Atlas de l'environnement du Morbihan
La pêche et l'aquaculture
Les hommes ont sans doute depuis toujours prélevé les ressources halieutiques pour leur alimentation. Les modes de prélèvement ont pourtant évolué, notamment avec l’apparition de nouvelles techniques. | Aujourd’hui, les productions ont deux origines :
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Le contexte national et breton
En 2008, les ventes de produits de la pêche en France (troisième producteur européen) ont représenté 205 025 t pour un chiffre d’affaire total de 614 800 K€ (source : France Agrimer).
En Bretagne, l’activité de pêche est fortement ancrée dans la société. Tous les types de pêche sont représentés et toutes les principales espèces sont produites : poissons, crustacés, mollusques, algues… |
Avec plus de 40% de la production nationale, la Bretagne est la première région française pour la pêche avec des captures estimées à 84 802 t en 2008 pour une valeur de 279 287 K€ (source : France Agrimer). La pêche et l’aquaculture représentent 7 714 emplois en mer et dans la conchyliculture (huîtres, moules), mais aussi des emplois à terre dans le mareyage et la transformation (surgélation, conserverie, produits séchés et fumés). |
La pêche professionnelle dans le Morbihan
Les principaux ports de pêche
L’administration de la mer exerce la gestion sociale des marins, l’enregistrement des navires et des rôles d’équipage, la gestion du Domaine Public Maritime (DPM), la saisie et le traitement des statistiques de pêche, les fonctions de contrôle et de police. La Direction départementale des Affaires Maritimes (DDAM) -prochainement fusionnée avec la Direction Départementale de l’Equipement et de l’Agriculture (DDEA) au sein de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM)- est le service déconcentré du MEEDDM (Cf. chapitre “Les acteurs de l’environnement”).
Sur le plan de l’organisation administrative, les quartiers maritimes (Cf. Carte 1) ne subsistent plus que pour l’immatriculation des navires et l’identification des marins, mais de nombreuses données restent disponibles à cet échelon. |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 1 : Principaux ports de pêche et quartiers maritimes du Morbihan |
Dans le Morbihan, seuls les ports de Lorient et de Quiberon disposent d’une halle à marée (enchères), les autres places étant de simples lieux de débarquement plus ou moins dotés d’infrastructures de conditionnement des produits de la pêche (source : DDAM). | Après Boulogne-sur-mer, Lorient est le 2ème port de pêche français en terme de débarquement, avec environ 19 000 t en 2008, toutes espèces confondues, pour une valeur de 48 510 K€ (source : France Agrimer). La production y est majoritairement issue de la pêche hauturière industrielle par des bateaux d’une taille supérieure à 20 mètres ; la pêche est conditionnée directement à bord lors de sorties d’une durée supérieure à 96 heures. | Quiberon constitue la 2ème criée du Morbihan avec 1 166 t et un chiffre d’affaire de 5 313 K€ en 2008 (source : France Agrimer).
Etel, Belle-Ile, Houat, Hoedic, Groix, Port- Louis, Le Bono, Séné/Ste Anna, Pénerf, Pénestin/Tréhiguier… sont plutôt des ports spécialisés dans la pêche côtière artisanale (Cf. Carte 1). |
363 bateaux et 841 emplois
Sur les 5 256 bateaux que comptait la France en 2006, environ 7% étaient rattachés à des quartiers maritimes morbihannais (soit 363 navires). Les navires sont libres de s’immatriculer dans le quartier maritime de leur choix. Les caractéristiques des flottilles des différents quartiers maritimes sont présentées dans le Cf. Tableau 1.
Les pêcheurs étaient au nombre de 861 dans le Morbihan en 2006 (source : IFREMER). Ils constituent le premier maillon d’une filière qui concerne plus de 4 000 emplois directs dans le département (Monnier, 2008). |
Tableau 1 : Caractéristiques des flotilles de pêche dans les différents quartiers
* Capacité intérieure du navire, augmentée de toutes les constructions élevées au-dessus du pont. Se mesure en tonneaux de jauge de 2,83 m3. ** Nombre d'équivalents temps plein approximé à partir du nombre moyen de marins présents à bord de chaque navire au cours de l'année. Sources : Ifremer (2006) |
Depuis une vingtaine d’années, le nombre de navires diminue fortement au niveau national comme au niveau départemental. En 2006, le Morbihan comptait 363 bateaux de pêche, contre 482 en 1994, ce qui constitue une baisse d’environ 25% (source : IFREMER).
