Structure, lithologie et hydrologie

Les régions naturelles constituées de terrains anciens agencés de façon complexe, comme le sous-sol du Morbihan, ne permettent pas le stockage de l'eau sous la forme de nappes phréatiques classiquement décrites dans les régions à sous-sol sédimentaire (par exemple le bassin parisien). Les eaux météoriques s'écoulent superficiellement en alimentant le réseau hydrographique et s'infiltrent dans les roches où elles demeurent piégées en formant des réserves plus ou moins importantes et irrégulières selon leur degré d'altération. Cette eau ne peut s'écouler que si le réseau de fracturation, présent à toutes les échelles, est connecté c'est-à-dire que chaque fracture est mise en relation avec ses voisines de manière à former un drain ( voir schéma )

 À l'échelle régionale, la fracturation est en relation directe avec les grands accidents comme le Cisaillement Sud Armoricain et les failles associées qui constituent un drain naturel pour les eaux météoriques.

Un autre drain naturel important est constitué par les zones de contact, ou limites géologiques, entre les divers composants lithologiques identifiés sur le terrain. Une belle illustration de ce cas est constitué par le contact nord du granite de Ploemeur et des micaschistes du Pouldu ; la conjonction de ce contact lithologique et des failles subméridiennes a conduit à un système hydrologique qui permet de fournir des quantités appréciables (voisines de 150 m3/h) d’une eau d’excellente qualité ( voir schéma )..

 

 Dans le Massif Armoricain , la structure et la lithologie sont fixées depuis le Carbonifère (300 millions d'années) et aucune modification géologique significative n'a perturbé, depuis cette période, l'agencement des terrains.

Cependant, les études actuelles portant sur la topographie et la géomorphologie tendent à montrer que l'activité tectonique reste encore active sous forme de mouvements différentiels verticaux. C'est ainsi que l'ouest du Massif Armoricain a tendance à s'exhausser (1 à 2 mm par an) alors que l'est a tendance à s'abaisser, la limite étant une faille dite "active" qui va de la baie de St. Brieuc à l'estuaire de la Vilaine ( voir illustration)( Bonnet, 1998). Le territoire du Morbihan se trouve dans une zone d'exhaussement moyen, mais la partie située au sud du Cisaillement Sud Armoricain a tendance à s'enfoncer. Ce qui signifie que le Cisaillement a repris du service et qu'il peut être considéré comme une faille active (voir la rubrique "Failles, Cisaillements, Décrochements…Eléments de géologie structurale"). Ces mouvements actuels, dont l'exemple peut être pris dans le séisme du 30 septembre 2002 ( Voir article de presse et communiqué Renass ), pourraient paraître anecdotiques s'ils ne modifiaient pas, à terme, la morphologie du réseau hydrographique et donc le régime de l'écoulement des eaux météoriques.

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