de l’ONEMA, le département compterait 48 ouvrages de production d’hydroélectricité dont 8 sous le régime de la concession pour une puissance installée de 23,8 MW, si l'on comptabilise la centrale de Guerlédan qui représente à elle seule 20 MW (ODEM, 2009).
Les autres centrales hydroélectriques, sous le régime de l’autorisation, sont le plus souvent des installations de petite taille alimentant une habitation (Cf. Carte 1). Elles représentent une puissance installée d'environ 1,5 MW supplémentaire. La puissance installée globale du département en terme d’hydroélectricité peut donc être estimée à environ 25 MW (ODEM, 2009) si l'on comptabilise la centrale de Guerlédan. - Cf. chapitre : “Les énergies renouvelables et les économies d’énergie”. |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 1 : Centrales de production d'hydroélectricité dans le Morbihan |
Par ailleurs, le département est producteur d’agrocarburants, et notamment de diester à partir de colza.
En 2008, les surfaces de colza cultivées couvraient environ 3 550 hectares dans le Morbihan pour la production de diester (Cf. Figure 7) soit une diminution de plus de 60% par rapport à 2007. Une baisse similaire est observée au niveau régional. Les faibles rendements de la campagne 2007 et la suppression de l'obligation de geler les terres expliquent en partie cette chute brutale. L'absence d'usine de trituration du colza en diester en Bretagne pourrait également l'expliquer (Agreste Bretagne, DRAAF Bretagne, 2010). Le Morbihan produit également de la chaleur, via le bois-énergie. En 2010, il comptait 31 chaufferies bois à alimentation automatique qui ont permis la production de l’équivalent de 3 042 TEP (Cf. chapitre : “Les énergies renouvelables et les économies d’énergie”). Enfin, avec 4 installations de méthanisation en fonctionnement en 2010, le département a produit l'équivalent de 1000 TEP de biogaz valorisé sous forme de chaleur et d'électricité. |
Figure 7 : Evolution des surfaces cultivées en colza énergétique Source : Agreste Bretagne |
L'approvisionnement énergétique du Morbihan
Centrale thermique à flamme (fioul et charbon) de Cordemais (44) |
L'approvisionnement en électricité
La Bretagne est desservie par deux lignes électriques de 400 000 volts. Pour le département du Morbihan, l’essentiel de l’énergie électrique provient de la centrale thermique de Cordemais en Loire Atlantique (Cf. Carte 2)
Du fait de sa position géographique péninsulaire et du manque de moyens de production d’énergie régionaux, le réseau de transport de l’électricité de la Bretagne est très fortement sollicité : pertes en lignes et chutes de tension sont susceptibles de conduire à des délestages (coupure d’alimentation d’une partie du réseau) lors des appels de puissance importants (Région Bretagne, 2009). Le réseau breton est ainsi l’un des plus fragiles de France et en cas de dysfonctionnement de la centrale de Cordemais, un risque de rupture de distribution électrique n’est pas à exclure lors des pics de consommation. Dans ce contexte, le Pacte électrique breton, signé en décembre 2010 par l'Etat, la région Bretagne, RTE (Réseau de Transport de l'Electricité), l'ADEME et l'ANAH (Agence Nationale d'Amélioration de l'Habitat), fixe, en plus du développement des énergies renouvelables et des économies d'énergie, un objectif de sécurisation de l’approvisionnement électrique en Bretagne. |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 2 : Réseau de transport de l'électricité dans le Morbihan |
Celle ci passe par une solution globale de renforcement du réseau de transport de l’électricité : |
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L'approvisionnement en gaz naturel
L’approvisionnement de la Bretagne en gaz naturel se fait par transport maritime, via le terminal méthanier de Montoir de Bretagne (Loire Atlantique) puis par gazoduc.