Sur la même période, la puissance des bateaux a baissé de 40% avec l’érosion de la flotte industrielle et semi industrielle. Les quantités de ventes de pêche fraîche ont dans un même temps peu diminué (Cf. Figure 1). |
Figure 1 : Evolution des quantités de ventes de pêches fraîches Source : OFIMER |
Tous les bateaux n’utilisent pas les mêmes engins de pêche pour les mêmes durées d’activités. Les types de pêche les plus répandus sont la pêche au chalut, au filet, à la palangre et au casier. Suivant les engins et l’utilisation que l’on en fait, les impacts environnementaux vont être différents. | Les espèces capturées varient en fonction des engins et techniques utilisés : les chaluts vont capturer essentiellement des espèces pélagiques (merlu, dorade, sardine…), démersales (grenadier, empereur…) et benthiques (sole, langoustine…) ; les dragues utilisées princi- | palement à Groix, Belle-Ile et dans le Golfe du Morbihan prélèvent des palourdes, des praires, des pétoncles, des coquilles St-Jacques ; la pêche aux casiers permet de capturer les crustacés (homards, crabes, crevettes, araignées…) ainsi que des seiches dans le Golfe du Morbihan et ses abords (au printemps). |
Les zones de pêche fréquentées
Les bateaux morbihannais pêchent dans la zone Atlantique nord-est telle qu’elle est définie par le Conseil International pour l’Exploration de la Mer (CIEM).
Cependant tous les bateaux n’ont pas le même rayon d’action : 81% des bateaux sont “côtiers” (plus de 75% de l’activité est située dans les 12 milles nautiques), 12% sont “mixtes” (entre 25 et 75% dans cette zone) et 7% sont “larges” (à plus de 12 milles des côtes françaises). Ces proportions varient en fonction des quartiers maritimes (Cf. Carte 2). La zone côtière bien qu’étroite abrite généralement les habitats marins les plus variés et les plus productifs. |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 2 : Répartition du nombre de navires selon leur rayon d'action par quartier maritime en 2006 dans le Morbihan |
Les quantités et les espèces pêchées
En 2006, la pêche fraîche dans le Morbihan a atteint 24 039 t (environ 7,6% de la production nationale) réparties comme suit (source IFREMER) : 20 302 t à Lorient (84,5%), 2 290 t à Auray (9,5%) et 1 447 t à Vannes (6%) pour un chiffre d’affaires de 71 millions d’euros pour l’ensemble du Morbihan.
Vannes produit majoritairement des coquillages, Lorient majoritairement des poissons et Auray est plus diversifié (Cf. Figure 2). Les exploitants morbihannais ne récoltent pas d’algues par bateaux, en raison d’une ressource en macro-algues insuffisante. |
Figure 2 : Part des productions en tonnage par groupe Source : Direction des pêches maritimes |
Bateau de pêche côtière |
La pêche à pied professionelle
La pêche à pied professionnelle et son régime juridique n’ont été définis que récemment par le décret 2001-426 du 11 mai 2001, complété par un arrêté ministériel du 11 juin 2001 et une circulaire d’application du 11 novembre 2001. L’exercice de cette pratique est soumis à l’obtention d’un permis délivré par les affaires maritimes.
249 permis de pêche étaient délivrés dans le Morbihan en 2008 (source : DDAM) pour exploiter divers gisements comme par exemple : les |
gisements de palourdes du Golfe du Morbihan, de la rivière d’Auray et de l’estuaire de la Vilaine, le gisement de coques de la rivière d’Etel et le gisement de tellines de Penthièvre (Monnier, 2008).
Les algues peuvent également faire l’objet d’une récolte à pied, mais cette activité reste peu développée dans le Morbihan, bien que la Bretagne soit la principale zone littorale d’Europe pour le ramassage des algues. |
La pêche professionnelle continentale
La pêche professionnelle continentale est peu développée en France. Elle a fortement décliné au XXème siècle, en passant de plusieurs milliers de pêcheurs professionnels à seulement 800 aujourd’hui, au niveau national. En 2005, elle représentait 2 000 t pour un chiffre d’affaires de 14,5 millions d’euros. Dans le Morbihan, c’est la pêche au tamis de la civelle (jeune anguille) qui est la plus développée. | Elle est pratiquée dans l’estuaire de la Vilaine et produit aujourd’hui entre 10 et 20 t par an pour un chiffre d’affaires supérieur à deux millions d’euros. Cette pêche a atteint jusqu’à 200 t au début des années 80 mais a été fortement régulée face à la baisse des arrivées de civelles et à la diminution des stocks d’anguilles (IAV, 2005). |
La pêche de loisir dans le Morbihan
La pêche de loisir est définie comme la pêche dont le produit est destiné à la consommation exclusive du pêcheur et de sa famille. Elle peut être pratiquée soit sur le domaine marin, soitsur le domaine continental. |
Pêche de loisir marine
4 types de pêche de loisir cohabitent sur le littoral morbihannais : la pêche à pied, la pêche embarquée, la pêche du bord et la pêche sous-marine.
