Atlas de l'environnement du Morbihan
Les risques naturels et technologiques
Les risques sont le résultat de l'aléa (occurrence, intensité et durée d’un événement) et de la vulnérabilité (niveau de conséquences prévisibles d’un phénomène). La vulnérabilité peut concerner les humains, les biens ou l’environnement. Les risques que l’on dit majeurs ont une faible fréquence mais une gravité importante. | Ces risques peuvent être :
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Les risques naturels
Depuis 1983, 1 038 arrêtés de catastrophes naturelles ont été publiés au journal officiel pour le Morbihan, dont environ 80% sont le résultat de seulement 4 événements majeurs (Cf. Figure 1).
La majorité de ces arrêtés concernent des tempêtes et des inondations. |
Figure 1 : Evolution du nombre d’arrêtés de catastrophes naturelles publiées Source : BD Gaspar |
Depuis 1983, le nombre d’arrêtés de catastrophes naturelles varie de 1 à 12 selon les communes (Cf. Carte 1).
Pourtant, ce ne sont pas toujours les communes exposées au plus grand nombre de risques qui enregistrent le plus grand nombre de catastrophes naturelles. |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 1 : Risques naturels par commune dans le Morbihan |
La perception sociale des risques naturels est influencée par la connaissance qu’ont les habitants des menaces auxquelles ils sont exposés et de leur lieu de résidence. Une enquête CREDOC & IFEN (2004) a permis d’obtenir les résultats suivants pour l’ensemble de la France et pour un territoire “ouest” regroupant, la Bretagne, les Pays de la Loire et le Poitou-Charentes (Cf. Tableau 1). | |||||||||||||||||||||
Tableau 1 : Risques naturels auxquels la population se sent le plus exposé
Source : CREDOC & IFEN, 2004 |
Le risque de tempête
Parmi
les risques climatiques, on recense la canicule, la neige et la
tempête. C’est aux tempêtes que le Morbihan est le plus exposé. Le
terme de “tempête” est utilisé lorsque les vents moyens dépassent 89
km/h pendant 10 minutes (soit le degré 10 de l’échelle de Beaufort). Les tempêtes sont dues à d’importants contrastes de température et de pression de différentes masses d’air. |
Bien
que ce risque concerne l’ensemble des communes du département, ce sont
les secteurs les plus proches du littoral qui sont les plus
vulnérables, d’autant plus que la force des vents y est généralement
plus importante. Les tempêtes de 1987, 1995, 1999 et 2008 en sont l’illustration, avec des vents de sud ouest qui ont atteints jusqu’à 180 km/h dans les îles, 166 km/h à Lorient et 144 km/h à Ploërmel en 1987. |
L’essentiel des tempêtes se
produit pendant la saison froide, entre les mois d’octobre et de mars.
Quelques orages d’été sont également accompagnés de vents forts. Les tempêtes proviennent de manière préférentielle de secteurs compris entre le 220 et 320° (sud-ouest à nord-ouest) (Lemasson, 1999). |
Le risque d'inondation
Ecluse à St Gobrien lors d’un épisode de crue |
Les
inondations sont le résultat de crues (augmentation, généralement
rapide, du débit des rivières). Les inondations se produisent le plus
souvent par débordement fluvial dans le département, mais il existe
différents types d’inondations :
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Les inondations sont souvent le résultat d’épisodes de précipitations de forte intensité et de longue durée.
