Atlas de l'environnement du Morbihan
Les déchets
A mesure que notre société se développe et s’enrichit, nous produisons de plus en plus de déchets et de nature de plus en plus complexe. La production de déchets dans le Morbihan, comme en Bretagne, est ainsi en constante hausse depuis plus de 25 ans. | Déchets ménagers, déchets industriels, déchets d’activités de soins… Les déchets sont de nature très variable et peuvent contenir des substances susceptibles d’entraîner des risques pour l’environnement et la santé humaine. |
Cadre juridique
Le droit des déchets fixe les règles
applicables en matière de collecte, de traitement, et de financement
des opérations de gestion desdéchets ménagers et industriels. Il fixe aussi les obligations et les responsabilités de chacun des intervenants dans le circuit d'élimination.
En matière de déchets, la politique européenne est fondée sur le principe de réduction à la source et sur le principe de pollueur payeur. Ces bases sont établies par la directive du 15 juillet 1975 relative aux déchets - modifiée par la directive du 18 mars 1991. Le déchet est alors défini comme : "toute substance ou objet dont le détenteur se défait ou dont il a l'obligation de se défaire en vertu des dispositions nationales en vigueur.". On distingue de nombreuses catégories de déchets. Le décret n°2002-540 du 18 avril 2002 établit une nomenclature à 6 chiffres pour lesdéchets dangereuxet non dangereux. Le principe de classification est basé sur l’origine de production des déchets et sur l’origine du produit qui a engendré le déchet. La classification en déchets ménagers,inertes, industriels etc. utilisée ici est moins précise mais d’usage plus courant. En droit interne, le texte de référence est la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 relative à l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux et codifiée aux articles L. 541-1 et suivants du code de l'environnement. |
Elle définit un déchet comme "tout
résidu d'un processus de production, de transformation, ou
d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement
tout bien meuble abandonné, ou que son détenteur destine à l'abandon.".
Ce texte pose également le principe général de responsabilité du producteur. Ainsi, toute personne qui produit ou détient des déchets susceptibles, d’une manière générale, de produire des effets portant atteinte à la santé de l’homme et à l’environnement, est tenue d’en assurer ou d’en faire assurer l’élimination dans des conditions propres à éviter de tels effets. Par ailleurs, la loi n° 92-646 du 13 juillet 1992 modifiant la loi du 15 juillet 1975 a introduit la notion de déchet ultime (déchets dont on a extrait la part récupérable ou dont on a réduit le caractère dangereux ou polluant) qui sont désormais les seuls déchets admissibles en décharge. Cette loi a également rendu obligatoires les plans départementaux d’élimination des déchets ménagers et assimilés et les plans régionaux d'élimination des déchets dangereux. Il s’agit de documents officiels qui coordonnent l’ensemble des actions à mener pour assurer la réalisation des objectifs législatifs et règlementaires en matière de déchets (Cf. Chapitre : "La gestion des déchets"). |
De
manière résumée, les collectivités sont donc responsables des déchets
ménagers et municipaux. Elles doivent mettre en œuvre les moyens
nécessaires à la gestion de ces déchets. Les « non-ménages » (industries, artisans…) sont responsables de leurs propres déchets et doivent se conformer aux exigences réglementaires :
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Les déchets ménagers
Contexte national et breton
En 2007, la production nationale de déchets ménagers et assimilés s'élevait à environ 38 millions de tonnes (ADEME, 2009) :
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En
Bretagne, la production de déchets ménagers et assimilés s'élevait à
environ 2 millions de tonnes en 2007 (Observatoire Régional des Déchets
en Bretagne), soit environ 665 kg par habitant permanent :
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La situation morbihannaise
En 2009, le gisement de déchets ménagers et assimilés du département atteignait près de 476 025 tonnes (Cf. Figure 1) :
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Figure 1 : Nature des déchets ménagers collectés en 2009 dans le Morbihan Source : ODEM, 2011 |
La
production de déchets ménagers dans le département augmente
régulièrement (plus 3,4% par an en moyenne depuis 2000). On constate