La pêche sur l’espace maritime est difficile à estimer car elle ne nécessite pas de permis de pêche contrairement à la pêche en eau douce. De plus le nombre de pêcheurs augmente avec l’arrivée des touristes et lors des forts coefficients de marées. Les pêcheurs sont soumis à une réglementation stricte : taille minimale et quantité des captures, caractéristiques et conditions d’emploi des engins de pêche, zones de pêche, périodes, interdictions et arrêtés de pêche. Par exemple, la pratique de la pêche à pied est interdite sur certaines zones : parcs conchylicoles, zones de tranquillité des oiseaux et herbiers de zostères. Les sites les plus fréquentés sont sur la façade atlantique : petite mer de Gâvres, baie de Quiberon, Damgan, Sarzeau/ Penvins, Pénestin. De plus les pêcheurs à pieds doivent respecter les classements de salubrité de l’eau des zones de production statués par arrêté préfectoral (Cf. chapitre : “Les atteintes à l’eau et aux milieux aquatiques). |
Pêcheurs à pied à Quiberon |
Pêche de loisir continentale
Figure 3 : Evolution du nombre d’adhérents Source : ONEMA Agrandir la carte Exporter la carte Carte 3 : Domaine piscicole du Morbihan |
La Fédération du Morbihan pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (FDPPMA 56) a caractère d’utilité publique.
Elle travaille avec les 26 A.A.P.P.M.A. (Association Agréée de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique) qu’elle fédère pour offrir aux pêcheurs une pêche de qualité, simple d’accès, axée sur la recherche de poissons sauvages. L’adhésion à une association de pêche et de pisciculture agréée par la préfecture est obligatoire pour exercer le droit de pêche. En 2003, on comptait dans le Morbihan 21 pêcheurs pour 1 000 habitants. Mais ce nombre tend à diminuer depuis une dizaine d’années (Cf. Figure 3). La pratique de la pêche en eau douce et de la gestion des ressources piscicoles est réglementée de façon différente, (on parle de contexte piscicole) dans les cours d’eau à salmonidés (Truite, Saumon, etc.) dits de première catégorie et ceux à cyprinidés (Carpe, Brochet, etc.), dits de deuxième catégorie. Les cours d’eau morbihannais sont principalement de première catégorie (Cf. Carte 3). |
Pêcheur à la ligne en rivière |
L'aquaculture dans le Morbihan : conchyliculture et pisciculture
L’aquaculture est une activité apparue progressivement en parallèle de la pêche : la conchyliculture et la pisciculture continentale datent de la seconde moitié du XIXème siècle, alors que la pisciculture marine est une activité plus récente (années 1970), car plus difficile à maîtriser. | En 2005, l’aquaculture française représentait un chiffre d’affaires de 525 millions d’euros pour une production totale de 240 000 t environ (80% de conchyliculture, 3,3% de pisciculture marine et 16,7% de pisciculture continentale) (OFIMER, 2008). |
La conchyliculture
Le Morbihan est un territoire caractérisé par une succession de baies, golfes et estuaires qui offrent de nombreuses potentialités de culture.