Le risque d’inondation dans le Morbihan, comme en France, est le risque le plus important, avec un aléa et une vulnérabilité assez forts. Ceci s’explique en partie par les caractéristiques du réseau hydrographique morbihannais : de grands bassins versants, un réseau hydrographique (notamment secondaire) dense qui compte un linéaire total de 6 871 km (source : BD Carthage), une configuration géomorphologique particulière (pentes, incisions des vallées), un niveau d’infiltration faible entraînant un ruissellement fort et peu d’obstacles comme les bocages par exemple. 127 communes sont exposées à l’aléa inondations. Mais, les communes sont plus ou moins vulnérables au risque d’inondation (Cf. Carte 2). |
Ainsi
seulement 82 communes du département présentent une vulnérabilité, dont
47 ont une vulnérabilité faible, 18 ont une vulnérabilité moyenne et 17
ont une vulnérabilité forte. Les autres communes sont considérées comme
sans enjeu (Conseil général du Morbihan, 2006). La vulnérabilité prend en compte les habitations, les commerces, les routes et les activités humaines. Sur les 82 communes vulnérables, 530 habitations sont considérées comme exposées, dont 220 dans le bassin versant de l’Oust et 170 dans le bassin versant du Blavet. |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 2 : Diagnostic de vulnérabilité aux inondations par commune |
Le risque de submersion marine
Les
submersions marines sont des inondations épisodiques des terres basses
situées en dessous du niveau des plus hautes eaux. La frange côtière
continentale est alors envahie par les eaux marines. Depuis 1983, 32 arrêtés de catastrophes naturelles ont été inscrits au journal officiel pour submersion marine. 30 d’entres eux, sont le résultat de la tempête d’équinoxe du 9 mars 2008. En effet, la submersion marine est souvent le résultat de la conjonction d’une marée d’équinoxe et d’effets météorologiques. Les tempêtes provoquent alors une surcote de l’amplitude de marée. En 2008, de forts coefficients de marées et des vents mesurés à 137 km/h à Vannes ont entraîné des submersionsmarines jusqu’à Auray. Les phénomènes de submersion ont plusieurs causes possibles :
Les ouvrages de défenses ont été recensés et 26 sites sensibles au risque de submersion marine ont été définis (Cf. Carte 3). Mais 5 sites semblent prioritaires : l’anse du Stole à Ploemeur, la grande plage de Gâvres, Suscinio à Sarzeau, la Grée Penvins à Sarzeau et Banaster (Tourolle, 2003). |
Ouvrage de défense contre la mer Agrandir la carte Exporter la carte Carte 3 : Sites sensibles à la submersion marine dans le Morbihan |
Le risque d'évolution du trait de côte
L’érosion
côtière est classée au sein des risques de mouvements de terrain. Les
mouvements de terrain correspondent à des déplacements du sol ou du
sous-sol qui peuvent être plus ou moins brutaux. Ils peuvent avoir une
origine naturelle ou anthropique. On ne différencie pas moins de 7
types de mouvements de terrain qui peuvent intervenir dans différents
milieux et être plus ou moins rapides :
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Le
Morbihan n’est pas sujet à des mouvements de terrain de grande ampleur,
il est plutôt exposé à des mouvements de terrain lents, telle que
l’érosion littorale. Il s’agit d’un phénomène discontinu qui dépend
essentiellement de trois types de facteurs :
L’évolution du trait de côte peut être influencée par toute perturbation anthropique de ces deux paramètres, notamment (Yoni & al., 2001) :
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En outre, les risques d’érosion côtière et de submersion marine sont affectés par l’élévation du niveau marin résultant du changement climatique (Cf. ci-après “Les effets du changement climatique”). La Cf. Carte 4 recense les sites pour lesquels des évolutions significatives du trait de côte ont été mesurées ou constatées. La plupart des secteurs à surveiller concernent des zones d’érosion. Sur 28 sites, 22 reculent et 6 s’engraissent. |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 4 : Zones vulnérables à l’évolution du trait de côte dans le Morbihan |