cependant une baisse du tonnage d’Ordures Ménagères Résiduelles ou OMR
(collecte traditionnelle) depuis 2001 (Cf. Figure 2). Cette diminution des OMR peut avoir plusieurs origines :
Quantités de déchets ménagers et assimilés collectés dans le Morbihan |
Figure 2 : Evolution des tonnages de déchets ménagers collectés dans le Morbihan Source : ORBD, 2002a et 2002b, Conseil général du Morbihan 2005 et 2006, |
La quantité totale de déchets ménagers produits (tous modes de collecte confondus) dans le Morbihan en 2009 est de 672 kg/habitant si on se base sur la population INSEE 2008, ce qui est supérieur à la moyenne française de 594 kg/habitant en 2006 (ADEME, 2009). | Cette différence peut s’expliquer par le contexte touristique du département. En effet, on considère généralement que la production de déchets par habitant permanent est augmentée de l’ordre de 30% dans les zones touristiques par rapport aux régions non touristiques (IFEN, 2002). | Afin de prendre en compte les variations saisonnières de population, il est possible de se baser sur les donnéesdémographiques DGF qui comptabilisent une partie de la population touristique via le nombre de résidences secondaires. On obtient alors un ratio de production de 606 kg/habitant en 2009, ce qui est plus proche de la moyenne nationale mais reste élevé. |
Les autres types de déchets
Contexte national et breton
En
France en 2006, la production de déchets s'est élevée à près de 452
millions de tonnes (hors municipaux et de l'agriculture) :
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En Bretagne, ce sont environ 6,3 millions de tonnes de déchets qui ont été produites en 2007 (GIP Bretagne-Environnement) :
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Les Déchets Industriels Banals
Il existe de nombreux types de Déchets Industriels Banals (DIB) : verre, métaux, plastiques, cuir, bois...
Ils sont présents dans toutes les activités et sont souvent collectés avec les déchets ménagers, c’est pourquoi on parle également de déchets assimilés aux déchets ménagers. Une étude menée en 2008 par la Chambre de Commerce et de l’Industrie du Morbihan (CCIM) a évalué à environ 378 000 tonnes la production de DIB en Morbihan (Cf. Figure 3) (CCIM, 2008). Les 3 secteurs produisant le plus de DIB en Morbihan sont :
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Figure 3 : Nature des DIB produits en 2008 dans le Morbihan Source : CCIM, 2008 |
Les Déchets Industriels Dangereux
Parmi les déchets dangereux,
on distingue les déchets produits par les entreprises (encore appelés
Déchets Industriels Spéciaux DIS) et les déchets produits par les
ménages. En 2008, les exploitants d’ICPE (Installations Classées pour
la Protection de l’Environnement) soumis à autorisation ont déclaré la
production de 26 934 tonnes de déchets dangereux dans le Morbihan (Cf. Carte 1 et Cf. Figure 4).
La production de DIS est relativement stable ces dernières années (autour de 28 000 tonnes par an) mais représente une diminution d'environ 20% par rapport aux chiffres de 2004. Cette différence peut s’expliquer par le changement du mode de déclaration des exploitants (DRIRE, 2008). En effet, depuis le 1er décembre 2005, une nouvelle réglementation est en place afin de prendre en compte l'évolution de la législation communautaire et nationale dans le domaine des déchets. L'ancienne méthode de suivi des déchets dangereux (déclaration trimestrielle des exploitants soumis à autosurveillance) a été abandonnée. Les quantités de déchets produits doivent à présent faire l'objet d'une déclaration par voie électronique. Cette déclaration concerne les exploitants d'ICPE soumises à autorisation et :
Quantités de déchets dangereux produits dans le Morbihan |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 1 : ICPE productrices de déchets industriels dangereux en 2007 dans le Morbihan Figure 4 : Evolution des quantités de déchets dangereux déclarées par les ICPE Source : base de données IREP |
En exceptant les usines d’incinération d’ordures ménagères et les garages, les secteurs d’activités qui génèrent le plus de déchets dangereux en Bretagne sont :
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Les REFIOM et mâchefers
En Morbihan, deux unités d’incinération des ordures ménagères (UIOM) fonctionnent à Plouharnel et Pontivy. En 2009, elles ont produit environ 2 300 tonnes de REFIOM (Résidus d’Épuration des Fumées d’Incinération des Ordures Ménagères).