C’est le premier centre conchylicole de Bretagne et le 2ème département ostréicole français après la Charente Maritime. Sept principales zones conchylicoles peuvent être distinguées (Cf. Carte 4). Il existe trois types de productions dans le Morbihan : l’ostréiculture (huîtres), la mytiliculture (moules) et la vénériculture (palourdes). Les activités conchylicoles se déroulent sur le Domaine Public Maritime (DPM) ou à la lisière entre la terre et la mer, sur le domaine privé, dans des installations à sec (chantiers ostréicoles) et en eau (claires et bassins). La concession est le droit, accordé par l’Etat, d’exploiter privativement le DPM. Elle délimite l’espace, l’usage et le temps d’occupation du DPM. En 2006, 6 072 ha de surfaces étaient concédées à la conchyliculture dans le Morbihan, soit plus de la moitié du total des concessions bretonnes (DDAM, 2006). Les conchyliculteurs du littoral morbihannais font partie de la section régionale conchylicole de Bretagne sud, territoire qui s’étend de la baie de Douarnenez (Camaret) à l’estuaire de la Loire (Le Croisic). 93% des conchyliculteurs adhérents à cette organisation interprofes- sionnelle exploitent des concessions localisées dans le département du Morbihan. Au sein de toutes les surfaces exploitées en Bretagne sud, les techniques d’élevage sont différentes : 47% à plat eau profonde (Baie de Quiberon), 25% à plat sur estran, 22% en surélévation (sur table, poches ou casiers), 5% sur bouchots (pour les moules) et 1% avec d’autres techniques plus marginales (Potin, 2005). En 2006, 374 entreprises conchylicoles avaient leur siège dans le Morbihan (soit 45% des entreprises conchylicoles bretonnes). Elles employaient 1 100 personnes en équivalent temps plein (1 335 emplois) (DDAM, 2006). La production conchylicole (Cf. Tableau 2) dans le Morbihan génèrerait un chiffre d’affaires estimé à 57 M€ par le Conseil général en 2007. |
Tables ostréicoles dans le Golfe du Morbihan Agrandir la carte Exporter la carte Carte 4 : Principales zones conchylicoles dans le Morbihan en 2004 Tableau 2 : Production conchylicole dans le Morbihan en 2004
* Données CNC, 2004 Source : SRC, 2004 |
En Bretagne sud, la culture des huîtres représente 69,3% et celle des moules 7,2% des surfaces exploitées. Bien que l’ostréiculture soit dominante, les cultures marines en Bretagne sud ont la particularité d’être variées. Ainsi 23,5% des surfaces exploitées concernent des mélanges ou d’autres coquillages : palourdes, coques… (Cf. Figure 4). |
Figure 4 : Répartition des superficies par culture marine Source : Potin, 2005 |
La pisciculture
La pisciculture est la branche de l’aquaculture qui désigne l’élevage des poissons dans des espaces entièrement ou partiellement clos (bassins, nasses, cages…). | La pisciculture peut être de trois types : salmoniculture, pisciculture marine et pisciculture d’étang. Seules les deux premières catégories sont présentes dans le Morbihan, la pisciculture en étang restant marginale. |
La pisciculture marine dans le Morbihan
C’est une activité peu développée dans le département. Seules deux exploitations piscicoles marines produisent exclusivement des bars : | l’une basée à Crac’h produit 15 à 20 t d’adultes pour la consommation et l’autre basée à Ploemeur produit 18 t d’alevins (de poids inférieur à 5 grammes) pour l’exportation (source : DSV). |
La salmoniculture
En Bretagne, environ 10 000 t de salmonidés sont produites chaque année (35 000 en France), essentiellement dans le Finistère et dans les Côtes d’Armor. Dans le Morbihan, il n’existe aujourd’hui plus que deux piscicultures continentales significatives qui produisent exclusivement des truites arc-enciel : l’une située le long du Scorff à Inguinel produit 150 t par an et l’autre située à Melrand le long de la Sarre produit 140 t par an. | Les niveaux de production sont fixés par arrêté préfectoral car les piscicultures peuvent être sources de pollutions si les rejets dépassent les capacités épuratrices des cours d’eau.
Aucune exploitation d’algoculture n’est installée dans le Morbihan. |
Synthèse et enjeux
La pêche et la conchyliculture morbihannaises ont une place importante dans l’économie locale mais aussi nationale.
Lorient est le deuxième port de pêche français (avec 21 545 t produites en 2007), et le Morbihan est le 1er centre conchylicole de Bretagne (avec 22 650 t produites en 2004) et le 2ème département ostréicole français. Schématiquement, on peut distinguer trois pôles d’activités principaux (DDAM, 2006) :
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L’économie des pêches et de l’aquaculture dans le Morbihan pèse plus de 130 millions d’euros auxquels s’ajoutent le mareyage et les transformations (211 millions d’euros en 2001 sur le port de Lorient).
Selon la Chambre de Commerce et d’Industrie, la filière “commerce et industrie du poisson” compte 187 établissements et 1 566 salariés dans le Morbihan. Seules les activités de pêche de l’algue et d’algoculture sont très peu développées du fait d’une ressource insuffisante. Face aux enjeux relatifs en particulier au maintien de la ressource, il est important d’encourager une pêche durable qui inclut la viabilité biologique, écologique, économique et sociale du système. |
Gérer durablement les ressources
La pêche a un poids économique important pour de nombreux pays côtiers, mais avec la croissance des volumes pêchés, elle est confrontée à la raréfaction des ressources. L’accroissement de la population mondiale et le changement des habitudes alimentaires ont provoqué depuis une trentaine d’années, une surexploitation des principaux stocks de poissons au niveau mondial.