Le risque de feux de foréts
Ce
qui est appelé “feu de forêt” est en fait tout incendie qui se déclare
et se propage dans toutes les zones boisées (forêts, landes,
broussailles, friches…). Les bois et forêts couvrent plus de 19% du territoire morbihannais, les landes environ 2,4% (Cf. chapitre : “Les milieux naturels”), ce qui constitue autant de zones vulnérables au risque de feu de forêt. L’importance et la nature de la végétation (comme par exemple les pins maritimes qui couvrent environ 32 000 ha dans le département) ainsi qu’un climat ensoleillé relativement sec en été, sont autant de paramètres quiaugmentent la rapidité de propagation du feu. |
Ceci pourrait expliquer que le Morbihan fait partie des départements où l’on recense le plus de départs de feux (en moyenne 120 départs de feu par an depuis 1976). Il est placé avec un risque de niveau 4 sur une échelle de 1 à 5 au niveau national (Préfecture du Morbihan, 2009), le niveau 5 étant le plus élevé. Le Morbihan est le 9ème département français en terme de nombre de départs de feux et le 21ème en terme de surface parcourue par le feu (avec environ 30 fois moins de surface parcourue par le feu que le premier, suivant les moyennes annuelles 1992-2005). Mais pour ces deux paramètres il est le premier département de la moitié nord de la France. | L’abandon des usages agricoles des landes et les plantations de conifères (espèces très pyrophiles) ont entraîné une augmentation progressive du risque de feu de forêts à partir de 1950 (Morvan, 1991). En 1976, la surface incendiée dans le Morbihan dépassait celle de la Provence (262 départs de feu pour 3771 ha parcourus par le feu dont environ 2 000 hectares dans la forêt de Molac). |
En
1984, c’est le massif forestier de Pinieux à Sérent qui a subi des
dommages importants avec environ 450 hectares parcourus par le feu. Des
incendies importants ont également eu lieu lors de périodes propices (Cf. Figure 2) : sécheresse et grands vents en 1989, 1990, 1996 et 2003.
Le risque de départ de feu est plus important sur la période de mars à octobre avec des pics en avril (période des brûlages) et en juillet/août/septembre (doux et secs). Il existe trois formes de feu en fonction de la végétation : des feux de sol, des feux de surface et des feux de cimes. La structure du groupement végétal joue un rôle important dans le risque de départ de feu et dans la propagation de l’incendie (Forgeard, 1986). La grande majorité des feux est due à des actes de malveillance. Dans le département, 86 communes ont un risque de feu de forêt connu dont 18 sont comprises dans des zones particulièrement sensibles (selon arrêté préfectoral du 21 février 2008) (Cf. Carte 5). Après un feu d’espace naturel, les paysages sont souvent transformés et la faune et la flore subissent des dommages importants. Le tapis végétal peut être atteint à divers degrés. Le type (rejets et germination) et la vitesse de recolonisation dépendent essentiellement de l’intensité de l’érosion des sols induite par le feu. La végétation n’est pas la seule à subir les conséquences des feux de forêts. Les organismes du sol, les reptiles, les batraciens, les oiseaux et les mammifères sont également atteints, soit directement par le feu, soit par les impacts sur le milieu. Enfin, le microclimat forestier et les paramètres physico-chimiques du sol sont modifiés plus ou moins durablement (Morvan, 1991). Les hommes sont très rarement touchés contrairement aux feux issus des risques domestiques. |
Figure 2 : Evolution des surfaces parcourues annuellement Source : BD Gaspar Agrandir la carte Exporter la carte Carte 5 : Risque de feu d’espaces naturels dans le Morbihan |
Les landes sont des milieux sensibles aux incendies |
Le risque de séisme
Les
séismes sont l’une des manifestations de la tectonique des plaques.
