Atlas de l'environnement du Morbihan
La gestion des sites et sols pollués
En complément du volet de connaissance des pressions exercées sur l’environnement (Cf. chapitre : “Les sites et sols pollués”), la politique nationale en matière de sites et sols pollués comprend un | volet de solutions de surveillance et/ou de remédiation à apporter à ces impacts potentiels ou avérés. |
Une responsabilité partagée entre l'exploitant et les pouvoirs publics
Le cadre réglementaire général et ses perspectives d'évolution
Au-delà des contraintes règlementaires générales en matière de sites et sols pollués (Cf. chapitre : “Les sites et sols pollués”), la prévention, la mise en sécurité ainsi que la surveillance des pollutions font également l’objet de dispositions règlementaires.
En matière de prévention, l’exploitant doit ainsi prendre toutes les dispositions nécessaires dans la conception, la construction et l’exploitation des installations pour limiter les risques de pollution accidentelle des sols (arrêté ministériel du 2 février 1998). Des dispositifs de rétention et de confinement peuvent notamment être mis en place pour le stockage de produits dangereux. Concernant les sites récemment découverts, il s’agit de mettre en oeuvre un ensemble de mesures simples afin de mettre en sécurité le site le plus rapidement possible (clôture, enlèvement des produits…). La mise en oeuvre de ces mesures n’est pas conditionnée à la réalisation d‘études longues, elles doivent toutefois être présentées au Conseil Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques (CODERST). Le cadre réglementaire et technique relatif à la gestion des sites pollués est enfin en passe d’évoluer avec la publication des lois de programme dites “Grenelle 1 et 2”, et le projet de directive cadre européenne sur la protection des sols. La loi n° 2009-967 du 3 août 2009, dite de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l’environnement, prévoit notamment :
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Au niveau de la Commission européenne, le projet de directive cadre sur la protection des sols a été étudié une première fois en 2007 et rejeté par les Etats. Il prévoit, dans sa version actuelle présentée par la France, une obligation pour chaque membre :
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Le cas particulier des anciens sites miniers
Le régime minier prévoit un outil de prévention à l’échelle du site : le Plan de Prévention des Risques Miniers (PPRM).
L’objectif d’un PPRM est de garantir la sécurité des personnes et des biens en défi- nissant des principes d’utilisation du sol dans les zones soumises à des risques d’origine minière (tels qu’affaissement, effondrement, fontis, inondation, émanation de gaz dangereux, pollution des sols ou des eaux, émission de rayonnement ionisant). Il s’agit d’un document faisant règlement d’urbanisme. |
Pour cela, le PPRM identifie les nuisances ou risques susceptibles de perdurer à long terme, en intégrant les mesures de mise en sécurité appliquées lors de l’arrêt des travaux.
En Bretagne, une seule étude préalable sur la pertinence de l’élaboration d’un PPRM est en cours sur le site de l’ancienne mine importante de plomb argentifère de Trémuson (22). Quatre à cinq autres sites pourraient faire l’objet d’un tel diagnostic dans les 10 ans à venir, mais le Morbihan ne semble pas devoir nécessiter ce type de dispositions exceptionnelles. |
La connaissance des sites et sols pollués
Depuis 1993, une politique spécifique de prise en compte et en charge des sites pollués a été développée au niveau national, au travers de deux types d’inventaires pour mieux localiser, garder la mémoire des pollutions potentielles, diffuser l’information et évaluer les risques :
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Site industriel abandonné |
Le traitement des sols pollués
Les techniques de dépollution vont être adaptées à chaque type de pollution et fonction de l’usage futur du site.
Le traitement des sites pollués peut se faire sur le sol en place, sur le site après excavation, ou hors site lorsque les sols pollués sont envoyés vers un centre detraitement. Ces techniques peuvent être de nature physique (tri, etc.), physico-chimique (incinération par exemple) ou biologiques (on parle alors de bioremédiation). |
Ces dernières se sont largement développées durant les 10 dernières années car elles sont efficaces pour des concentrations modérées en polluants, peu coûteuses et conviennent à un grand nombre de substances organiques ou non.
Le choix de telle ou telle technique repose sur différents paramètres comme l’hydrologie du site, l’étendue et le niveau de pollution, l’activité biologique du sol, le caractère mobilisable ou non des polluants, leur biodégradabilité, etc. |
Les actions menées sur les sites et sols pollués du Morbihan
Le tableau de bord de chaque site inscrit dans BASOL présente, de manière plus ou moins détaillée en fonction de la disponibilité des infor- | -mations, les dispositifs de surveillance successivement mis en place ainsi que les opérations de dépollution menées (Cf. Tableau 1). |
Tableau 1 : Caractéristiques de surveillance et de traitement des sites pollués du Morbihan
Source : BASOL, 2009 |
La surveillance des sites
Pour les 62 sites bretons inscrits dans BASOL, mais aussi pour ceux qui ne le sont pas encore, l’inspection des installations classées a concentré son action sur l’avancement des procédures administratives et porté une attention particulière au suivi des eaux souterraines, ceci sans attendre le résultatd’investigations ou d’études parfois longues et complexes. | Une centaine de sites en activité au niveau régional, non inscrits dans BASOL mais sur des secteurs potentiellement polluants comme le traitement du bois ou le stockage d’hydrocarbures,font l’objet d’une surveillance des eaux souterraines. |
Dans le Morbihan (Cf. Carte 1), une surveillance des eaux souterraines est en place pour 5 des 11 sites inscrits dans BASOL. Elle est réalisée à travers un réseau de piézomètres, le plus souvent sur une base semestrielle. La majorité des situations vis-à-vis de la qualité des eaux est stable.
Deux sites font également l’objet d’une restriction d’usage des sols et sous-sols, voire de la nappe, pour la culture de produits agricoles. Trois sites sont enfin libres de toute surveillance et de toute restriction : ils ont fait l’objet d’études et de travaux et ne justifient pas de disposition particulière. |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 1 : Localisation et surveillance des sites pollués ou potentiellement |
Les traitements effectués
Les opérations de dépollution menées sur les sites et sols pollués du Morbihan résident essentiellement dans le transfert des déchets, produits et terres retirés des sites vers des centres de stockage et de traitement plus ou moins spécialisés en fonction de leur dangerosité.
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Des mesures d’interdiction d’accès peuvent également être prises afin de mettre en sécurité certains sites. Elles concernent près de la moitié des sites pollués du Morbihan : il s’agit des sites accueillant encore une activité industrielle en cours, ou restant en friche après une activité industrielle. Cette interdiction s’accompagne ou non de gardiennage. |
Sources et liens
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