74 communes du département étaient desservies en gaz naturel en 2008 (Cf. Carte 3). Cela représente environ 480 100 habitants desservis (données INSEE 2008) soit 68% de la population morbihannaise. |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 3 : Communes morbihannaises desservies en gaz naturel au 1er avril 2008 |
L'approvisionnement en produits pétroliers
En raison de l’absence de raffinerie en Bretagne, l’approvisionnement du département en produits pétroliers est exclusivement réalisé par des productions extérieures :
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Par ailleurs, afin de prévenir toute rupture d'approvisionnement, la règlementation française oblige les opérateurs de la distribution à détenir en permanence en stock 27% des volumes mis à la consommation l'année précédente.
Cette obligation est assurée pour partie par le Comité Professionnel des Stocks Stratégiques Pétroliers (CPSSP). Les dépôts sont dispersés sur l'ensemble du territoire afin de favoriser leur utilisation vis à vis des consommateurs finaux en cas de rupture des circuits d'approvisionnement. |
Risques et impacts du secteur de l'énergie sur l'environnement et la santé
Les installations de production d’énergie peuvent, lors de leur construction ou durant leur exploitation, entrainer des impacts pour l’environnement (ADEME, CLER, 2002 et Ministère de l’Ecologie et du Développement durable, 2002), notamment :
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Cependant, la consommation directe d'énergie peut également être à l'origine de pollutions ou de nuisances pour l'environnement ou la santé humaine.
Une des conséquences les plus connues de la consommation énergétique est, par exemple, l'émissions de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère lors de l'utilisation d'énergies fossiles (produits pétroliers, charbon, gaz naturel). Mais la consommation d'énergie peut être à l'origine d'autre émissions atmosphériques qui peuvent être néfastes pour l'environnement ou la santé. |
Les émissions de gaz à effet de serre
Le secteur de l’énergie en Bretagne était responsable de l’émission de 16 630 kilotonnes de CO2 en 2010, soit 4,5% des émissions françaises liées au secteur de l’énergie. Plus de 80% de ces émissions provenaient des seuls secteurs des transports et du résidentiel-tertiaire (Cf. Figure 8).
Dans le secteur du résidentiel-tertiaire, la consommation d'énergie pour le chauffage est la principale source d'émission de gaz à effet de serre. En effet, en Bretagne comme dans le Morbihan, les principaux modes de chauffage des habitations sont (données 2005 Ener'ges, Bretagne Environnement) :
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Figure 8 : Emissions de CO2 liées aux consommations énergétiques finales (corrigées du climat) en Bretagne en 2009 Source : Observatoire de l'énergie et des gaz à effet de serre, 2011 |
Les émissions de CO2 liées aux consommations énergétiques sont en baisse depuis 2004 (- 4,5%), avec une légère hausse en 2010 (Cf. Figure 9). Cette diminution est en grande partie liée à l'incorporation croissante d'agrocarburants dans les produits pétroliers et au développement des chaufferies bois (Observatoire de l'énergie et des gaz à effet de serre, 2010).
Environ 90% des émissions énergétiques de gaz à effet de serre sont liées à la consommation d'energie sur le sol breton. Les 10% restants sont liés à la production d’électricité dans des régions hors Bretagne. On parle alors d’émissions indirectes. (Observatoire de l’énergie et des gaz à effet de serre, 2010) - (Cf. chapitre : “La qualité de l’air et le changement climatique”). |
Figure 9 : Evolution des émissions de CO2 liées à la consommation d'énergie finale en Bretagne Source : Observatoire de l'énergie et des gaz à effet de serre, 2011 |
Le secteur des transports était responsable de 45% des émissions de GES en Bretagne en 2009 |
Autres émissions atmosphériques
En ce qui concerne les pollutions locales, les énergies fossiles (notamment les carburants des transports) sont à l'origine de la majeure partie des émissions d'oxydes d'azote (NOx), monoxyde de carbone (CO) et de composés organiques volatils (COV).