L’activité sismique est concentrée le long de failles, là où s’exercent
des frottements. D’un point de vue historique, les séismes dont l’épicentre était situé dans le Morbihan, n’ont jamais dépassé une intensité épicentrale de 7 (le 9 janvier 1930 à Meucon) sur une échelle de 1 à 12. L’intensité mesure les dommages à la différence de la magnitude qui mesure l’énergie libérée. La plupart du temps, l’épicentre se situe le long du Cisaillement Sud-Armoricain (Cf. chapitre : “La géologie”). C’est le long de ce cisaillement que les secousses sont le plus ressenties du fait de la direction des ondes sismiques. |
Par
exemple, le séisme du 30 septembre 2002 dont l’épicentre était situé
dans les environs d’Hennebont a été ressenti jusqu’à Poitiers. Pourtant, les dégâts ont été mineurs, seulement deux communes ont fait l’objet d’un arrêté de catastrophe naturelle. Plus rarement, des séismes ont lieu sur des petites failles, mais sont d’intensité moins importante. Selon le bureau central sismologique français, le socle granitique serait peu favorable aux amplifications locales des secousses ce qui expliquerait que les intensités enregistrées soient faibles en regard de la magnitude des séismes. |
Le “plan séisme”, programme national de prévention du risque sismique, a débuté le 21 novembre 2005. La première étape a permis d’établir une carte des aléas sismiques à l’échelle communale. Cette carte probabiliste a été construite en tenant compte des périodes de retour. Le Morbihan se situe dans une zone d’aléa faible comme l’ensemble de la Bretagne. Ce projet de futur zonage est réalisé par la France en vue de l’application des nouvelles normes de construction européennes Eurocode 8. |
Les risques technologiques
La
base Analyse, Recherche et Information sur les Accidents (ARIA), du
Bureau d’Analyse des Risques et des Pollutions Industrielles (BARPI)
recense sur la période 1998-2008 un total de 143 accidents mineurs de
différentes typologies dont plus des 2/3 sont des incendies
technologiques dans le Morbihan (Cf. Figure 3).
La base ARIA n’enregistre pas d’accidents technologiques majeurs pour le Morbihan. Elle ne prend notamment pas en compte les marées noires, alors que par exemple, le naufrage de l’Erika a fait de nombreux dégâts, au niveau des écosystèmes côtiers notamment. |
Figure 3 : Répartition du type d’accidents technologiques 1998-2008 Source : Base ARIA |
Le risque industriel
Le
Morbihan fait partie des départements où l’on dénombre le moins
d’établissements à risques avec seulement 6 installations Seveso (4 à
haut risque que l’on appelle “Seuil Haut” et 2 à risque que l’on
appelle “Seuil Bas”) sur les 1 171 installations Seveso que comptait la
France en 2006. Les établissements sont considérés comme dangereux lorsque la zone de danger dépasse le site industriel ou qu’il existe un risque de propagation toxique. Ainsi, 3 silos de grande taille, 6 installations de réfrigération à l’ammoniac, un site de stockage de chlore et un dépôt d’hydrocarbures présentent également un risque industriel, bien que leuractivité ne soit pas prise en compte par la procédure Seveso. Ceci porte à 19, le nombre d’établissements à risques dont 5 des plus dangereux (Seveso) sont situés dans le secteur de Lorient (Cf. Carte 6). |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 6 : Etablissements présentant un risque industriel dans le Morbihan en 2008 |
Les
types de risques varient en fonction des produits mis en oeuvre. Le
risque industriel correspond aux événements accidentels qui peuvent se
produire sur un site industriel et ayant des conséquences de 3
types :
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En 2007, on dénombrait également 6 721 Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) dans le Morbihan, dont 2 198 soumises à autorisation (Cf. chapitre : “L’industrie”). |
Le risque de rupture de barrage
Le
phénomène de rupture de barrage ou digue correspond à une destruction
partielle ou totale d’un ouvrage artificiel ou naturel établi au
travers du lit d’un cours d’eau. Toute rupture entraîne l’inondation