Ceux-ci sont stockés dans des centres de stockage des déchets dangereux après un traitement de stabilisation visant à réduire la solubilité et assurer la rétention des produits toxiques qu’ils contiennent. |
En 2009, environ 10 579 tonnes de mâchefers ont été produites par les 2 UIOM du département (source : IREP). |
Les déchêts de l'agriculture
On distingue :
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En 1995, les déchets agricoles étaient estimés à plus de 7 millions de tonnes (poids brut) pour le Morbihan dont environ 4 500 tonnes de déchets exogènes (Conseil général du Morbihan, 1997 et Bailly, 1995). |
Les Déchêts d'Activité de Soins à Risques Infectieux
Si la production de Déchets d’Activités de Soins à Risque Infectieux(DASRI) par les établissements de santé est relativement facile à estimer, il n’en est pas de même pour les producteurs diffus (déchets des professionnels en exercice libéral, des ménages...). | Il n’est donc pas aisé de fournir une estimation fiable du gisement de DASRI dans le département.
Le plan régional d’élimination des déchets d’activité de soins en Bretagne estime cependant le gisement à environ 1 500 tonnes |
par an dans les années 2000 (avec une marge d’erreur d’environ 20%) pour le Morbihan (DDASS et DRASS, 2002). |
Les déchêts inertes
La production de déchets inertes dans le Morbihan était évaluée en 2004 à :
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On peut donc considérer que le gisement total de déchets inertes dans le Morbihan s’élève à environ 660 000 tonnes par an (DDE Morbihan, 2002). |
Les boues de dragage
Les
boues de dragage sont classées par la règlementation européenne parmi
les déchets de construction et de démolition mais certaines boues sont
également considérées comme des déchets dangereux. En effet, les sédiments constituent un moyen de transfert important pour des polluants de nature biologique (virus, bactéries...) ou chimique (hydrocarbures, métaux lourds, pesticides...). Le dragage constitue cependant une activité vitale pour l'exploitation des ports. En moyenne, 35 millions de m3 de sédiments sont dragués chaque année dans les ports français. On distingue 3 types de dragage qui diffèrent selon la nature des sédiments et le type de travaux à réaliser :
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Dans le Morbihan, environ 100 000 m3 de sédiments marins ont été dragués en moyenne chaque année entre 1994 et 2009.
Le port de Lorient repésente à lui seul près de 60% du total. Viennent ensuite les ports de Port-Louis, Locmiquélic et Vannes. Et dans une moindre mesure, les ports d'Etel, la Trinité-sur-Mer, Quiberon, Groix et Le Palais (Direction Départementale des Territoires et de la Mer du Morbihan, 2010). 90% des sédiments dragués dans le département ont été immergés en mer. Les 10% restants sont valorisés à terre :
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Les déchêts radioactifs
On
appelle "déchet radioactif" tout déchet dont le niveau de radioactivité
ne permet pas la décharge sans contrôle dans l'environnement. Il s'agit
principalement de déchets provenant de centrales nucléaires, d'usines
de traitement des combustibles usés ou d'autres installations
nucléaires, civiles ou militaires. Cependant, d'autres établissements
peuvent produire des déchets radioactifs : laboratoires de recherche,
hôpitaux, industries... Dans le Morbihan, 4 établissements utilisent des radionucléides et détiennent des déchets radioactifs en 2009 (ANDRA) :
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Synthèse et enjeux
Si l’on considère les 4 principales familles de déchets, la production de déchets dans le Morbihan s’élève à plus de 1,5 million de tonnes par an :
Ces déchets, de par leur nature et les quantités produites, représentent une lourde pression sur l’eau, l’air et les sols mais également un coût financier important pour la société. Certains d’entre eux (déchets industriels, déchets dangereux des ménages...) contiennent par ailleurs des éléments nocifs pour la santé humaine (plomb, cadmium, mercure, composés organiques volatils...). De plus, de par nos habitudes de consommation (utilisation de produits jetables, emballages à l’unité, échantillons gratuits...), les quantités de déchets rejetés augmentent chaque année et de nouvelles catégories de déchets apparaissent (par exemple les déchets d’équipements électriques et électroniques). |
Les déchets constituent un danger pour l’environnement mais également pour la santé humaine c’est pourquoi leur gestion représente un enjeu majeur, aussi bien au niveau national que local. Différents plans et programmes de gestion des déchets ont donc été élaborés afin de limiter leurs impacts et les coûts financiers qu’ils engendrent.
On peut citer :
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Sources et liens
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www.bretagne.developpement-durable... www.developpement-durable.gouv.fr www.observatoire-dechets-bretagne.org www.irep.ecologie.gouv.fr/IREP |