Le secteur de l’Atlantique nord-est dans lequel pêchent les navires morbihannais voit la majorité de ses ressources halieutiques traditionnelles pleinement exploitées, surexploitées ou épuisées (www.fao.org). Grâce à la Politique Commune de la Pêche (PCP), l’Europe tente de maintenir le difficile équilibre entre la sauvegarde de la ressource et celle de l’activité de pêche. |
Une pêche durable doit permettre une production de ressources soutenables avec une certaine prospérité économique. En France, l’IFREMER assure le suivi des pêcheries et établit des diagnostics sur l’état des principaux stocks exploités. La fixation de Totaux Admissibles des Captures (TAC) consiste à déterminer les quantités maximales de poissons qui peuvent être prélevées par unité de temps sur une espèce particulière évoluant dans une zone précise.
La pêche est également une grande consommatrice d’énergie : en Europe, la quantité moyenne de gasoil nécessaire pour pêcher 1kg de poisson est de 0,5 litre. En eau douce, les espèces sont touchées par les obstacles à la migration, |
la disparition de certaines zones de reproduction ou d’habitats suite à des interventions sur les cours d’eau.
Dans le cas des anguilles, la pêche professionnelle à la civelle constitue une pression supplémentaire. Face à ces enjeux, les actions à mener concernent l’optimisation de l’organisation de la pêche, les opérations de repeuplements, une meilleure gestion des ressources d’eau douce, et la mise en oeuvre d’aménagements raisonnés : mises en place de passes à poissons au niveau des barrages et écluses, aménagements et maintien de frayères et réhabilitation d’habitats piscicoles. Des stations de contrôle permettent d’estimer les stocks comme sur le Scorff. |
Concilier différentes activités : partager l’espace et maintenir une bonne qualité de l’eau
De nombreux acteurs concentrés sur le littoral agissent sur la qualité de l’espace : administrations d’Etat, collectivités territoriales, pêcheurs, conchyliculteurs, agriculteurs, riverains, touristes, plaisanciers, randonneurs... Dans ce socio-système, il peut exister une compétition pour l’espace.
Dans ce cadre, le Schéma de mise en valeur de la mer (SMVM) du Golfe du Morbihan est un outil d’aménagement du territoire et de porté à connaissance qui |
vise à une meilleure intégration et valorisation du littoral dans une démarche globale d’aménagement durable du territoire.
Par ailleurs, les espèces aquatiques sont très sensibles à la qualité de l’eau dont chaque acteur est responsable. Les cultures marines, notamment, nécessitent une eau de bonne qualité bactériologique et chimique pour que les espèces puissent se développer et être consommées. La présence de la conchyliculture et de la |
pêche à pied dans le Morbihan pourrait alors être considérée comme un atout car elles jouent un rôle indirect sur la veille sanitaire (Cf. chapitre : “L’atteinte à l’eau et aux milieux aquatiques “).
Cependant, même si les aquacultures ont besoin d’une eau de qualité, elles peuvent aussi être responsables de pollutions de façon ponctuelle comme cela a été le cas sur le Scorff. Elles doivent maîtriser leurs propres rejets en cas d’aquaculture intensive. |
Respecter les milieux naturels et les paysages
Les activités de pêche et d’aquaculture sont fortement dépendantes de l’état de santé du milieu naturel. La préservation de l’environnement contribue donc à maintenir une activité durable.
Pour la pêche maritime, il est indispensable d’encourager le développement de techniques et pratiques de pêche sélectives, plus respectueuses de l’environnement. Des aires marines protégées peuvent être également instituées au titre du réseau Natura 2000 (Cf. chapitre : “La protection et la gestion du patrimoine naturel et des paysages”). |
Pour l’aquaculture, un développement raisonné de l’activité doit passer par l’insertion paysagère des exploitations, une gestion des déchets produits et le maintien d’une bonne qualité de l’eau.
Enfin certains impacts sont encore aujourd’hui mal connus, comme par exemple : l’impact éventuel des parcs ostréicoles sur la sédimentation (pratique de consolidation des sols avec du sable et des éléments coquillers) et sur la modification des courants (De Kergariou, 1996), l’impact des différentes pratiques de pêche sur la biodiversité, effet des piétinements par la pêche à pied… |
Bon nombre de questions doivent encore faire l’objet de recherches pour aboutir à une pêche durable dans un souci de viabilité économique et de préservation de l’environnement (Le Gall, 2006). |
Sources et liens
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www.bretagne-environnement.org |