des secteurs situés en aval. Dans le Morbihan, l’ouvrage de Guerlédan qui se situe sur le Blavet sur les communes de Saint-Aignan (56) et de Mur-de-Bretagne (22) est le plus important des barrages. Il retient plus de15 millions de mètres cubes d’eau. En cas de rupture, l’onde de submersion pourrait atteindre 24 communes. Depuis le décret n°2007-1735, du 11 décembre 2007, les barrages “intéressants à la sécurité publique” doivent être recensés et classés dans 4 catégories (Cf. Carte 7). Ainsi le barrage de Guerlédan fait partie de la catégorie A, c’est-à-dire que la population exposée est supérieure à 50 000 personnes. Deux ouvrages sont classés en catégorie B, 6 en catégorie C et 1 en catégorie D. Les autres restent à déterminer. Les barrages de catégories A et B et les digues de catégories A, B et C doivent faire l’objet d’une étude de dangers par l’exploitant ou le propriétaire de l’ouvrage. Par ailleurs, parmi les 15 barrages recensés, tous ne sont pas intéressants à la sécurité publique, c’est-à-dire que leur rupture éventuelle n’aurait pas de répercussion grave sur les personnes (circulaire n° 70-15 du 14 août 1970). |
Agrandir la carte Exporter la carte Carte 7 : Risque de rupture de barrage dans le Morbihan |
Barrage de Guerlédan |
Le risque de transport de matières dangereuses
C’est un risque présent théoriquement partout sur le département (Cf. Carte 8)
puisqu’il concerne souvent le transport de produits dont nous nous
servons quotidiennement tels que les carburants, les gaz, les engrais…
Tout accident a les mêmes effets que le risque industriel : explosions,
incendies, déga- gements toxiques. On ne dénombre à ce jour aucun accident majeur de ce type dans le Morbihan. Il existe plusieurs types de transports de matières dangereuses :
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Agrandir la carte Exporter la carte Carte 8 : Principaux axes présentant des risques de transport des matières |
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153 plages ont été touchées et 350 chantiers de dépollution ont été nécessaires sur 49 des 55 communes du littoral (CETMEF). En 2007, 56 cas de pollutions par hydrocarbures ont été recensés par le CROSSA d’Etel qui surveille les pollutions marines dans une zone qui concerne la plus grande partie du golfe de Gascogne. Elle s’étend du parallèle de la Pointe de Penmarc’h au nord à la frontière espagnole au sud, jusqu’au méridien 008° ouest. | Les marées noires peuvent également toucher les eaux douces intérieures. L’atlas 2004-2007 des marées noires dans les eaux intérieures de l’AELB recense 8 épisodes de présence d’hydrocarbures dans le Morbihan. |
Synthèse et enjeux
Comme
tout territoire, le Morbihan est exposé à des risques variés. Les plus
importants concernent les risques naturels : les inondations, les feux
de forêt, les tempêtes, l’érosion côtière et les submersions marines. Les enjeux sont nombreux, ils concernent aussi bien les hommes, les activités, les biens et l’environnement (modifications du paysage, destruction des milieux naturels ou pollutions…). Pour exemple, les crues de l’hiver 2000-2001 ont sinistré 149 communes, ont entraîné l’évacuation de 216 personnes et 72 axes routiers ont été coupés. Les dommages ont été de l’ordre de 25 millions d’euros. |
Par
ailleurs, le Morbihan a été le premier département français à
bénéficier d’une réparation pour atteinte portée à l’environnement avec
le naufrage de l’Erika. Le patrimoine naturel a été atteint avec 662
hectares souillés dans le Morbihan et environ 70 000 oiseaux se sont
échoués sur les côtes françaises. Les dommages économiques sont
difficiles à quantifier car ils incluent le nettoyage mais aussi les
impacts sur de nombreuses activités humaines (tourisme, pêche). De façon générale, certains facteurs, sans être considérés directement comme des risques majeurs, vont faire varier l’aléa et/ou la vulnérabilité : |
Les effets du changement climatique
Des incertitudes concernant les impacts sur les phénomènes météorologiques
