En raison du nombre de travaux qui y sont menés, cette région offre un degré de précision et d’élaboration des données qui ne se retrouve pas dans le reste du département. Elle offre de plus la caractéristique d’être la seule région du Morbihan où les structures récentes peuvent clairement être analysées tant à partir des cartes topographiques qu’à partir des données satellitaires.
Ce sont des limites structurales d’âge Carbonifère (Paléozoïque supérieur ) , autour de 300 millions d’années) particulièrement significatives de la fin de l’histoire géologique de la Chaîne Hercynienne de l’ouest de l’Europe.
Deux systèmes de structures ont été distingués :
le système de Vannes formant une bande sub-verticale de roches très déformées ( mylonites et ultramylonites ) de 4 Km d’épaisseur environ orientée nord-ouest/sud-est (approximativement selon l’alignement Pluvigner, Meucon, Saint Avé, Lauzach, Noyal-Muzillac) et appartenant à une structure intéressant la totalité de la croûte continentale (jusqu’à 30 Km de profondeur) depuis la pointe du Raz jusqu’à Nantes (branche Sud du Cisaillement Sud Armoricain). Cette structure est une faille verticale à déplacement dextre voisin de l’horizontale, dite faille transcurrente ( voir rubrique " failles, cisaillements, décrochements, … éléments de géologie structurale ") . le système de la presqu’île de Rhuys formant une faille complexe au parcours sinueux, soulignée également par des mylonites sur 200 m d’épaisseur au maximum. De la direction est-ouest entre Kerpont et Sarzeau, la faille passe de manière continue à la direction nord-sud entre Saint Colombier, Saint Armel et Le Hézo et fonctionne en faille senestre normale faiblement inclinée (30 à 40 degrés) vers le sud et le sud-est (combinaison d’un déplacement vertical normal et d’un déplacement horizontal senestre) ( voir rubrique " failles, cisaillements, décrochements, … éléments de géologie structurale "). Entre Le Hézo, Surzur, Ambon et Billiers la faille s’oriente nord-ouest/sud-est, devient verticale et fonctionne en faille purement transcurrente senestre ; elle est associée à la faille secondaire Billiers, Damgan, péninsule de Pénerf qui montre les mêmes caractéristiques. Ces deux systèmes de failles au fonctionnement synchrone, analysés en détail et cartographiés avec une grande précision notamment dans la presqu’île de Rhuys, sont importants du point de vue hydrologique car ils constituent des drains privilégiés pour la circulation des eaux dans le sous-sol. Ce sous-sol représente le socle ancien de la région qui, après son émersion, a été fortement érodé et réduit à l’état de pénéplaine depuis l’ère secondaire : les failles anciennes n’ont donc aucune influence sur la topographie actuelle.
Structures récentes
Ces structures constituent un remarquable réseau de failles qui se distingue du précédent en ce qu’il conditionne directement la topographie actuelle. L’agencement des courbes de niveau figurées sur les cartes de l’IGN du secteur étudié à l’échelle du 1/25 000éme montre un découpage du socle ancien en blocs surélevés et abaissés notamment dans la presqu’île de Rhuys. L’image satellite SPOT de la région, restituée en MNT ( modèle numérique de terrain ), met en évidence de façon saisissante ce découpage du socle par une série de failles normales orientées NE-SW, partant de Kerpont vers Sarzeau, Saint Colombier, Saint Armel, Le Hézo, La Trinité-Surzur et Lauzach ( voir illustration ) . Ces failles normales, chacune d’un rejet maximum de 40 m, sont décalées les unes par rapport aux autres par des failles normales et fortement décrochantes (déplacement horizontal dominant) orientées nord-ouest/sud-est ( voir rubrique " failles, cisaillements, décrochements, … éléments de géologie structurale ") . On remarquera que ces structures récentes sont nettement sécantes sur les structures anciennes du système de la presqu’île de Rhuys. Par contre, ces structures récentes sont quasiment parallèles aux structures anciennes du système de Vannes, car les dénivelés topographiques actuels coïncident étroitement avec le tracé de la bande de mylonites décrite précédemment : on dit, dans ce cas, que les structures anciennes ont rejoué et ont été rajeunies ou réactivées par des phénomènes géologiques plus récents. Si l’on considère l’ensemble des structures récentes, on voit que le golfe du Morbihan résulte d’un effondrement par paliers consécutivement à une extension du socle ancien selon une direction globalement nord-ouest/sud-est qui devait être encore active au cours de l’ère quaternaire . Ce système récent de failles normales et décrochantes constitue également un réseau de drains privilégiés qui se superpose au précédent, les deux réseaux pouvant interférer dans des conditions qui restent à déterminer. Ils correspondent aux failles dites « profondes » activement recherchées par les hydrogéologues comme ressource en eau dans les socles anciens, dont le Massif Armoricain . |
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