L'utilisation de combustibles fossiles tels que le charbon, le fioul lourd, le fioul domestique ou le gazole (centrales thermiques, raffineries, véhicules automobiles...) sont également à l'origine de près de 50% des émissions nationales de dioxyde de soufre (SO2) ainsi que de différents métaux lourds (Cf. chapitre : “La qualité de l’air et le changement climatique”). Ces substances ne sont pas sans effet sur la santé et peuvent être à l'origine de diverses atteintes :
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Energies renouvelables et environnement
Impacts sur les milieux naturels
Au delà des aspects esthétiques des installations de production d'énergies renouvelables qui relèvent plus d'une approche subjective et sensible du paysage (Cf. chapitres "Le paysage" et "La protection et la gestion du patrimoine naturel et des paysages"), leur fonctionnement peut également entrainer des impacts sur les milieux naturels.
Ces impacts diffèrent selon les types d'installations. Les parcs éoliens, par exemple, peuvent être à l'origine de nuisances, notamment pour les oiseaux et les chiroptères (chauves-souris) :
Les centrales de production d'hydroélectricité peuvent elles aussi entrainer des impacts sur le milieu physique ou vivant :
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Parmi les impacts liés à la production d'énergie d'origine renouvelable, citons également la culture des agrocarburants qui peut, si elle est réalisée de manière intensive, être à l'origine de pollutions par des produits phytosanitaires ainsi que le risque de sur-exploitation des ressources sylvicoles, notamment du bocage, pour l'approvisionnement de la filière bois-énergie. Afin de limiter la dégradation des milieux naturels, le droit français prévoit donc que les projets de travaux et d'aménagements publics ou privés susceptibles d'avoir des incidences notables sur l'environnement ou la santé humaine soient précédés d'une étude d'impact. Le contenu de cette étude comprend au minimum une analyse de l'état initial du site et de son environnement, une évaluation des modifications que le projet y engendrerait et l'étude de ses effets sur la santé. Les mesures envisagées pour supprimer, réduire et, si possible, compenser les impacts identifiés et la santé doivent également être présentées (articles L122-1 et suivants du code de l'environnement). En outre, les effets sur le paysage, le patrimoine culturel et historique doivent également être pris en compte dans le cadre d'un véritable projet d'aménagement. |
Nuisances générées par les éoliennes
Selon le sondage ADEME "Les français et les énergies renouvelables" une des principales causes évoquées de refus de l'éolien est le bruit généré par les éoliennes (Gaspard, 2011).
Celui ci a deux origines : le bruit mécanique et le bruit aérodynamique. Le bruit mécanique est engendré par les engrenages situés à l'interieur de la nacelle. Ces dernières années, ces émissions sonores ont été réduites grâce aux progrés technologiques :
Par ailleurs, le niveau sonore d'une éolienne se stabilise lorsque le vent atteint une certaine vitesse : le bruit du vent vient alors couvrir celui de l'éolienne (ADEME, CLER, 2002). Le bruit généré par un parc éolien dépend de nombreux facteurs :
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Une étude menée par l'AFSSET (Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail) en 2008 a permis d'évaluer les niveaux sonores suivants (Rumeau, 2008) :
Les émissions sonores des éoliennes ne sont donc pas suffisantes pour générer des conséquences sanitaires directes. Cependant, d'après l'AFSSET, elles peuvent être à l'origine d'une gêne, parfois exacerbée par d'autres facteurs non sonores (esthétiques par exemple), une analyse au cas par cas est donc recommandée (Rumeau, 2008). D'un point de vue règlementaire, l'émergence maximale tolérée est de 3 dB(A) la nuit et de 5 dB(A) le jour à l'extérieur d'une maison. Dans certains cas, la modification du schéma d'implantation des éoliennes peut donc être rendue nécessaire. |
Le Code de l'environnement précise quant à lui que les installations doivent respecter une distance d'éloignement de 500m par rapport aux habitations (article L553-1 du Code de l'environnement). Un risque également cité lorsqu'il s'agit d'éoliennes est l'émission d'ondes basse fréquence. Si ces dernières peuvent effectivement, dans certains cas, avoir une influence sur la santé humaine, les énergies mises en jeu dans le cas des éoliennes ne sont pas suffisantes pour engendrer des effets nocifs à longue distance (ADEME, CLER, 2002). Par ailleurs, au même titre que toute nouvelle construction, les éoliennes sont susceptibless de faire obstacle aux ondes radio et hertziennes et d'en brouiller la réception. Le Code de la construction (article L112-2) oblige donc les responsables de ces obstacles à remédier au phénomène à leurs frais. Ce phénomène de perturbation d'ondes s'avère plus sensible encore pour les stations radar (météo ou armée) qui nécessite une protection particulière. Celles ci sont donc protégées par des servitudes radioélectriques, zones couvertes par décret où obstacles et perturbations sont interdis (Civel, 2004). |
La lutte contre le réchauffement climatique
Les modes de production d’énergie renouvelable (éolien, hydraulique, photovoltaïque…) présentent toutefois un net avantage par rapport aux énergies fossiles (produits pétroliers, gaz, charbon) en terme d’impacts environnementaux. En effet, ils ne rejettent pas ou peu de gaz à effet de serre (GES) qui participent au réchauffement climatique de la planète.