Si la réalité du changement climatique global est aujourd’hui bien établie, il persiste de grandes incertitudes quant à ses effets probables sur l’intensité et la fréquence de certains phénomènes météorologiques, et notamment sur des conditions météo- | rologiques locales particulières susceptibles de modifier certains aléas (par exemple les épisodes de sécheresse qui influent sur le risque de feu, ou des fortesprécipitations qui augmentent le risque d’inondation). |
L’élévation du niveau de la mer
Les observations faites au marégraphe du port de Brest ont montré une tendance à l’élévation du niveau de la mer au cours du XXème siècle de l’ordre de 1,2 mm/an en moyenne (Tréguer & al., 2009), et même comprise entre 2,6 et 3 mm/ an depuis 30 ans (Régnauld & al., 2006). Cette élévation est due à différents processus (dilatation de l’eau de mer, fonte des calottes glaciaires et des glaciers terrestres…) résultant du réchauffement climatique global (Cf. chapitre : “La qualité de l’air et le changement climatique”) et pourrait augmenter les aléas de submersion marine et d’érosion côtière. | Même si son ampleur probable au cours du XXIème siècle reste délicate à prévoir (quelques centimètres à quelques dizaines de centimètres à la fin de ce siècle), ce phénomène doit être pris en compte, dès àprésent, par les aménageurs (Tréguer & al., 2009). |
Les facteurs anthropiques
La gestion des milieux
La diminution des prairies au profit des grandes cultures, le drainage des terres agricoles, l’arrachage des haies et l’arasement des talus sont des pratiques qui augmentent l’aléa d’inondation. Les bocages peuvent quant à eux contribuer à réduire la vulnérabilité aux inondations. Une étude comparant deux bassins versants similaires a montré que le cœfficient de ruissellement et le pic de crue étaient 1,5 à 2 fois plus forts sur un bassin sans bocage que sur un bassin avec bocage (Mérot, 1978). | Un bocage structuré apparaît comme une barrière efficace contre le ruissellement de surface et agit comme une structure tampon vis-à-vis d’événements hydrologiques (Mérot & al., 1999). Par ailleurs, le débroussaillement ou l’enfrichement vont faire varier le risque d’incendie. |
L’urbanisation
L’urbanisation a sensiblement augmenté depuis plusieurs décennies (Cf. chapitre : “L’urbanisation”). Ce phénomène peut d’une part, aggraver la vulnérabilité aux inondations dans le cas de constructions en zone inondable (dans le lit majeur des rivières), et d’autre part, accroître l’aléa du fait de l’augmentation des surfaces imperméabilisées. L’imperméabilisation du sol par les aménagements (bâtiments, voiries, parkings) limite l’infiltration des précipitations et accentue le ruissellement. | D’autre
part, certains aménagements peuvent également augmenter l’aléa. Par
exemple, lors des crues de 2000/2001 en Bretagne, certains aménagements
de bassins urbains et de lits de rivières en zone urbanisée ont pu être
responsables de relèvements de ligne d’eau ou de détournement des
écoulements. C’est le cas de la ville de Vannes où les rivières
canalisées et/ou l’assainissement pluvial n’ont pas pu répondre aux
débits qui transitaient. Les choix qui sont faits en termes d’aménagements du territoire sont donc susceptibles de faire varier le risque d’inondations. Sur le littoral, l’urbanisation peut en outre augmenter les risques de submersion marine et d’érosion côtière. |
Les risques mixtes
Sur
un territoire donné, la vulnérabilité peut être augmentée si deux
risques sont associés. C’est par exemple le cas d’un site industriel
dangereux qui serait construit sur un secteur en zone inondable. Même si le département est relativement peu exposé par rapport à d’autres régions, de nombreuses communes sont concernées par des risques potentiels (Cf. Tableau 2). L’enjeu actuel est de diminuer les risques auxquels est exposé le territoire. Pour cela, différentes solutions sont à envisager (Cf. chapitre : “La prévention et la gestion des risques) :
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Tableau 2 : Synthèse des risques encourus
Source : BD Gaspar 2008 |
Sources et liens
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www.stats.environnement.developpement-durable.gouv.fr www.aria.developpement-durable.gouv.fr www.bretagne.developpement-durable.gouv.fr draf.bretagne.agriculture.gouv.fr |