5 - Volcano-sédimentaire de Belle-Ile-en-Mer

 

TYPE DE TERRAIN

AGE

(en million d'années)

DESCRIPTION

EXPLOITATION

métamorphique

Paléozoïque inférieur ?

tufs verdâtres à grisâtres avec intercalation de niveaux de porphyroïdes

 

porphyroïdes exploités dans la carrière de Mérézel pour les granulats

Voir aussi les sites d’intérêt géologique n° 9, 10 et 11

 

 La plus grande des îles bretonnes est essentiellement constituée de roches volcano-sédimentaires et volcaniques dont le débit en plans parallèles les a fait, historiquement, rapporter à des schistes. Ce sont en réalité des " tufs" verdâtres à grisâtres, ou sédiments composés de tout ou partie de fragments de matière volcanique, fortement déformés et métamorphisés. Ils forment 90 % de la superficie de l'île et lui confère un aspect monotone rompu par l'intercalation de niveaux plus ou moins épais de " porphyroïdes" interprétés comme des " nuées ardentes"  fossiles. Les porphyroïdes affleurent surtout dans les falaises et sont actuellement exploités dans la carrière de Mérézel où ils constituent le seul matériau de viabilité de l'île.

Les roches volcano-sédimentaires de Belle-île sont littéralement lardées de veines de quartz de toute taille qui peuvent représenter jusqu'à 25 % du volume total.

Le plateau continental situé autour de Belle-île est constitué des mêmes matériaux que l'on retrouve à l'ouest de la presqu'île de Quiberon et immédiatement au sud des îles de Houat et Hoédic. Ces affleurements sous-marins sont limités par de grandes failles et par la limite nord des calcaires de l'Eocène.

On retrouve une bande de tufs de Belle-Île sur le continent, dans la presqu'île de Rhuys, immédiatement au sud du granite de Sarzeau, où ils sont piégés dans la faille normale de Sarzeau (voir rubrique " géologie structurale du Golfe du Morbihan et du Cisaillement Sud Armoricain").

 

 6 - Micaschistes de la presqu’île de Rhuys, de l'estuaire de la Vilaine et du Pouldu

TYPE DE TERRAIN

AGE

(en million d'années)

DESCRIPTION

EXPLOITATION

métamorphique

?

Micaschistes de couleur généralement vert clair, contenant localement des niveaux d'amphibolite

 

Usages locaux en construction

Voir aussi les sites d’intérêt géologique n° 23, 24 et 25

 

 Ce sont des roches métamorphiques finement feuilletées ou micaschistes, de couleur généralement vert clair, composées de quartz, mica, feldspath ( albite) et grenat. Ils affleurent dans le sud-est du département (de Guidel à Lanester) en prolongement des séries métamorphiques du Pouldu, et  bordent au nord, le granite de Ploemeur et au sud le granite de Guidel. Ils se retrouvent vers le sud-ouest où ils constituent le sud et l'est de la presqu'île de Rhuys, l'embouchure de la Vilaine et une grande partie de la presqu'île de Guérande. Ils contiennent localement des niveaux d'une roche massive, de couleur vert foncé ou amphibolite (roche basique pauvre en silice), bien développés dans les falaises de l'embouchure de la Vilaine.

Les micaschistes de la presqu’île de Rhuys affleurent selon des plans de débit ( schistosité) voisins de l’horizontale ce qui contraste singulièrement avec les structures verticales à très pentées décrites dans les gneiss et les migmatites. Ces deux ensembles sont séparés par la grande faille normale de Sarzeau qui va de Kerpont à St. Armel (voir rubrique " géologie structurale du Golfe du Morbihan et du Cisaillement Sud Armoricain").

Les micaschistes sont généralement très altérés et donnent des argiles résiduelles qui contribuent à la formation de sols peu perméables occupés par des landes ou des pinèdes. 

 

 7 - Gneiss et migmatites

 

TYPE DE TERRAIN

AGE

(en million d'années)

DESCRIPTION

EXPLOITATION

métamorphique

Age originel inconnu

Transformation lors du développement de la Chaîne Hercynienne entre 450 et 300 Ma environ

Gneiss et migmatites, avec des niveaux de pyroxénites, amphibolites, quartzites et gneiss alumineux (morbihanites)

 

Matériau impropre à la construction (sauf usages locaux)

Voir aussi les sites d’intérêt géologique n° 1, 2, 3, 4 et 5

 

 Les gneiss et migmatites forment une bande continue de largeur variable, orientée NW-SE, de Pont Scorff à Férel, en passant par Hennebont, Auray, Vannes et Muzillac, avec un développement remarquable vers le sud au niveau du golfe du Morbihan.

Les gneiss représentent la partie la plus profonde de la Chaîne Hercynienne et résultent de la transformation d’anciens sédiments par un métamorphisme de haute température. En effet, dans certaines conditions de température très élevée (650 à 700°C) et avec une composition chimique adéquate, ce gneiss subit une fusion plus ou moins complète ( anatexie) ce qui produit des mélanges complexes de roche fondue et non fondue que l’on nomme migmatites. Cette fusion s’accompagne de déformations (structures plissées de toutes tailles) spectaculaires dans le golfe du Morbihan dont le plus bel exemple s’observe à Port-Navalo (voir site d’intérêt géologique n° 3) où la totalité de l’histoire géologique de la Bretagne méridionale a été conservée. Ce site montre l’hétérogénéité extrême des gneiss et migmatites ainsi que la variabilité des roches d’un affleurement à un autre.

Le  gneiss est une roche gris brun, à grain fin, se débitant en bancs d’épaisseur centimétrique et de composition minéralogique banale à quartz + feldspath + biotite ( mica noir). Lorsque ce gneiss est riche en alumine, il développe des minéraux spécifiques comme le grenat, la sillimanite et la cordiérite et se nomme alors la morbihanite (voir site d’intérêt géologique n° 4). Le  gneiss contient également des niveaux remarquables, d’épaisseur décimétrique, comme les pyroxénites  de couleur vert clair (ancien sédiment calcaire impur) (voir site d’intérêt géologique n° 5), les amphibolites de couleur vert foncé (ancienne roche magmatique basique : gabbro) et divers quartzites très utiles pour reconstituer la structure du golfe du Morbihan.  L’hétérogénéité des  gneiss et migmatites ainsi que l’abondance du feldspath (minéral aisément détruit en climat océanique) en font un matériau qui s’altère très facilement et qui est impropre à la construction. Ils donnent souvent des sols peu épais correspondant à des terres pauvres couvertes de landes, ajoncs, bruyères et pins avec un sous-bois herbacé.

Description des terrains présents dans le Morbihan