Les GES issus de la combustion des énergies fossiles représentent, quant à eux, les 3/4 des émissions d’origine anthropique (Cf. chapitre : “La qualité de l’air et le changement climatique”). |
En luttant contre le réchauffement climatique, les énergies renouvelables participent donc au maintien à long terme de la biodiversité des milieux naturels.
Cf. Chapitre "Les énergies renouvelables et les économies d'énergie" |
Synthèse et enjeux
Le département du Morbihan, tout comme la Bretagne, demeure vulnérable et peu performant d’un point de vue énergétique. En effet, avec une production de 116 kTEP en 2010, il a couvert moins de 7% de ses besoins énergétiques.
Par ailleurs, l'augmentation de la consommation d'électricité associée à l'architecture spécifique du réseau électrique breton (situation péninsulaire) expose le département à un risque de rupture de l'approvisionnement durant les périodes de pointe. Le parc immobilier breton notamment, fortement équipé en chauffage électrique, et le développement des pompes à chaleur renforcent, en efftet, la sensibilité du système électrique régional aux vagues de froid. Cette fragilité croissante a été identifiée comme un enjeu fort pour la Bretagne, aussi bien au niveau local par les collectivités territoriales que par le gestionnaire du réseau de transport de l'électricité (RTE) et l'Etat. Face à cette situation, des mesures visant à maîtriser la demande en électricité, développer les productions énergétiques locales et sécuriser l'approvisionnement doivent donc être prises. D'autre part, la production et la consommation d’énergie ont des conséquences pour l’environnement, la plus préoccupante étant l’accroissement de la concentration en gaz à effet de serre qui entraîne une élévation de la température sur la planète. |
Or, une hausse des températures de plus de 2°C renforcerait les phénomènes météorologiques extrêmes, ce qui aurait des conséquences d’un coût bien supérieur aux mesures de prévention susceptibles d’être prises.
Devant la gravité de ces enjeux, la France et l’Europe se sont fixé l'objectif dit des "3 fois 20" : il s'agit, d'ici 2020, d'accroître l'efficacité énergétique de 20%, de porter la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique européenne à 20% et de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à leur niveau de 1990. De plus, pour limiter le réchauffement climatique à 2°C, il faudra que d’ici à 2050, les émissions de l’ensemble du globe aient diminué de 50% par rapport à 1990, ce qui suppose des réductions de l’ordre de 60 à 80 % d’ici à 2050 de la part des pays industrialisés (Ministère de l'Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement, 2010). Ce sont donc des enjeux économiques et sociaux (sécurité d’approvisionnement, augmentation du prix des énergies, épuisement des ressources fossiles...) mais également environnementaux qui poussent le Morbihan à maîtriser sa consommation énergétique et diversifier ses sources d’approvisionnement, notamment par le développement des énergies renouvelables (Cf. chapitre : “Les énergies renouvelables et les économies d’énergie”). |
Sources et liens
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www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr www.bretagne-environnement.org www.developpement-durable.gouv.fr |